Le cancer de l’ovaire tue plus de femmes que toute autre tumeur, principalement parce qu’il n’est généralement détecté que très tard. Des inhibiteurs de la PARP ont été développés pour le traitement des cancers de l’ovaire récidivants et il a été démontré qu’ils augmentent la survie sans progression (PFS) en traitement d’entretien.
Chaque année, en Suisse, un cancer de l’ovaire est diagnostiqué chez environ 580 femmes. Près de 75% des patientes ne survivent pas à cette maladie. L’une des raisons est que, chez environ trois quarts des personnes concernées, la tumeur est détectée à un stade très tardif en raison de symptômes non spécifiques. En raison de l’évolution agressive du cancer, cette situation est associée à un très mauvais pronostic. Environ 80% des patientes subissent une récidive dans les trois ans suivant la chirurgie et la chimiothérapie.
Les possibilités de détection précoce font défaut
Le risque de développer un cancer de l’ovaire est influencé par l’âge, l’obésité, l’absence d’enfants, la ménarche précoce, la ménopause tardive et les antécédents familiaux. Il est également nettement plus élevé en présence d’une mutation dans les gènes BRCA. Ensuite, la prévalence sur la vie entière est multipliée par vingt. Actuellement, il n’existe pas de méthodes de dépistage fiables permettant d’identifier la maladie à temps. Au moment du diagnostic, le cancer s’est souvent déjà propagé à des organes proches. Cependant, plus le diagnostic est tardif, plus les options de traitement sont limitées. Si la chirurgie, les cytostatiques et les inhibiteurs de l’angiogenèse ne fonctionnent pas et qu’une récidive se produit, il est désormais possible d’utiliser des inhibiteurs de la PARP.
Ces derniers interfèrent avec le mécanisme de réparation de l’ADN et entraînent l’apoptose de la tumeur par le biais d’une instabilité génomique. Les cellules tumorales utilisent les enzymes PARP pour réparer les dommages causés à leur ADN. Cela inclut les dommages causés par les cytostatiques. Les inhibiteurs de PARP ne permettent pas de réparer les cassures simple brin. Les cassures double brin qui se produisent lors de la division cellulaire suivante entraînent alors la mort des cellules dont la réparation double brin de l’ADN est perturbée.
Le traitement d’entretien convainc
Une étude de phase III randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo a évalué le niraparib, un inhibiteur de PARP, par rapport à un placebo dans le traitement de 733 patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire de stade III ou IV après une chimiothérapie à base de platine. Actuellement, la préparation est autorisée en Suisse, indépendamment du statut mutationnel BRCA, comme traitement d’entretien du cancer de l’ovaire sensible au platine et récidivant après réponse à une chimiothérapie à base de platine, en tenant compte de la limitation. L’efficacité de l’inhibiteur de PARP en tant que traitement d’entretien, mesurée par la PFS, a été évaluée chez les patients atteints de tumeurs présentant un déficit de recombinaison homologue et chez les patients de la population totale, telle que déterminée par des tests hiérarchiques.
Les résultats d’une étude de phase III prouvent l’efficacité
Au total, 373 patientes (50,9%) atteintes de tumeurs présentant un déficit de recombinaison homologue ont été incluses. Parmi les patientes de cette catégorie, la survie médiane sans progression a été significativement plus longue dans le groupe niraparib que dans le groupe placebo (21,9 mois vs 10,4 mois ; p<0,001). Dans la population totale, la SSP correspondante était de 13,8 mois et 8,2 mois (HR, 0,62 ; IC à 95%, 0,50 à 0,76 ; p<0,001) (Fig. 1). Dans une analyse intermédiaire de 24 mois, le taux de survie globale était de 84% dans le groupe verum et de 77% dans le groupe placebo (HR, 0,70 ; IC à 95%, 0,44 à 1,11). Les effets indésirables de grade 3 ou plus les plus fréquents étaient l’anémie (chez 31,0% des patients), la thrombocytopénie (chez 28,7%) et la neutropénie (chez 12,8%).
L’inhibiteur de PARP entraîne une amélioration significative de la PFS
Les experts ont résumé que parmi les patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire avancé nouvellement diagnostiqué et qui ont répondu à une chimiothérapie à base de platine, celles qui ont reçu l’inhibiteur de PARP ont présenté une survie sans progression significativement plus longue que celles qui ont reçu le placebo. Ce résultat était indépendant du déficit de recombinaison homologue.
Littérature complémentaire :
- González-Martín A, et al : Niraparib in atients with Newly Diagnosed Advanced Ovarian Cancer, NEJM 2019 ; Online first. DOI : 10.1056/NEJMoa1910962.
Source : European Society for medical Oncology (ESMO) 2019
InFo ONKOLOGIE & HÄMATOLOGIE 2019 ; 7(5) : 28 (publié le 17.10.19, ahead of print)