Actuellement, les structures de la pratique sont soumises à de multiples changements. Différents paramètres sociaux recréent l’environnement dans lequel les cabinets médicaux doivent se positionner. Dr. med. Hansulrich Blunier, Schüpfen, et Dr. med. Christoph Cina, Messen, ont notamment abordé la féminisation, l’évolution du rôle professionnel et les changements sociaux lors du congrès du CMPR de cette année.
Tout d’abord, le Dr Hansulrich Blunier, du MediZentrum de Schüpfen, a évoqué un facteur social : “La féminisation se traduit parfois par le fait que près de 70% des diplômés sont des femmes”, a déclaré le Dr Blunier. “Comme le début de la pratique coïncide souvent avec la fondation d’une famille, il faut de plus en plus créer de petits temps partiels et permettre des pauses bébé”. Il ne peut en résulter aucune responsabilité financière pour l’entreprise. De plus, la technicisation de la médecine contribue à la transformation du rôle de la profession : L’imagerie médicale est un élément important de la réussite d’un diagnostic. Il faut trouver des moyens de gérer le flot de données. Il y a un transfert de compétences en faveur du spécialiste. Enfin, la polymorbidité constitue, avec l’évolution de la pyramide des âges et l’explosion des coûts, le troisième facteur qui agit sur les structures de pratique.
Comment réagir au changement ?
En prenant l’exemple du MediZentrum de Schüpfen, les intervenants ont présenté des solutions possibles pour le changement de paradigme exposé. “Cela fait 20 ans que nous avons l’expérience du rôle de mère et de médecin de famille”, explique le Dr Blunier. Concrètement, cela comprend les points suivants :
- Bonne gestion de la garde d’enfants au centre
- La charge de travail est basée sur les horaires scolaires.
- Courts trajets pour aller au travail, à l’école ou faire des courses
- Pas de modèles d’entrée de gamme financièrement contraignants. Le centre est organisé sous la forme d’une société anonyme : 90% du capital social appartient aux médecins employés, qui travaillent au moins à 40%.
Le centre répond à l’évolution du rôle de la profession en proposant des formations dans le domaine de l’échographie. “L’échographie est le stéthoscope du 21e siècle. C’est un très bon instrument qui a beaucoup bénéficié des développements technologiques de ces dernières années”, a souligné le Dr Blunier. “En outre, nous avons un service de consultation dans l’établissement. Des spécialistes viennent à intervalles réguliers pour des consultations. Il en résulte une stratégie thérapeutique uniforme, dans laquelle la perspective du médecin de famille joue un rôle central. En outre, l’offre est utilisée pour la formation continue ou le perfectionnement. Les spécialistes ne se contentent donc pas de louer chez nous, nous créons plutôt des synergies et des réseaux ciblés qui profitent au patient”.
Les changements sociétaux se manifestent parfois par le fait que la pénurie de médecins généralistes est encore accentuée par les départs à la retraite anticipés, ce qui rend nécessaires de nouveaux modèles de soins. “Par exemple, des assistants peuvent être impliqués dans les soins médicaux ou, justement, des spécialistes peuvent compléter l’équipe”, conclut le Dr Blunier. “La collaboration interprofessionnelle est le modèle de l’avenir”.
Source : “Neue Praxisformen”, atelier lors de la 15e Journée de formation continue du Collège de médecine de premier recours (CMPR), 20-21 juin 2013, Lucerne