La toux peut être à la fois un symptôme d’une maladie sous-jacente et une maladie à part entière. La plupart du temps, ce sont des infections respiratoires banales qui déclenchent les symptômes, qui peuvent être traités de manière symptomatique. Mais une infection à coronavirus ou une autre maladie grave sont également des causes possibles. En présence de “red flags” et si les symptômes de toux persistent pendant plus de huit semaines, des examens plus approfondis sont nécessaires.
La toux est un symptôme courant des infections virales, mais aussi des maladies des poumons, des bronches et des voies respiratoires supérieures, comme le cancer du poumon ou la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Avec une prévalence de 9 à 33% dans la population générale, la toux est un motif fréquent de consultation médicale, et même le plus fréquent dans l’ensemble aux États-Unis [1,2]. “La toux est classée en fonction de la durée du symptôme”, explique le PD Dr Tsogyal Daniela Latshang, médecin-chef en pneumologie/médecine du sommeil, Hôpital cantonal des Grisons [1]. On parle de toux aiguë lorsque la durée des symptômes est inférieure ou égale à 3 semaines, de toux subaiguë lorsqu’elle est comprise entre 3 et 8 semaines, et de toux chronique lorsqu’elle est supérieure à 8 semaines. L’intensité et la fréquence du symptôme de la toux sont soumises à de fortes variations interindividuelles.
“Common cold” comme cause fréquente de toux aiguë
La cause de loin la plus fréquente de la toux aiguë est une infection virale (tableau 1). L’agent pathogène est souvent un virus grippal A ou B (grippe), précédé ou accompagné d’une atteinte des voies respiratoires supérieures : rhinite, sinusite, pharyngite, laryngite. L’évolution spontanée d’une bronchite aiguë non compliquée s’étend en moyenne sur une durée de 2 à 3 semaines. Cependant, après une infection à mycoplasme ou à adénovirus, en cas de coqueluche, en cas de développement d’une hyperréactivité bronchique, ou en cas de guérison retardée d’une sinusite aiguë, la toux peut durer jusqu’à 8 semaines. Dans le cas d’une forme bénigne de toux aiguë ou subaiguë, l’anamnèse et l’examen physique sont généralement suffisants. Pour exclure une infection par le SRAS-CoV-2 sur , il est recommandé de réaliser une radiographie du thorax et un frottis nasopharyngé par réaction en chaîne par polymérase (PCR) à deux résultats négatifs [3].
Traitement symptomatique pour soulager les symptômes
La toux grasse n’est d’origine bactérienne que dans 3 à 5% des cas, la grande majorité étant d’origine virale. Il est généralement déconseillé d’administrer un traitement antibiotique à une bronchite aiguë [2]. Les toux d’origine virale sont souvent autolimitées chez les personnes par ailleurs en bonne santé, mais un traitement symptomatique peut être utile pour réduire la souffrance (figure 1). La toux liée à un refroidissement s’accompagne souvent d’une production excessive de mucus. La N-acétylcystéine est une substance à effet expectorant, contenue entre autres dans la préparation Solmucalm®, en combinaison avec l’antihistaminique chlorphénamine [6]. Parmi les autres substances sécrétolytiques et mucolytiques caractérisées par une action polyvalente (anti-inflammatoire, antioxydante, anesthésique locale, antivirale) et adaptées au traitement à court terme, le Dr Latshang cite les principes actifs dextrométorphane (par exemple Pretuval®, Bexin®, Irotussine®, éphédrine®, Pulmofor®), la codéine (par exemple, la codéine Knoll®, Codicalm®, Resyl plus®, Tossamine®), la dihydrocodéine (par ex. Codicontin®, Paracodin®) ou la guaïfénésine (par ex. Resyl®) ou le phytothérapeutique Pelargonium sidoides [1,6]. Un traitement symptomatique permet de soulager les symptômes et de stimuler les forces d’autoguérison. Pour le traitement de la toux subaiguë (tab. 2), il n’existe pas de traitement basé sur l’évidence, les médicaments efficaces pour la toux aiguë peuvent être utilisés [2].
Quels sont les éléments à prendre en compte lors du suivi des symptômes de la toux ?
Dans quels cas une évaluation plus approfondie de la toux aiguë et subaiguë est-elle indiquée ? La présence de certains signes d’alerte peut nécessiter des examens et, le cas échéant, une hospitalisation. Il s’agit notamment de symptômes tels que la dyspnée, l’hémoptysie, une forte fièvre ou une tachycardie (aperçu 1). Mais il est également conseillé de procéder à des examens complémentaires chez les patients multimorbides, immunodéprimés, sans domicile fixe ou âgés. Si les symptômes de toux persistent pendant 8 semaines, il est conseillé d’effectuer immédiatement une radiographie du thorax en deux plans et un examen de la fonction pulmonaire afin de ne pas passer à côté d’une maladie grave [2].
Quelles sont les causes possibles de la toux chronique ?
Outre les maladies des voies respiratoires ou des poumons telles que la bronchite, l’asthme ou la BPCO, des facteurs extrapulmonaires peuvent également être à l’origine d’une toux chronique. Il s’agit notamment du reflux gastro-œsophagien (RGO) ou de certains médicaments qui induisent la toux (par exemple, les inhibiteurs de l’ECA). Un aperçu des autres médicaments qui font tousser est disponible sur www.pneumotox.com. Mais il faut également envisager des maladies cardiaques et, dans de rares cas, des causes neuromusculaires [1]. La toux chronique idiopathique peut être diagnostiquée par un diagnostic d’exclusion et traitée sur cette base [4]. Depuis quelques années, on accorde une importance plus grande à la sensibilité des réflexes de toux. On pense aujourd’hui que la toux chronique idiopathique et la toux chronique réfractaire peuvent être attribuées à une hypersensibilité des réflexes de toux, qui est d’origine neuropathique et peut être traitée en conséquence, explique le Dr Latshang [1]. Les substances actives utilisées sont par exemple la gabapentine et la prégabaline.
Congrès : Congrès médical Davos 2021
Littérature :
- PD Dr. med. Tsogyal Daniela Latshang. Toux : Ce que le praticien doit savoir. Congrès médical de Davos, 08-12.03.2021.
- Kardos P : Toux aiguë et chronique – y a-t-il du nouveau ? Pneumologue (Berl) 2020 Oct 9 : 1-9.
- Arévalo Ruales K, et al : Toux en période de couronne. Z Rheumatol 2021 ; 80 : 270-273.
- Kardos P, et al. : S2k-Leitlinie der Deutschen Gesellschaft für Pneumologie und Beatmungsmedizin zur Diagnostik und Therapie von erwachsenen Patienten mit Husten (Lignes directrices S2k de la Société allemande de pneumologie et de médecine respiratoire pour le diagnostic et le traitement des patients adultes atteints de toux), 2019. N° de registre AWMF : 020-003. www.awmf.org, (dernière consultation 21.04.2021)
- Kardos P, et al : German Respiratory Society guidelines for diagnosis and treatment of adults suffering from acute, subacute and chronic cough. Respir Med 2020 ; 170 : 105939.
- Swissmedicinfo, www.swissmedicinfo.ch, (dernière consultation 21.04.2021)
HAUSARZT PRAXIS 2021 ; 16(5) : 44-45 (publié le 5.5.21, ahead of print)