La perte de cheveux et de cils due au traitement anticancéreux affaiblit encore davantage les patients. Car l’estime de soi en pâtit. Des ateliers beauté permettent aux patients d’apprendre à masquer les traces visibles de leur traitement.
Chère Madame Kern, vous vous engagez avec beaucoup d’enthousiasme et de plaisir pour les intérêts de la fondation “Look Good Feel Better” (LGFB). Quel est l’objectif de LGFB ?
Look Good Feel Better est un engagement à but non lucratif des principales entreprises de cosmétiques en Suisse. Depuis 2006, la fondation organise des ateliers beauté gratuits pour les personnes atteintes de cancer dans le but de reconstruire leur confiance et leur estime de soi et de leur redonner une certaine qualité de vie. Aujourd’hui, nous sommes présents dans plus de 50 sites dans trois régions linguistiques et les réactions des participants sont toujours positives.
Pourquoi l’apparence est-elle si importante, en particulier pour les patients atteints de cancer ?
Les thérapies peuvent avoir un impact important sur l’apparence, en modifiant l’aspect de la peau et/ou en entraînant la perte des cheveux de la tête ainsi que des sourcils et des cils. Le changement d’apparence peut entraîner une grande insécurité et une perte de confiance en soi. Nous montrons aux personnes concernées comment lutter contre ces traces visibles avec des moyens simples. Ils ont également la possibilité d’échanger des informations avec d’autres personnes concernées dans un cadre informel. Cet échange est, avec l’apprentissage des techniques de soin de la peau et de maquillage, un aspect essentiel qui contribue à l’effet “Feel Better” et donc au bien-être des participants.
Les ateliers se déroulent-ils dans des hôpitaux et comment dois-je m’imaginer un atelier beauté ?
Oui, nos ateliers se déroulent dans des hôpitaux et des centres de lutte contre le cancer. Ces institutions mettent chacune une salle spécialement à notre disposition. Les ateliers sont organisés en groupes de 10 à 12 participants. L’encadrement est assuré par des esthéticiennes et des visagistes professionnelles, qui travaillent toutes bénévolement pour notre fondation. Grâce à notre programme en 12 points, les participants apprennent à prendre soin de leur peau, généralement très sèche et rouge, de manière optimale et à dissimuler intelligemment les traces visibles de leur traitement. Ils ont ainsi la possibilité de mettre immédiatement en pratique ce qu’ils ont appris. Nos équipes leur donnent en outre des conseils personnalisés. Ainsi, les personnes inexpérimentées peuvent découvrir leurs capacités et les personnes expérimentées peuvent les affiner sous la direction de professionnels.
Quelle expérience avez-vous acquise dans le cadre de votre travail pour la fondation ?
Nous sommes fiers et reconnaissants que notre fondation puisse compter sur l’engagement de plus de 120 bénévoles. Certains sont présents depuis le lancement du programme. Chaque atelier est différent en raison de la composition des participants. Cela signifie pour nos équipes qu’elles doivent être flexibles et s’adapter en permanence à de nouvelles situations. Les participants sont généralement un peu inquiets au début de l’atelier, car ils ne savent pas à quoi s’attendre. Nos équipes veillent toutefois à ce que les participants se sentent rapidement à l’aise et puissent se détendre. Cela demande bien sûr beaucoup d’empathie, que nos professionnels bénévoles de l’esthétique apportent. Pendant les ateliers, l’atmosphère se détend de plus en plus, de sorte que les personnes concernées repartent reconnaissantes, avec une confiance en elles renforcée et un sourire sur le visage. C’est merveilleux pour nous de pouvoir aider les personnes touchées par le cancer à se sentir mieux dans une période très difficile.
www.lgfb.ch
InFo ONKOLOGIE & HÉMATOLOGIE 2019 ; 7(2-3) : 48