Il existe des plantes médicinales efficaces contre les infections grippales dont les symptômes sont bien connus : fièvre, rhume, toux et sensation d’abattement. L’extrait le plus étudié est celui d’Echinacea purpurea, l’échinacée, dont l’efficacité prophylactique et thérapeutique a été démontrée à plusieurs reprises.
Il est certain que nos ancêtres se sont parfois assis devant leur grotte, toussant et le nez dégoulinant, attendant en grelottant la fin de la grippe qui les frappait. Au fil du temps, les gens ont appris à traiter la fièvre, les courbatures, le rhume et la toux avec des herbes médicinales appropriées.
Aujourd’hui, il existe d’innombrables mélanges de tisanes, de frictions, de mélanges pour inhalation et de bains contre le rhume à base de plantes. On utilise principalement des plantes médicinales contenant des huiles essentielles (essences) qui permettent de traiter les symptômes de la grippe. De tels mélanges sont composés soit de plantes entières, soit d’extraits de menthe poivrée, de sureau, de thym, de primevère, de lierre, de plantain lancéolé, de tilleul, d’eucalyptus, de verveine, de rumex et de nombreuses autres plantes médicinales dont l’efficacité est prouvée par la médecine conventionnelle.En Suisse, il existe quelques spécialités aux compositions très diverses contre les états grippaux et les bronchites qui ont été inscrites sur la liste des spécialités (LS), c’est-à-dire qui sont remboursées par l’assurance de base (tableau 1), car leur efficacité est documentée par des études cliniques [1–4]. Il existe également des rapports d’utilisation médicale qui plaident en faveur de l’efficacité de ces préparations [5].
Echinacea
L’échinacée (Echinacea), dont plusieurs espèces sont utilisées, joue un rôle particulier dans ce groupe de plantes médicinales. Cette plante médicinale originaire d’Amérique du Nord était déjà utilisée par les populations indigènes locales pour traiter différents troubles.
Entre-temps, l’échinacée s’est révélée être la “plante par excellence” pour la prévention et le traitement des infections grippales d’origine virale. Il existe un grand nombre d’études cliniques qui démontrent son efficacité [6–8].
Le plus souvent, on utilise des extraits d’Echinacea purpurea. Mais il existe aussi des préparations à base d’autres espèces d’échinacées, comme E. angustifolia ou E. pallida. Dans le cas de l’Echinacea purpurea, on utilise d’une part soit des extraits de l’herbe ou de la racine, soit un jus pressé à partir des parties aériennes de la plante (tableau 2).
Efficacité
L’extrait d’échinacée, obtenu à partir de l’herbe et de la racine, a fait l’objet de recherches particulièrement approfondies. Il agit par une absorption des alkamides d’échinacée dans le sang et une liaison aux récepteurs cannabinoïdes [9]. Il peut ainsi inactiver différents virus ainsi que certaines bactéries respiratoires et inhiber la réponse respiratoire qu’ils induisent [13]. De nombreuses études ont pu démontrer son efficacité dans la prévention des rhumes induits par les rhinovirus. Une méta-analyse [6] documente les résultats, dans laquelle sont également réfutées les études négatives comportant des erreurs méthodologiques. L’efficacité thérapeutique de l’extrait a également été démontrée à plusieurs reprises [eine Auswahl in 10–13].
Pélargonium sidoides
Ces dernières années, on utilise également de plus en plus souvent un extrait de Pelargonium sidoides, une plante médicinale originaire d’Afrique du Sud, qui est autorisée chez nous contre les bronchites aiguës. L’évidence de l’extrait de Pelargoniumsidoides EPs® 7630 a été démontrée à plusieurs reprises [14,15]. Il exerce une action antivirale – bactérienne en inhibant l’adhésion bactérienne aux cellules de la muqueuse respiratoire et en augmentant la phagocytose. La préparation est également efficace chez les enfants et les adolescents [16].
Littérature :
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PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2013 ; 8(11) : 8-10