L’efficacité de l’EGb 761 sur les troubles cognitifs a été documentée par un grand nombre d’études cliniques. Dans le vaste débat sur le dosage, ainsi que sur le début judicieux de la prise d’EGb 761 pour la prévention et le traitement des troubles cognitifs, d’autres possibilités thérapeutiques de l’EGb 761 sont, à tort, quelque peu reléguées à l’arrière-plan. L’article suivant est un résumé, traduit en français, d’une étude récemment publiée sur l’efficacité de l’EGb 761 dans le traitement des vertiges [1].
Introduction
Les études montrent une prévalence élevée d’étourdissements et de vertiges. Environ 17% des personnes en France consultent un médecin pour ce motif au moins une fois dans leur vie [2]. Selon un article publié dans le Deutsches Ärzteblatt [3], le vertige vestibulaire central, la vestibulopathie périphérique bilatérale et le dysfonctionnement paroxystique des nerfs vestibulaires font partie des types de vertiges les plus fréquents. Il est souvent présent chez les patients atteints de maladies cérébrovasculaires.
Pour traiter les vertiges, on prescrit souvent des médicaments qui améliorent la circulation sanguine cérébrale. Pour le traitement de différents types de vertiges, dont la maladie de Ménière, les vertiges positionnels paroxystiques, d’autres types de vertiges périphériques, ainsi que les vertiges périphériques d’origine inconnue, la bétahistine est le plus souvent prescrite, suivie par le piroxicam et l’extrait de ginkgo biloba [4].
Cette étude a été conçue pour comparer l’efficacité et la sécurité de l’EGb 761 et de la bétahistine chez des patients souffrant de syndromes vertigineux.
Conception de l’étude
Cette étude multicentrique randomisée, contrôlée par placebo et en double aveugle a été menée dans dix hôpitaux ukrainiens différents auprès de 160 patients ambulatoires. Ceux-ci devaient être âgés d’au moins 45 ans et souffrir d’un vertige non spécifié ou d’un syndrome vertigineux non spécifié diagnostiqué depuis au moins trois mois au moment du recrutement. La force devait être d’au moins trois points sur une échelle numérique analogique (1-10). Des critères d’exclusion précis ont également été définis. Après randomisation, les sujets ont reçu pendant 12 semaines soit 120 mg d’extrait de Ginkgo biloba EGb 761 deux fois par jour (n = 80), soit 16 mg de bétahistine deux fois par jour (n = 80) (tableau 1). Les données démographiques des deux groupes n’ont pas montré de différences significatives. Les deux médicaments testés ont été administrés de manière à ce qu’il soit impossible de les distinguer extérieurement et au niveau du goût. Les doses quotidiennes étaient conformes aux preuves d’efficacité.
Visites et variables cibles
Outre les examens habituels au début de cette étude, différents tests neuro-otologiques ont été effectués. Des visites de contrôle de l’efficacité et de la sécurité ont été effectuées après quatre, huit et à la fin de l’étude, c’est-à-dire après douze semaines. L’efficacité a été mesurée à l’aide d’une échelle numérique analogique (NAS) allant de 0 à 10, 0 signifiant l’absence de vertiges et 10 des vertiges extrêmement sévères. La version courte de l’échelle des symptômes du vertige (VSS-SF) (tableau 2), l’échelle d’invalidité de Sheehan (SDS) et la CGI ont également été utilisées.
Résultats
Efficacité : tous les drop-outs ont été justifiés et documentés avec précision. L’efficacité des deux groupes de traitement est présentée dans le tableau 3.
Les valeurs de NAS, VSS-SF et SDS se sont sensiblement améliorées dans les deux groupes de traitement. De même, une amélioration de la CGI et des scores neuro-otologiques a été constatée dans les deux groupes de traitement. Les valeurs de p ne montrent pas de différence significative entre les deux groupes. Une évaluation en sous-groupe n’a pas montré de différences de traitement en termes d’âge, de sexe, de scores neuro-otologiques ou de sévérité des symptômes. Pour plus de 70% des sujets, les médecins traitants ont évalué les symptômes comme étant beaucoup mieux ou très mieux à la fin de l’étude. Cette évaluation des médecins et l’auto-évaluation des patients coïncidaient avec les résultats positifs des examens neuro-otologiques.
Sécurité : sur un total de 27 EI signalés dans le groupe EGb 761 (groupe bétahistine 39), aucun n’a été considéré comme grave. Les troubles gastro-intestinaux, les infections respiratoires et les maux de tête ont été les plus fréquents.
Discussion
La présente étude documente l’effet positif équivalent de la bétahistine et de l’EGb 761 dans le traitement des patients souffrant de vertiges non spécifiques. Elle confirme également les études contrôlées par placebo qui ont montré l’efficacité clinique de l’EGb 761 dans les vertiges vestibulaires et non vestibulaires.
On remarque que l’amélioration des symptômes dans le groupe EGb 761, bien que non significative, est nettement perceptible et numériquement plus importante que dans le groupe bétahistine.
Résumé
Cette étude montre que l’extrait de ginko biloba EGb 761 est équivalent à la bétahistine dans le traitement des symptômes de vertiges non spécifiques.
Littérature :
- Sokolova L, Hoerr R, Mishchenko T : Traitement du vertige : un essai randomisé en double aveugle comparant l’efficacité et la sécurité de l’extrait de Ginkgo biloba EGb 761 et de la bétahistine. International Journal of Otolaryngology 2014 ; 2014 : 682439. doi : 10.1155/2014/682439.
- Neuhauser HK, et al : Burden of dizziness and vertigo in the community. Archives of Internal Medicine 2008 ; 168(19) : 2118-2124.
- Strupp M, Brandt T : Symptôme principal du vertige : diagnostic et traitement. Deutsches Ärzteblatt International 2008 ; 105(10) : 173-180.
- Okroglic S, et al : Symptômes cliniques et facteurs de risque chez les patients atteints de microangiopathie cérébrale. PLoS ONE 2013 ; 8(2) : e53455. doi : 10.1371/journal.pone.0053455.
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2016 ; 11(8) : 2-4