L’amélioration des critères d’évaluation cliniques a été observée sous sécukinumab, quel que soit le temps de latence depuis le premier diagnostic de psoriasis-arthrite, les patients diagnostiqués depuis moins d’un an présentant une réponse thérapeutique légèrement meilleure que ceux dont l’intervalle était supérieur à deux ans. Dans une autre analyse post-hoc d’un pool de données des quatre mêmes études, l’efficacité du sécukinumab en tant que traitement de première ligne s’est avérée supérieure à celle des patients prétraités par anti-TNFα.
L’arthrite psoriasique (PsoA) peut progresser rapidement en l’absence de traitement et entraîner des dommages irréversibles dans les deux ans suivant le diagnostic initial [1]. Le sécukinumab, un inhibiteur sélectif de l’interleukine (IL) 17, a montré une amélioration rapide et durable des symptômes dans les études de phase III FUTURE 1-5. Dans ces études, la durée moyenne depuis le diagnostic du psoA était de 6 à 7 ans [2–6]. Afin de mieux comprendre les effets d’une intervention thérapeutique antérieure chez les patients atteints de psoas, une évaluation du traitement par sécukinumab a été réalisée en fonction du temps écoulé depuis le premier diagnostic de psoas [7]. Pour ce faire, les données regroupées (n=1803) des essais contrôlés randomisés FUTURE 2-5 ont été analysées*. Les patients inclus ont reçu soit du sécukinumab (s.c.) 300 mg ou 150 mg en dose de charge, soit du sécukinumab 150 mg sans dose de charge, soit un placebo. Deux groupes ont été constitués : le groupe 1 comprend les patients dont le premier diagnostic de psoas remonte à ≤1 an et le groupe 2 ceux dont le premier diagnostic remonte à >2 ans. La réponse au traitement a été évaluée, entre autres, sur la base des modifications de l’ACR20/50/70 et du PASI75/90/100 après 16 semaines**. En outre, les paramètres de qualité de vie et d’activité de la maladie ont été enregistrés.
* FUTURE 2 (NCT01752634), FUTURE 3 (NCT01989468), FUTURE 4 (NCT02294227) et 5 (NCT02404350)
** Imputation des non-répondants ; pas de correction pour les comparaisons multiples
Amélioration plus importante des symptômes avec une latence de traitement plus faible
Au total, chez 419 patients (23,2%), le premier diagnostic de psoA remontait à ≤1 an au début du traitement par sécukinumab, et chez 1384 (76,8%), la latence de traitement était de >2 ans [7]. A la ligne de base, la plupart des caractéristiques pertinentes des patients de ces deux groupes étaient comparables. À la semaine 16, les taux de réponse ACR20/50/70 se sont avérés plus élevés sous sécukinumab que sous placebo, indépendamment du temps de latence depuis le diagnostic du psoA (Fig. 1), le sécukinumab 300 mg étant associé à des taux de réponse ACR plus élevés que le sécukinumab 150 mg. En général, les taux de réponse ACR étaient légèrement plus élevés chez les patients dont la latence de traitement était ≤1 an, en particulier chez ceux qui recevaient du sécukinumab 300 mg. Le sécukinumab s’est également révélé supérieur au placebo en ce qui concerne d’autres paramètres de résultats tels que l’enthésite, la dactylite, le psoriasis cutané et le psoriasis unguéal. Une proportion plus élevée de patients avec une latence de traitement par sécukinumab ≤1 an ne présentait aucune articulation gonflée ou sensible à la pression (“swollen joint count” = 0, “mean tender joint count” = 0) et une CRP ≤10 mg/L par rapport au groupe dont le premier diagnostic de psoas remonte à >2 ans. Les patients dont la latence de traitement était faible ont également obtenu de meilleurs résultats en ce qui concerne les sous-scores relatifs à l’état mental dans le SF-36 (“Short Form-36 of the Health Survey”). Les effets secondaires les plus fréquents chez les patients traités par sécukinumab (période depuis le diagnostic ≤1 an et >2 ans respectivement) ont été la rhinopharyngite (8,3% et 6,1% respectivement), les céphalées (6,2% et 3,6% respectivement) et les infections des voies respiratoires supérieures (5,1% et 4,7% respectivement).
Données sur le sécukinumab en traitement de première ligne
Une autre analyse post-hoc des données regroupées (n=2049) des études FUTURE 2-5 a montré, d’une part, que l’efficacité du sécukinumab était supérieure à celle d’un placebo dans tous les domaines des manifestations cliniques du psoA définis par le Group for Research and Assessment of Psoriasis and Psoriatic Arthritis (GRAPPA) (arthrite périphérique, atteinte axiale, enthésite, dactylite, psoriasis cutané, atteinte des ongles) [8]. D’autre part, il s’est avéré que la réponse clinique était plus élevée chez les patients naïfs d’anti-TNFα par rapport à ceux qui avaient été préalablement traités par des inhibiteurs du TNFα. Ces résultats constituent un argument en faveur de l’utilisation du sécukinumab comme option de traitement de première ligne.
Littérature :
- Kane D, et al. : Rhumatologie (Oxford) 2003 ; 42 : 1460-1468.
- Mease PJ, et al. RMD Open 2018 ; 4 : e000723.
- McInnes IB, et al. Lancet 2015 ; 386 : 1137-1146.
- Nash P, et al. Arthritis Res Ther 2018 ; 20 : 47.
- Kivitz A, et al. Rheumatol Ther 2019 ; 6(3) : 393-407.
- Mease PJ, et al. Ann Rheum Dis 2018 ; 77 : 890-897.
- Ritchlin C, et al. : Arthritis Rheumatol 2020 ; 72 (suppl 10). https://acrabstracts.org/abstract/efficacy-of-secukinumab-treatment-in-patients-with-early-psoriatic-arthritis-a-pooled-analysis-of-4-phase-3-studies (dernière consultation 20.09.2021)
- Orbai AM, et al : Rheumatol Ther 2021 : 1223-1240.
DERMATOLOGIE PRATIQUE 2021 ; 31(5) : 57-58