Après des décennies d’efforts, il a été possible pour la première fois de mettre à disposition des patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules muté KRAS G12C une thérapie ciblée efficace [1,2]. Dans l’étude pivot, l’inhibiteur hautement sélectif de KRAS G12C a entraîné une réponse rapide et durable chez les patients fortement prétraités [2]. Le suivi à long terme sur 2 ans a également montré des résultats prometteurs [3].
Les mutations activatrices (KRAS)* sont les mutations oncogènes pilotes les plus fréquentes dans le cancer du poumon non à petites cellules (NSCLC). La mutation KRAS G12C est la plus répandue, puisqu’elle est présente dans environ 13% des adénocarcinomes [2]. Après des décennies de recherche, Lumykras® (sotorasib), un inhibiteur hautement sélectif de KRAS G12C, offre pour la première fois un traitement ciblé efficace aux patients adultes atteints de CBNPC non épidermoïde localement avancé ou métastatique avec mutation de KRAS G12C, qui ont progressé après un traitement antérieur par chimiothérapie à base de platine et/ou immunothérapie anti-PD-1/-PD-L1. Elle est bien tolérée et facile à utiliser pour les patients grâce à une prise orale quotidienne [1].
CodeBreaK 100 : une réponse rapide et soutenue [2].
L’étude de phase II CodeBreaK 100, ouverte, multicentrique et à un seul bras, a évalué l’efficacité et la sécurité de Lumykras® chez des patients atteints de NSCLC localement avancé ou métastasé, muté KRAS G12C, dont la maladie avait progressé sous traitement standard. Des patients présentant des métastases cérébrales stables ont également été inclus dans l’étude. Les patients ont reçu une dose orale de 960 mg de Lumykras® une fois par jour jusqu’à la progression de la maladie [2].
Le critère d’évaluation principal était le taux de réponse objective (ORR), qui a été évalué par un comité central indépendant selon les critères d’évaluation de la réponse dans les tumeurs solides (RECIST 1.1). Les principaux critères d’évaluation secondaires étaient la durée de réponse (DOR), le taux de contrôle de la maladie (DCR), la survie sans progression (PFS), la survie globale (OS) et la tolérance. Sous traitement par Lumykras®, 37,1% des patients ont eu une réponse objective (ORR ; IC à 95% : 28,6-46,2). Les patients ont non seulement répondu rapidement au traitement – dans un délai médian de 1,4 mois – mais aussi durablement, avec un DOR médian de 11,1 mois (IC 95 % : 6,9 – non évaluable). Sous Lumykras®, une diminution de la charge tumorale a été mesurée chez 82,3% des patients (figure) ; les patients qui ont répondu au traitement par Lumykras® ont présenté une réduction tumorale de 60% en moyenne. Le traitement a permis d’obtenir une (m)PFS médiane de 6,8 mois (IC 95 %, 5,1 – 8,2) [2].
Au cours du suivi à long terme de deux ans de 174 patients de la phase II susmentionnée et de l’étude de phase I, l’ORR est passé à 40,7% (IC à 95% : 33,3 – 48,4) avec un mDOR de 12,3 mois (IC à 95% : 7,1-15,0). Un DCR de 83,7% (IC 95% : 77,3-88,9) a été atteint et la mOS était de 12,5 mois (IC 95% : 10,0 – 17,8). Le taux d’OS après la première année était de 50,8% (IC 95% : 42,8-58,2) et 32,5% (IC 95% : 25,0-40,2) des patients étaient toujours en vie après la deuxième année [3].
*KRAS=Homologue oncogène du virus du sarcome de Kirstenrat
Figure: Réponse au traitement dans l’étude CodeBreaK 100, mesurée par le meilleur pourcentage de changement par rapport à la valeur initiale de la charge tumorale chez 121 patients évaluables. NE=non évaluable, PD=maladie progressive, SD=maladie stable, PR=réponse partielle, CR=réponse complète. Adapté de [2]
Profil de tolérance favorable également du point de vue du patient [2,4]
Le profil de sécurité de Lumykras® s’est avéré globalement bien géré. Des événements indésirables liés au traitement (TRAE) sont survenus chez 69,8 % des patients, principalement de manière bénigne (≤ grade 2). Les TRAE les plus fréquemment rapportés avec Lumykras® étaient la diarrhée (32 %), les nausées (19 %) et l’augmentation des tests hépatiques (15 % ASAT, 15 % ALT). Le traitement a été interrompu chez 7 % des participants [2]. Aucun nouveau signal de sécurité n’a été enregistré lors du suivi à long terme [3]. De même, la majorité des participants à l’étude ont indiqué dans un questionnaire de qualité de vie lié à la santé qu’ils ne ressentaient aucune gêne liée aux effets indésirables du traitement Lumykras® [4].
Conclusion
Après plus de 40 ans de recherche, l’autorisation de mise sur le marché de Lumykras® permet pour la première fois aux patients atteints de NSCLC avec une mutation KRAS G12C de bénéficier d’une thérapie ciblée [1]. Celle-ci montre des résultats cliniques prometteurs dans l’étude CodeBreak100 et le suivi à long terme par rapport aux traitements historiques du NSCLC [2, 3, 5]. L’inhibiteur de KRAS G12C peut obtenir une réponse rapide et durable, même chez les patients fortement prétraités, tout en se distinguant par un profil de sécurité favorable lorsqu’il est administré par voie orale [1-3].
Littérature
Des références peuvent être demandées par des professionnels à medinfo-ch@amgen.com.
CH-510-0322-00007
Information professionnelle courte Lumykras
Contribution en ligne depuis le 12/05/2022