Swissmedic a accordé une nouvelle autorisation pour le traitement anti-PD-1 par pembrolizumab. Celui-ci peut désormais être autorisé en Suisse en association avec la chimiothérapie pour le traitement des patients atteints de cancer du sein triple négatif localement récidivant, non résécable ou métastatique, dont les tumeurs expriment PD-L1 (CPS ≥10) et qui n’ont pas reçu de chimiothérapie préalable pour une maladie métastatique.
En Suisse, environ 6350 personnes développent un cancer du sein chaque année, et environ 10 à 15% d’entre elles, généralement des femmes jeunes, reçoivent un diagnostic de cancer du sein triple négatif (triple-negative breast cancer, TNBC). Peu de thérapies ciblées sont actuellement disponibles pour ces indications. Le pembrolizumab (Keytruda®) a maintenant reçu une extension d’autorisation de mise sur le marché correspondante. Il peut être utilisé en association avec une chimiothérapie (paclitaxel (Pac), nab-paclitaxel ou gemcitabine/carboplatine) pour traiter les patients atteints de TNBC localement récidivants, non résécables ou métastatiques, dont les tumeurs expriment PD-L1 (CPS ≥10) et qui n’ont pas reçu de chimiothérapie préalable pour une maladie métastatique.
L’autorisation de mise sur le marché est basée sur les résultats de KEYNOTE-3554, une étude de phase III multicentrique, en double aveugle, randomisée et contrôlée par placebo, portant sur 847 patients atteints de TNBC localement récidivant, non résécable ou métastatique, sans traitement préalable de la maladie avancée par chimiothérapie. Les patients ont été randomisés selon un ratio 2:1 et ont reçu du pembrolizumab 200 mg toutes les trois semaines en association avec une chimiothérapie ou un placebo en association avec une chimiothérapie par perfusion intraveineuse. Les critères d’évaluation primaires étaient la survie sans progression (PFS) et la survie globale (OS). Les critères d’évaluation secondaires étaient le TRO, le DOR, le DCR et la sécurité.
Réduction du risque de progression et de décès
Il s’est avéré que la thérapie combinée a entraîné une amélioration statistiquement significative et cliniquement significative par rapport au placebo plus chimiothérapie. Le risque de progression et de décès a été réduit de manière statistiquement significative de 34%, et le risque de décès seul de 27%. Le taux de réponse objective était de 53% vs. 41% et la durée de la réponse de 12,8 mois vs. 7,3 mois.
Aucun nouveau signal de sécurité n’a été détecté. Les événements indésirables les plus fréquents ont été l’anémie (49%), la neutropénie (41%), les nausées (39%), l’alopécie (33%), la fatigue (28%), la diminution du nombre de neutrophiles (22%) et l’augmentation de l’alanine aminotransférase (20%). Les événements indésirables à médiation immunitaire les plus fréquents observés chez ≥10 patients sous Keytruda® plus chimiothérapie comprennent l’hypothyroïdie, l’hyperthyroïdie, la pneumonie, la colite et les réactions cutanées sévères. Le profil de sécurité était donc conforme aux profils connus des différents médicaments.
Source : MSD Merck Sharp & Dohme
Littérature complémentaire :
- Rugo HS, Cortes J, Cescon DW, et al. : KEYNOTE-355 : Résultats finaux d’une étude randomisée en double aveugle de phase III de première ligne pembrolizumab + chimiothérapie versus placebo + chimiothérapie pour le cancer du sein triple négatif métastatique. Congrès ESMO 2021. abstract LBA16. Annals of Oncology (2021) 32 (suppl_5) : S1283–S1346. 10.1016/annonc/annonc741. Présenté le 19 septembre 2021.
- Cortes J et al : Pembrolizumab plus chimiothérapie versus placebo plus chimiothérapie pour le cancer du sein triple négatif localement récurrent et précédemment non traité (KEYNOTE-355) : un essai clinique randomisé, contrôlé par placebo, en double aveugle, de phase 3. Lancet 2020 ; 396 : 1817-1828. doi : 10.1016/S0140-6736(20)32531-9.
- Information professionnelle KEYTRUDA® (pembrolizumab), www.swissmedicinfo.ch
InFo ONKOLOGIE & HÉMATOLOGIE 2022 ; 10(2) : 19