Le slogan du congrès, “Le savoir crée l’évidence, la guérison et l’innovation”, reflétait le pilier déterminant de l’action pour le bien-être des patients et soulignait les fondements profonds sur lesquels les décisions quotidiennes sont prises et les actions pratiques sont construites. Seule une étroite collaboration interdisciplinaire permet d’évoluer vers un avenir prospère pour l’uro-oncologie.
Chez les patients subissant un traitement chirurgical pour un carcinome rénal localisé à cellules claires de haut grade (ccRCC), on ne sait pas si la présence d’une dédifférenciation sarcomatoïde est un prédicteur indépendant et/ou un modificateur d’effet lorsque la mortalité spécifique au cancer (CSM) est un critère de jugement. La base de données “Surveillance, Epidemiology, and End Results” a donc identifié tous les patients atteints de CCRC traités par chirurgie entre 2010 et 2020 [1]. Des modèles de régression de Cox univariés et multivariés ont été utilisés. Chez 18853 patients traités chirurgicalement avec un carcinome rénal à cellules claires de haut grade (G3 ou G4) localisé, la survie sans CSM à 5 ans était de 87%. La présence d’une dédifférenciation sarcomatoïde était un prédicteur indépendant d’un CSM plus élevé. Dans les analyses de survie univariées prédictives du CSM, la présence ou l’absence d’une dédifférenciation sarcomatoïde à G3 et G4, respectivement, ont donné des taux de survie supérieurs à la moyenne. G4, les ratios de risque suivants : HR 1,0 en l’absence de dédifférenciation sarcomatoïde dans G3 ; HR 2,7 en l’absence de dédifférenciation sarcomatoïde dans G4 ; HR 3,9 en présence d’une dédifférenciation sarcomatoïde dans G3 ; HR 5,1 en présence d’une dédifférenciation sarcomatoïde dans G4. Enfin, dans les analyses de régression de Cox multivariables, les termes d’interaction définissant la présence ou l’absence de dédifférenciation sarcomatoïde dans G3 par rapport à G4 ont été des prédicteurs indépendants d’une CSM plus élevée. Chez les patients actuellement traités chirurgicalement pour un carcinome rénal localisé à cellules claires de haut grade, la dédifférenciation sarcomatoïde n’est pas seulement un prédicteur multivariable indépendant d’une CSM plus élevée, mais interagit également avec le grade de la tumeur, ce qui entraîne une prédictibilité encore meilleure de la CSM.
Cryoconservation pour les tumeurs testiculaires
Les hommes doivent souvent prendre rapidement la décision de recourir à la cryoconservation avant un traitement contre une tumeur. Une étude a évalué l’utilisation de la cryoconservation du sperme chez les patients atteints d’une tumeur du testicule avant 2021 [2]. Pour ce faire, les patients traités pour une tumeur du testicule entre 2011 et 2021 ont rempli des questionnaires, y compris le QLQ-TC26 de l’EORTC, et ont fait part de leur expérience en matière de cryoconservation du sperme. Après une moyenne de 5,7 ans, 279 des 433 participants (64%) ont répondu au questionnaire. 33% ont opté pour la cryoconservation avant le traitement, dont 11% l’ont utilisée pour l’insémination artificielle. En revanche, seuls 2% des patients qui n’ont pas eu recours à la cryoconservation ont déclaré avoir un désir d’enfant non satisfait. Les analyses univariées ont montré que les patients plus jeunes (30,6 vs 42,4 ans) avec un IMC plus faible (24,2 vs 26,6) étaient plus susceptibles de choisir la cryoconservation. Les analyses multivariées ont confirmé que l’âge plus élevé (≥37 ans) et le niveau d’éducation plus faible étaient des facteurs indépendants contre la cryoconservation. Dans l’analyse de la qualité de vie (EORTC QLQ-TC26), des valeurs faibles de peur de l’infertilité et un âge plus élevé étaient des prédicteurs indépendants contre la cryoconservation.
Traitement du cancer de la prostate
La lymphadénectomie sentinelle (SLA) a démontré une grande efficacité diagnostique et une faible invasivité dans le cancer de la prostate (PCa). Afin d’évaluer un éventuel bénéfice thérapeutique, le résultat des patients atteints de PCa après SLA et prostatectomie radicale (RP) a été étudié à long terme [3]. L’analyse rétrospective monocentrique a porté sur 1718 patients atteints de PCa ayant subi une RP avec ALS et, en fonction du risque, une extension de l’AL supplémentaire. L’analyse de Kaplan-Meier et la régression de Cox multivariée ont permis d’évaluer la survie sans récidive biochimique (BCR-free), la période sans traitement, la survie spécifique au cancer (CSS) et la survie globale (OS). En moyenne, 11 ganglions lymphatiques (LK) ont été retirés, dont 6 ganglions sentinelles (S). Des métastases de LK (LKM) ont été détectées chez 357 patients (20,8%). Le suivi médian était de 5,3 ans. Les taux de survie sans BCR, de CSS, de SG et de période sans traitement à 5 ans étaient respectivement de 77,3%, 99,1%, 94,1% et 71,9%. Des SLK plus éloignés étaient un prédicteur positif de l’absence de BCR. Les facteurs prédictifs négatifs étaient la présence de LKM, le nombre de LK retirés, un statut R1 et une catégorisation plus élevée selon la catégorie pT et le groupe ISUP. 16,8% des patients avec LKM sont restés exempts de BCR sans traitement adjuvant. La réduction du risque de BCR, ainsi que le taux de détection élevé, plaident en faveur d’un effet thérapeutique potentiel de l’ALS. Cette hypothèse est étayée par la proportion de patients LK-positifs qui sont restés indemnes de BCR à long terme après l’ALS, sans traitement adjuvant.
Source : Congrès de la Société allemande d’urologie (DGU)
Littérature :
- Inescu RB, et al : La dédifférenciation sarcomatoïde comme prédicteur de la mortalité spécifique au cancer dans le carcinome rénal localisé traité par voie chirurgicale. V01 Carcinome à cellules rénales – Traitement limité à l’organe. 25.09.2024. Congrès de la Société allemande d’urologie (DGU). 25-28.09.2024, Leipzig.
- Menzel V, et al. : L’utilisation de la cryoconservation par les patients atteints de tumeurs testiculaires. V02 Recherche sur les soins. 25.09.2024. Congrès de la Société allemande d’urologie (DGU). 25-28.09.2024, Leipzig.
- Mähr KL, et al. : Outcome of patients with located prostate cancer after radical prostatectomy and sentinel lymphadenectomy : long-term biochemic recuriously free survival of lymph knock-positive patients without adjuvant therapy. V12 Cancer de la prostate – Traitement des tumeurs localisées. 26.09.2024. Congrès de la Société allemande d’urologie (DGU). 25-28.09.2024, Leipzig.
InFo ONKOLOGIE & HÄMATOLOGIE 2024 ; 12(5) : 24 (publié le 24.10.24, ahead of print)