La Deutsche Gesellschaft für Senologie e.V. (DGS) s’engage depuis plus de quatre décennies pour la santé des seins des femmes. La particularité de la société savante est son interdisciplinarité. Afin de garantir les meilleurs soins possibles aux personnes concernées, les experts ont échangé leurs points de vue sur la prévention, le dépistage précoce et les approches thérapeutiques individuelles.
Sous le slogan “Ensemble contre le cancer du sein : un traitement optimal pour chaque patiente”, le cancer du sein était une fois de plus au centre de l’attention. Le cancer du sein est désormais le type de cancer le plus fréquent dans le monde. Les options de traitement aux stades précoces et avancés sont nombreuses. La collaboration interdisciplinaire, mais aussi l’engagement dans et pour la prévention et le dépistage précoce sont essentiels au succès du traitement.
Ces dernières années, le traitement du cancer du sein n’a cessé de s’améliorer. De nouvelles thérapies ciblées ont été développées et introduites dans la pratique clinique pour les patientes atteintes d’un cancer du sein métastasé. Certains de ces traitements ont été développés pour des sous-groupes de patientes, comme les inhibiteurs CDK4/6 ou les anticorps anti-HER2 pertuzumab et T-DM1. D’autres médicaments nécessitent, pour être indiqués, de tester plus précisément les modifications génétiques dans la tumeur, comme l’alpelisib, un inhibiteur de PI3K, ou dans la lignée germinale, comme les inhibiteurs de PARP. Enfin, l’immunothérapie avec des anticorps de checkpoint est désormais également établie pour le carcinome mammaire triple négatif. L’immunothérapie avec des conjugués anticorps/drogue de deuxième génération montrent un fort potentiel de ce groupe de médicaments.
Cancer du sein avancé HER2 positif
Le traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein HER2-positif avancé se caractérise par l’utilisation de médicaments ciblés anti-HER2. Les anticorps trastuzumab, pertuzumab et le conjugué anticorps/drogue T-DM1 sont déjà des médicaments anti-HER2 très efficaces dans le traitement du cancer du sein HER2-positif. La combinaison à dose fixe de pertuzumab et de trastuzumab a également facilité le traitement. Ainsi, le double blocage des anticorps permet de traiter une forme particulièrement agressive de cancer du sein et de prolonger significativement la vie des femmes concernées.
Cancer du sein avancé HER2 négatif
Les anticorps contre les points de contrôle immunitaires ont désormais été intégrés dans les directives thérapeutiques pour le cancer du sein triple négatif. Après l’approbation de l’anticorps de point de contrôle immunitaire atezolizumab en association avec le nab-paclitaxel dans la première ligne de traitement pour les patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique, des données sont désormais disponibles avec l’anticorps pembrolizumab dans la première ligne de traitement. Dans les tumeurs avec un score immunitaire élevé, l’ajout de pembrolizumab à la chimiothérapie a prolongé la survie sans progression.
Dans le cas du cancer du sein HER2-négatif avec récepteurs hormonaux positifs, le traitement par trois inhibiteurs de CDK4/6, le palbociclib, le ribociclib et l’abemaciclib, s’est imposé comme le nouveau standard. Ce traitement a prouvé son efficacité en combinaison avec les inhibiteurs de l’aromatase et le fulvestrant et améliore la survie sans progression et, dans certaines études, la survie globale, parfois à plus de 60 mois.
Détecter les premiers stades de la maladie
Le traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein précoce a toujours été marqué par l’escalade de nouvelles thérapies et la désescalade par l’identification de meilleurs schémas thérapeutiques ou l’introduction de meilleurs outils d’évaluation du pronostic. Les résultats des grandes études de désescalade par l’utilisation de tests multi-géniques montrent que cette approche permet d’éviter la chimiothérapie à de nombreuses patientes atteintes d’un cancer du sein avec récepteurs hormonaux positifs. Plusieurs études à grande échelle examinant le rôle des inhibiteurs de CDK4/6 en situation adjuvante sont désormais disponibles. L’étude MONARCHE a montré que l’association d’un traitement anti-endocrinien et de l’abemaciclib améliorait les résultats chez les patientes à haut risque présentant des tumeurs à récepteurs hormonaux positifs. D’autres progrès ont été réalisés chez les patientes présentant des mutations germinales BRCA1/2, où l’inhibiteur de la PARP, l’olaparib, a permis d’améliorer significativement les résultats du traitement. Dans le cas d’un cancer du sein triple négatif, l’ajout de pembrolizumab, un anticorps contre les points de contrôle immunitaires, à la chimiothérapie a permis d’augmenter significativement la survie sans progression.
Personnalisation en radiothérapie
La personnalisation en radiothérapie est depuis longtemps une réalité. En fonction de l’âge, des caractéristiques tissulaires de la tumeur, du pronostic et de l’objectif du traitement (curatif vs palliatif), la dose totale de rayons et la procédure exacte sont planifiées individuellement par ordinateur. Grâce aux techniques modernes d’irradiation de précision, il est souvent possible d’appliquer des doses de rayonnement plus élevées/hautes en quelques séances sans trop endommager les tissus autour de la tumeur. Comme la plupart des récidives se produisent dans ce que l’on appelle le lit tumoral, l’ablation chirurgicale de la tumeur avec conservation du sein est suivie d’une radiothérapie afin de réduire le risque de récidive locale.
Congrès : 41e réunion annuelle de la Société allemande de sénologie
InFo ONKOLOGIE & HÉMATOLOGIE 2022 ; 10(4) : 24