Les rhumes sont causés à 70% par des rhinovirus. En général, la maladie dure 10 à 14 jours et de nombreuses options thérapeutiques sont peu efficaces. Les patients souffrant d’asthme ou de BPCO, en particulier, courent le risque d’une évolution grave. Les préparations immunostimulantes peuvent aider.
Lorsque la gorge est douloureuse et que le nez coule, il s’agit dans la plupart des cas d’une infection par le rhinovirus. En hiver notamment, la muqueuse nasale se refroidit rapidement, offrant ainsi un terrain propice aux virus. De là, elles se propagent jusqu’à la muqueuse de la gorge et provoquent des inflammations douloureuses. La période d’incubation n’est que de un à deux jours. Les patients atteints d’asthme ou de BPCO souffrent souvent plus durement du rhume. Les cellules épithéliales bronchiques étant la principale cible des infections à rhinovirus, les exacerbations sont souvent la conséquence d’une contagion. Il est donc d’autant plus important de disposer de préparations ayant un effet immunostimulant et une efficacité clinique dans la prévention ou le traitement des infections aiguës des voies respiratoires.
Le Pelargonium sidoides (EPs 7630) est un extrait de racine d’un géranium originaire d’Afrique du Sud, qui peut être pris, entre autres, sous forme de gouttes ou de comprimés pour le traitement des infections aiguës des voies respiratoires. On attribue au pélargonium des effets antibactériens, antiviraux, immunomodulateurs et expectorants. Des études ont démontré que l’extrait raccourcit les infections virales. Grâce à des mesures immunomodulatrices, il réduit significativement les infections bactériennes et virales. Outre l’élimination directe des virus, il est possible de prévenir l’infection en réduisant l’expression des protéines qui permettent au virus de s’arrimer à la surface cellulaire des cellules épithéliales bronchiques.
Étude de l’expression des protéines de la membrane cellulaire
Une étude a maintenant examiné l’effet in vitro de l’extrait de Pelargonium sidoides Radix sur l’expression des protéines de la membrane cellulaire se liant aux virus et des protéines soutenant la défense de l’hôte sur des cellules épithéliales bronchiques humaines primaires (hBEC). La cohorte de l’étude était composée de volontaires sains (n=6), d’asthmatiques (n=6) et de patients atteints de BPCO (n=6), à partir desquels les cellules à étudier ont été isolées. L’expression des protéines a été déterminée par western blot et immunofluorescence et l’infection par rhinovirus par immunofluorescence et par réaction en chaîne par polymérase. La survie des cellules a été identifiée par comptage manuel des cellules après coloration vivante/mortelle par immunofluorescence. Tous les paramètres ont été déterminés sur une période de trois jours.
Les résultats montrent que l’EPs 7630 a augmenté de manière significative la survie hBEC après une infection à rhinovirus, en fonction de la concentration. Cet effet s’est accompagné d’une diminution de l’expression du co-stimulateur inductible (ICOS), de son ligand ICOSL et de la calréticuline de surface cellulaire (C1qR). En revanche, l’extrait a hautement régulé l’expression des protéines soutenant la défense de l’hôte à la fois dans les hBEC infectés par le rhinovirus et dans les hBEC non infectés. En revanche, l’expression d’autres protéines de la membrane cellulaire interagissant avec les virus, telles que MyD88, TRL2/4 ou ICAM-1, n’a pas été modifiée. Les données présentées suggèrent que l’extrait de racine réduit l’infection à rhinovirus en modifiant la fonction hBEC.
Littérature complémentaire :
- Roth M, Fang L, Stolz D, Tamm M : Pelargonium sidoides radix extract EPs 7630 reduces rhinovirus infection through modulation of viral binding proteins on human bronchial epithelial cells. PLoS One 2019 ; 14(2):e0210702. doi : 10.1371/journal.pone.0210702.
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2020 ; 15(1) : 31