Comme le cancer de l’ovaire ne présente généralement pas de symptômes spécifiques, il n’est souvent diagnostiqué qu’à un stade tardif. Le risque de mortalité est par conséquent élevé. Pour permettre aux femmes concernées de bénéficier d’un traitement optimal, il convient de suivre les lignes directrices en la matière. En fait, une telle approche augmente significativement la probabilité de survie. La ligne directrice S3 a maintenant été mise à jour.
Chaque année en Suisse, 580 femmes en moyenne développent un cancer de l’ovaire et 430 d’entre elles ne survivent pas à la maladie [2]. 70% des cas ne sont diagnostiqués qu’à un stade avancé (FIGO IIB-IV) [1,2]. Mais à ce moment-là, le taux de survie à 5 ans est déjà inférieur à 40%. D’où l’importance d’un diagnostic précoce et d’un traitement efficace. Celle-ci doit avant tout être conforme aux lignes directrices. Des études ont montré qu’après trois ans, 60% des patients traités conformément aux directives sont encore en vie, contre seulement 25% des patients traités de manière non optimale [1]. Le programme de lignes directrices en oncologie a mis à jour le guide S3 “Diagnostic, traitement et suivi des tumeurs malignes de l’ovaire” sous la direction de la Société allemande de gynécologie et d’obstétrique (DGGG). Dans l’esprit d’une “Living-Guideline”, cela se fait chaque année en tenant compte des résultats actuels des études.
La prophylaxie repensée
L’ablation prophylactique des ganglions lymphatiques a souvent été envisagée comme une option médicale pour générer un meilleur pronostic pour les femmes. Cependant, les résultats de nouvelles études montrent que cette intervention n’entraîne aucune amélioration de la survie sans progression ou de la survie globale. Chez les patientes qui ne présentent pas de tumeur macroscopique ni de ganglions lymphatiques cliniquement anormaux, il convient donc de renoncer à une lymphonodectomie pelvienne et para-aortique en cas de cancer de l’ovaire avancé.
5 à 10 % des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire ont des antécédents héréditaires. La majorité des altérations génétiques dans le syndrome du cancer de l’ovaire familial sont trouvées dans les gènes BRCA1 et BRCA2. Il existe en outre d’autres gènes à risque tels que RAD51C, BRIP1 et bien d’autres encore. Le risque de maladie peut souvent être réduit par une ablation préventive des ovaires. Jusqu’à présent, la recommandation concernait exclusivement les patientes porteuses d’une mutation BRCA1 ou BRCA2. Désormais, le conseil d’une ovariectomie bilatérale prophylactique est également recommandé pour les femmes qui présentent une mutation germinale délétère dans l’un des autres gènes à haut risque connus.
L’optimisation des traitements en ligne de mire
Des recommandations actualisées sont également disponibles pour l’utilisation des inhibiteurs de PARP. Une étude randomisée a montré que le traitement d’entretien par l’olaparib, un inhibiteur de la PARP, en cas de mutation BRCA1/2 après une réponse au carboplatine/paclitaxel en première ligne, réduisait de 70% le risque de progression ou de décès par rapport au groupe placebo. Par conséquent, chez les patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire agressif de haut grade de stade III/IV et chez lesquelles une mutation BRCA a été détectée, un traitement d’entretien avec un inhibiteur de PARP devrait être administré après le traitement au platine.
Comme la plupart des patientes atteintes d’un cancer épithélial de l’ovaire ont atteint un stade avancé au moment du diagnostic initial, la radiothérapie n’a pas joué un rôle majeur dans le traitement jusqu’à présent. Il existe maintenant des preuves qu’une irradiation localisée des récidives permet parfois de contrôler les symptômes et la tumeur localement. Toutefois, les bénéfices potentiels doivent être soigneusement évalués par rapport aux risques et la décision thérapeutique doit être prise dans le cadre d’une conférence tumorale interdisciplinaire.
Littérature :
- Burges A, Schmalfeldt B : Cancer de l’ovaire. Diagnostic et traitement. Dtsch Arztebl Int 2011 ; 108(38) : 635-641.
- Sartorius CM, Heilzelmann-Schwarz V : Cancer épithélial de l’ovaire. Détection précoce et prophylaxie chirurgicale. info @ gynécologie 2017.
- www.leitlinienprogramm-onkologie.de/leitlinien/ovarialkarzinom
InFo ONKOLOGIE & HÉMATOLOGIE 2020 ; 8(3) : 29