L’acidocétose diabétique (ACD) peut avoir des conséquences sur le cerveau de l’enfant, comme le montre un groupe de chercheurs américains dans la revue “Diabetes Care”. L’Association allemande du diabète (DDG) insiste sur la nécessité de diagnostiquer précocement les enfants atteints de diabète de type 1 et de contrôler étroitement leur métabolisme afin d’éviter d’éventuelles séquelles dues à des acidocétoses graves.
Dans une étude publiée dans la revue Diabetes Care, des chercheurs ont découvert qu’une acidocétose diabétique (ACD) sévère peut entraîner des troubles cognitifs chez les enfants.1 “Un dérèglement métabolique modéré à sévère a un impact négatif sur les capacités d’attention des personnes concernées, par rapport au groupe d’enfants qui n’avaient pas d’ACD ou seulement une ACD légère”, résume le vice-président de la DDG, le professeur Dr. med. Andreas Neu. “Ce constat est alarmant. En effet, plus d’un enfant sur cinq arrive à l’hôpital avec une acidocétose lors de la manifestation du diabète, et dans environ 6% des cas, il y a déjà une ACD sévère”.
Jusqu’à présent, il n’existait que peu de preuves scientifiques sur l’impact d’un épisode d’acidocétose diabétique dans la petite enfance sur le développement du cerveau et donc sur les performances cognitives des enfants atteints de diabète de type 1. L’équipe de chercheurs américains dirigée par Tandy Aye a maintenant examiné les données de 144 enfants atteints de diabète de type 1, âgés de quatre à dix ans. Parmi ces enfants, les chercheurs ont effectué un scanner cérébral et des tests cognitifs au début de l’étude et après 18 mois, puis ont comparé les résultats. Ils ont montré qu’il existait un lien entre la sévérité de l’acidocétose, la croissance du cerveau et les performances cognitives.
Les parents doivent être mieux informés, surtout pendant la pandémie de grippe A(H1N1).
“L’étude montre que c’est précisément dans la petite enfance qu’une forte carence en insuline et l’acidification du sang qui en résulte peuvent avoir des conséquences sur le développement du cerveau et sur les capacités d’apprentissage et de concentration”, explique le docteur Thomas Kapellen, privat-docent et président de l’AG Pädiatrische Diabetologie de la DDG de Leipzig. Il est d’autant plus important, selon lui, d’accorder encore plus d’attention à l’éducation individuelle au diabète pour les enfants et les parents : “Pour éviter une ACD, les parents doivent pouvoir reconnaître les premiers symptômes. Là aussi, nous avons besoin de plus d’éducation”.
Outre une soif accrue, une forte envie d’uriner, une perte de poids, des nausées et des vomissements, une respiration accélérée et une odeur d’acétone dans l’air expiré font également partie des premiers signes d’une ACD. Comme l’évolution peut se faire vers une faiblesse musculaire, des troubles de la conscience ou un coma diabétique, les enfants concernés doivent être immédiatement pris en charge par un médecin urgentiste. “En particulier pendant la période actuelle de Corona, des symptômes classiques tels que l’accélération de la respiration peuvent être mal interprétés et pris pour une infection respiratoire”, avertit Kapellen. “Dans ce cas, un temps précieux peut s’écouler avant que la cause réelle ne soit déterminée”.
Par exemple, une publication récente du JAMA en Allemagne a montré que le taux d’acidocétose lors de la manifestation du diabète chez les enfants et les adolescents a doublé pendant la période de blocage Corona.2 “Pendant cette période, près d’un enfant sur deux a reçu un diagnostic tardif”, résume le professeur Reinhard Holl, coauteur de l’étude et coordinateur du registre DPV. Les jeunes enfants ont été particulièrement touchés. Outre les interprétations erronées des symptômes par les parents ou les médecins, cela s’expliquerait également par la peur de la contamination par le COVID-19 dans les cabinets médicaux et les cliniques. L’expert DDG d’Ulm met en garde contre une nouvelle vague qui conduirait à une situation similaire et invite les parents et tous ceux qui travaillent avec des enfants et des adolescents à prendre au sérieux les premiers signaux d’alerte et à consulter immédiatement un pédiatre ou une clinique pédiatrique si nécessaire.
Source : Association allemande du diabète