On sait depuis longtemps que les régimes font grossir ou qu’ils sont le point de départ d’une longue histoire de souffrance pour certaines personnes souffrant d’obésité morbide. L’article suivant, rédigé dans le langage des patients, vous permet de motiver le patient à changer durablement d’alimentation et de le dissuader de suivre un régime qui le ferait grossir à long terme.
Selon les études, 85 à 95% des personnes sont plus lourdes un an après leur régime amaigrissant qu’avant, et près de 100% après cinq ans. Tout médicament présentant un tel taux d’échec serait interdit depuis longtemps. Pourquoi les gens continuent-ils à le faire encore et encore ? Parce que de nombreuses personnes souffrent en termes de santé et surtout de cohabitation avec d’autres personnes à cause de l’obésité.
La plupart des régimes consistent à se priver de quelque chose : glucides, graisses, snacks, pizza ou chocolat, pour ne citer que quelques aliments. Malheureusement, ces régimes ne fonctionnent pas pour trois raisons :
- Notre corps s’y oppose.
- Notre esprit s’y oppose.
- Notre environnement quotidien s’y oppose.
Notre métabolisme fonctionne efficacement : si la nourriture est disponible en grande quantité, il accélère la combustion. S’il reçoit moins de nourriture, il la réduit. Cette efficacité a aidé nos ancêtres à surmonter les hivers rigoureux. Aujourd’hui, elle nuit surtout aux personnes qui ont tendance à être en surpoids (1 à 5 personnes en surpoids dans la famille proche). Ces personnes présentent souvent une altération de plusieurs gènes, par exemple le gène FTO. C’est ce dernier point qui caractérise le bon consommateur d’aliments ! C’est pourquoi nous devons éviter à tout prix de perturber le centre de régulation de l’énergie dans le cerveau avec un régime de privation. Il en résulte un effet yo-yo qui peut conduire au malheur. Vous perdez trois kilos et en reprenez cinq, puis vous en perdez encore quatre et en prenez dix. Les personnes qui ont un IMC légèrement supérieur à 26-27, mais qui sont par ailleurs en bonne santé, devraient essayer de maintenir leur poids et ne pas multiplier les tentatives de perte de poids non durables, car leur espérance de vie n’est pas réduite en raison du seul poids, du moins jusqu’à un IMC de 30 kg/m2. Le risque est grand que ces régimes répétés soient la voie directe vers l’obésité.
Alternatives au régime
Pour perdre du poids, il faut changer de vie de façon permanente. C’est la différence fondamentale avec les régimes. Les régimes ont une fin ! Le changement durable commence par plus d’exercice : Avec nos activités principalement sédentaires, nous brûlons en moyenne tout juste 300 calories. Cela correspond à 4000 pas. Or, 11000 pas (5 km) sont nécessaires uniquement pour maintenir notre poids, c’est-à-dire ne pas prendre de poids. Et il est encore plus crucial de réduire la densité énergétique (calories/100 g d’alimentation) de notre alimentation : moins de gras, moins de sucré. Dans l’idéal, la densité énergétique de notre alimentation devrait être de 150 kcal/100 g. Cette valeur figure d’ailleurs sur presque tous les produits alimentaires, il suffit de la chercher…
Même de petites quantités d’énergie ont un effet important : 50 calories de trop par jour – une petite pomme, 1/6 de cervelas, un concombre ou trois biscuits – entraînent un gain de poids de vingt kilos en dix ans. Mais cela signifie aussi des économies potentielles. Les calories liquides (sauf 3 dl de vin rouge/jour !), il est généralement relativement facile de s’en passer, par exemple le jus d’orange fraîchement pressé le matin (attention : le fructose provoque moins de sensation de satiété que le sucre normal !) ou le Red Bull activant l’après-midi ou le bon thé glacé le soir. Selon la quantité de boisson sucrée, vous avez déjà consommé 100-400 calories économisées par jour, dans la plupart des cas sans nostalgie ni souffrance quotidienne.
Nous ne remarquons pas de telles interventions – un grand avantage. Si nous sommes conscients que nous renonçons, notre désir devient de plus en plus grand. La plupart des personnes souhaitant perdre du poids commencent par réduire leurs plats préférés, ce qui est une erreur. Il est encore facile pour beaucoup de gens de se discipliner dans la journée. Le soir au plus tard, l’hypothalamus, le centre de contrôle du système nerveux végétatif et inconscient, le centre de contrôle de l’alimentation et des mouvements chez l’homme, se manifeste et nous demande de combler le déficit énergétique (augmentation de la sensation de faim et de plaisir) : sur le champ avec le paquet de chips là ! S’opposer à cette impulsion avec le gros du cerveau est un travail difficile. Cela fonctionne un jour, une semaine – mais gare à la minute de faiblesse, l’effet yo-yo est garanti.
Les petits pas mènent au succès
C’est pourquoi nous recommandons à toutes les personnes sujettes à l’obésité d’utiliser leur marge de manœuvre inconsciente : En effet, nous ne remarquons pas la différence entre 1900 et 2000 calories lorsque nous mangeons (nous n’avons pas de compteur de calories sur les lèvres !), mais une réduction intelligente et consciente de 100 calories par jour nous permet de perdre près de 10 kilos en un an. La perte de poids est peut-être plus lente, mais elle a de grandes chances d’être durable.
Apprenez à évaluer ce que vous mangez en termes de calories et essayez d’économiser 400 kcal/jour à long terme, par exemple en supprimant les calories liquides. Achetez un podomètre et essayez d’augmenter progressivement votre activité physique quotidienne jusqu’à 11000 pas. Parce que le corps a besoin d’énergie pour maintenir sa température entre 35 et 36 °C, essayez de baisser la température ambiante à 18 °C en hiver et de remettre un pull au lieu de rester assis devant votre ordinateur en T-shirt. Les fleurs de glace sur la fenêtre de la chambre à coucher ne sont pas non plus une mauvaise chose ! Ainsi, vous consommez jusqu’à 150 calories de moins par jour, selon la température ambiante à laquelle vous êtes habitué, et vous contribuez à votre propre poids et donc à votre santé à long terme. Le tableau 1 résume dix commandements pour réussir à réguler son poids.
Bibliographie chez l’auteur
PD Dr. med. Fritz Horber