L’accident vasculaire cérébral (AVC) représente la situation d’urgence neurologique la plus fréquente et constitue l’une des principales causes de mortalité et de morbidité dans le monde. L’étendue des lésions tissulaires et le résultat fonctionnel déterminant pour le patient dépendent en grande partie du temps d’ischémie et de la collatéralité disponible. Le terme “time is brain” est basé sur le concept de pénombre ischémique, définie comme une zone du cerveau fonctionnellement altérée, mais structurellement (encore) intacte, qui entoure généralement le noyau de l’infarctus.
Outre le traitement thrombolytique intraveineux basé sur des preuves dans une fenêtre de 4,5 heures, il existe également des approches thérapeutiques endovasculaires interventionnelles, par exemple pour les occlusions proximales. La pression du temps ne doit en aucun cas nuire à la qualité des examens et des décisions thérapeutiques qui en découlent. En particulier, un excès de zèle frénétique ne doit pas conduire à des traitements lytiques indifférenciés de ce que l’on appelle les “stroke mimics”, comme par exemple les crises d’épilepsie focales. De plus, avec l’amélioration des possibilités d’imagerie cérébrale, de plus en plus d’éléments indiquent que la localisation du tissu de la pénombre est au moins aussi déterminante que le facteur temps pour le résultat fonctionnel après un AVC.
Il est donc d’autant plus important que les patients victimes d’un AVC bénéficient d’une évaluation et d’un traitement aigus compétents. Dans l’idéal, cela devrait se faire dans le cadre de Stroke-Centers et de Stroke-Units certifiés et dirigés par des neurologues ou, dans les petits hôpitaux périphériques, dans le cadre de coopérations télémédicales avec des Stroke-Centers, afin de permettre à tous les citoyens d’avoir accès, si possible sur l’ensemble du territoire, à une médecine interdisciplinaire de haute qualité en matière d’AVC.
Le facteur temps est très important dans le traitement des patients victimes d’un AVC aigu, le concept “time is brain” est valable. Mais le temps ne fait pas tout, il faut aussi que le patient arrive le plus vite possible au bon endroit !
Nous vous souhaitons une bonne lecture de ce numéro de l’InFo NEUROLOGIE & PSYCHIATRIE !
Prof. Erich Seifritz, docteur en médecine
Prof Dr. med. Barbara Tettenborn
InFo Neurologie & Psychiatrie 2014 ; 12(2) : 1