Dans le cadre du troisième congrès de la JHaS, qui s’est tenu le 20 avril 2013 au Centre des congrès de Thoune, les futurs médecins de famille ont pu découvrir les piliers de leurs perspectives d’avenir professionnel grâce à des conférences variées, des séminaires approfondis et des ateliers interactifs. Le présent rapport se penche plus en détail sur certains événements.
Le programme-cadre du congrès JHaS de cette année avait pour thème “Future Hausarzt – médecin de famille du futur” et était consacré aux évolutions futures de la profession.
Managed Care – L’avenir des soins de santé ?
La présentation “Managed Care – une solution pour l’avenir ? Le médecin de famille de l’avenir : star solo ou networker” a abordé les questions de savoir si le managed care a un avenir et comment les médecins de famille se positionnent. Le Dr Yvonne Gilli Stocker, conseillère nationale du canton de Saint-Gall, a présenté l’organisation de soins gérés “Xundart”, un réseau propre aux médecins créé dans l’esprit d’un cabinet virtuel. Pour Xundart, les soins gérés représentent une possibilité de soins intégrés et un réseau d’assurance alternatif entre les médecins. Il s’agit d’une structure connectée qui fournit les informations nécessaires au service de la qualité des soins. Le nom a été choisi à dessein, car l’accent est mis sur l’art de la santé et non sur l’économie.
En tant que président de l’organisation, le Dr Thomas Michel de Wilderswil a présenté le réseau de médecins “beodocs”, une association de médecins de l’Oberland bernois fondée en 2003 par des médecins de premier recours, des spécialistes et des médecins hospitaliers. Selon le Dr Michel, le Managed Care poursuit les objectifs suivants :
- Guider les patients malades dans le système de santé complexe
- Éviter les doublons grâce aux dossiers de patients obligatoires
- Réunir les différents acteurs du système de santé
- Contractualiser les réseaux
Michel a également fait référence à la votation populaire du 17 juin 2012, qui a considérablement compliqué la situation du Managed Care. A l’époque, l’introduction d’un nouveau modèle de soins gérés avait été clairement rejetée et le modèle actuel maintenu. Le Managed Care est ancré dans la loi actuelle de telle sorte que les caisses d’assurance maladie désignent les médecins respectifs. Cela déclenche l’émergence des modèles dits de liste, ce que les médecins ne souhaitent pas. De même, la loi actuelle n’exige pas de contrats ; or, l’engagement contractuel est exigé par le corps médical. Le Dr Michel a répondu aux questions de départ de l’exposé en concluant que les soins gérés sont une solution évidente pour l’avenir et que les médecins généralistes sont des travailleurs en solo, mais uniquement au sein d’un réseau.
Le chemin vers le titre de médecin de famille
Du point de vue des futurs médecins généralistes, une manifestation du congrès a suscité un intérêt particulièrement grand, à savoir l’atelier “Comment devenir médecin généraliste – Recettes pour une formation postgraduée réussie”. Le Dr Gabriela Rohrer de Wyss a présenté aux étudiants et aux personnes en formation les bases obligatoires de la formation postgraduée pour obtenir le titre de spécialiste en médecine interne générale. Ces directives obligatoires fixent le cadre, mais vous êtes libre d’organiser votre programme d’études comme vous le souhaitez. En outre, la période de cinq ans prévue pour la formation continue est difficilement réalisable pour des raisons d’organisation, mais il serait recommandé de terminer la formation en six ans. Il a été fait référence à différents portails qui offrent une aide à la planification de la formation continue. Pour des informations sur les bases légales, les programmes de formation continue, les examens, la tenue du e-logbook et autres, le site www.siwf.ch est utile. Pour la planification individuelle du curriculum, les pages www.jhas.ch et www.devenirgeneraliste.ch, entre autres, fournissent des informations utiles.
Le Dr Rohrer a suggéré aux participants les conseils énumérés dans le tableau 1 pour planifier leur formation. En conclusion, le Dr Rohrer a déclaré que ce n’est pas le temps passé à l’hôpital qui fait de vous un médecin de famille, mais l’activité dans le cabinet. Il s’agit d’un apprentissage tout au long de la vie, c’est pourquoi les spécialités qui vous intéressent en plus peuvent être réparties sur toute l’activité professionnelle du médecin.
Médecin généraliste et mère à la fois – les conditions du temps partiel dans la loi
Le chemin vers le titre de médecin généraliste peut sembler long, mais il faut ajouter à cela que l’exercice de la profession est rendu difficile par des circonstances de la vie telles que la planification familiale et la maternité. Rosmarie Glauser, juriste de la section de Berne, et le Dr Ryan Tandjung de Zurich ont abordé cette réalité pour les femmes médecins généralistes dans leur exposé “Stillkissen & Punkband – Teilzeitarbeitsbedingungen, Schwangerschaftsurlaub, gesetzliche Aspekte”. Mme Glauser a souligné que la grossesse et la planification familiale sont en principe des questions privées et qu’il n’est pas nécessaire d’en faire état lors de l’embauche. En se référant à la loi sur la discrimination, elle a également demandé et invité les futurs médecins généralistes à se défendre et même à agir médiatiquement en cas de discrimination, car aucun hôpital ne peut se permettre de faire la une des journaux en refusant une femme enceinte. La loi stipule également que le temps de travail des femmes enceintes ne peut en aucun cas dépasser neuf heures par jour, ce qui équivaut à 45 heures par semaine, le temps d’allaitement (y compris le pompage du lait) serait également inclus dans le temps de travail. Mme Glauser a également souligné que, contrairement à ce qui se passait auparavant, il n’est plus nécessaire d’être sous contrat de travail pour bénéficier de l’allocation de maternité, mais que les conditions de la loi sur le chômage doivent être remplies. Les participants ont également été rendus attentifs aux pièges courants du temps partiel (tableau 2)
Marie Glauser elle-même n’est pas favorable au partage de poste, mais plaide pour que les hôpitaux créent davantage de postes à temps partiel.
Le Dr Tandjung a expliqué plus en détail les conditions de la formation continue et a précisé qu’en principe, une activité minimale de 50 pour cent de poste est exigée pour la prise en compte de la formation continue. Selon lui, l’offre de formation continue à temps partiel dans les hôpitaux est actuellement rare et les crèches peuvent encore être développées. Mais il y aurait un goulet d’étranglement surtout en médecine interne générale, où les conditions de travail à temps partiel sont plus difficiles pendant l’année A. Le Dr Tandjung a indiqué que le portail national www.aerzteteilzeit.ch était un moyen d’aide approprié. Il a conclu en faisant remarquer que si les programmes de formation postgraduée laissent une grande marge de manœuvre aux futurs médecins généralistes en théorie, leur mise en œuvre au quotidien est difficile, voire impossible, dans la pratique. Il a recommandé aux participants de faire valider leur plan de formation par l’Institut suisse pour la formation postgraduée et continue (ISFM) et de le contacter en cas de questions.
Demet Bicer
Source : Congrès JHas Suisse, Thoune, 20 avril 2013