L’infection par Helicobacter pylori induit une gastrite chronique active. Si le résultat du diagnostic est positif, l’éradication est recommandée. Le risque de résistance doit également être pris en compte dans le choix du traitement. La gamme des options de deuxième ligne autorisées a été récemment élargie.
On estime qu’environ 50% de la population mondiale adulte de plus de 40 ans est infectée par Helicobacter pylori (H. pylori) [1]. L’infection par H. pylori induit une gastrite chronique active et diverses pathologies secondaires peuvent survenir (par ex. troubles dyspeptiques, maladie ulcéreuse gastroduodénale, carcinome gastrique distal) [2]. Il n’existe pas d’étalon-or pour le diagnostic de l’Helicobacter chez les patients souffrant de douleurs abdominales, explique le Dr Marcel Halama, du cabinet de gastroentérologie de Zurich [3]. Si la présence d’Helicobacter est recherchée, il convient de noter qu’en cas de traitement par des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), ceux-ci doivent être arrêtés au moins deux semaines avant le test. Si le test doit être répété après l’éradication à des fins de contrôle, il ne doit être effectué qu’après un intervalle d’au moins quatre semaines. La méthode utilisée pour le diagnostic de l’Helicobacter est une question d’appréciation. Si une endoscopie est réalisée, l’intervenant recommande un test rapide ou une analyse histologique. Si l’endoscopie n’est pas réalisée, la détermination de l’antigène fécal ou le test respiratoire sont des méthodes appropriées, qui sont comparables en termes de coût, de sensibilité et de spécificité. Selon l’intervenant, en cas de détection d’Helicobacter, un traitement d’éradication devrait toujours être mis en place. Une présentation synthétique des indications de l’éradication d’Helicobacter est consignée dans les directives publiées en 2016 par la Société allemande de gastro-entérologie, de maladies digestives et métaboliques (DGVS) [1] (tab. 1).
Plusieurs schémas thérapeutiques de première ligne disponibles
Le problème du risque de développement d’une résistance concerne surtout le métronidazole et la clarithromycine [4]. En revanche, l’amoxicilline n’entraîne que très rarement l’apparition de résistances. Si l’on n’est pas sûr de l’antibiotique à utiliser, il est également possible de recourir à un traitement combiné. Le taux d’éradication est d’environ 93%, l’inconvénient étant la manipulation un peu compliquée pour le patient en raison du grand nombre de médicaments à prendre sur une période de dix jours [5–6]. Le traitement séquentiel est une autre option de traitement de première ligne ; des taux d’éradication de 81-91% ont été obtenus [5–6].
L’intervenant recommande l’un des schémas suivants comme action standard [3] :
Traitement standard 1 :
- IPP 2× dose standard/jour
- Clarithromycine 2× 500 mg/jour
- Métronidazole 2× 500 mg/jour
Traitement standard 2 :
- IPP 2× dose standard/jour
- Clarithromycine 2× 500 mg/jour
- Amoxicilline 2× 1000 mg/jour
Le traitement combiné ou séquentiel peut être effectué de la manière suivante [3] :
Thérapie combinée :
tous pour 5 jours :
- IPP 2× dose standard/jour
- Amoxicilline 2× 1000 mg/jour
- Métronidazole 2× 500 mg/jour
- Clarythromycine 2× 500 mg/jour
Thérapie séquentielle :
- pour 5 jours la combinaison suivante :
- IPP 2× dose standard/jour
- Amoxicilline 2× 1000 mg/jour
directement après pour 5 jours :
- IPP 2x dose standard/jour
- Métronidazole 2× 500 mg/jour
- Clarithromycine 2× 500 mg/jour
Pylera® a fait ses preuves
En Suisse, Pylera® [7] est autorisé depuis le 1.9.2018 en tant qu’option de traitement de deuxième ligne. En Allemagne, cette préparation est déjà sur le marché depuis plusieurs années et de bons taux d’éradication (>90%) ont été obtenus. L’un des avantages de ce schéma est qu’il ne contient pas d’amoxicilline, ce qui permet de traiter les personnes allergiques à la pénicilline [8,9]. Il n’y a pas de consensus sur la question de savoir si la recherche de résistance – une procédure relativement coûteuse – doit être effectuée et selon quels critères. Les lignes directrices de la DGVS proposent d’analyser la résistance après la deuxième tentative d’éradication infructueuse [1,3]. Il n’existe pas de recommandation à ce sujet en Suisse. Si l’on trouve Helicobacter dans les selles, un nouveau traitement avec un schéma de deuxième ou troisième ligne est effectué au lieu d’une nouvelle endoscopie [3].
Source : FOMF Zurich
Littérature :
- Maladies digestives et métaboliques (DGVS) : Helicobacter pylori et maladie ulcéreuse gastro-duodénale, 02/2016 S2k-Leitlinie, www.dgvs.de
- Malfertheiner P, Link A, Selgrad M : Helicobacter pylori : perspectives et tendances temporelles. Nat Rev Gastroenterol Hepatol 2014 ; 11 : 628-638.
- Halama M : Présentation du Dr Marcel Halama, cabinet de gastroentérologie de Zurich. Ulcère et reflux gastro-œsophagien. FOMF Innere Medizin – Update Refresher, 04.12.2019, Zurich.
- Savoldi A, et al : Prevalence of Antibiotic Resistance in Helicobacter pylori : A Systematic Review and Meta-analysis in World Health Organization Regions. Gastroenterology 2018 ; 155(5) : 1372-1382.e17.
- Wu DC, et al : Le traitement séquentiel et concomitant par quatre médicaments est tout aussi efficace pour l’éradication de l’infection à H pylori. Clin Gastroenterol Hepatol 2010 ; 8(1) : 36-41.e1.
- Malfertheiner P, et al : Management of Helicobacter pylori infection – the Maastricht IV/ Florence Consensus Report. Bien 2012 ; 61(5) : 646-664.
- Compendium suisse des médicaments : Pylera®, https://compendium.ch
- Malfertheiner P, et al : Management of Helicobacter pylori infection-the Maastricht V/Florence Consensus Report. Gut 2017 ; 66(1) : 6-30.
- Malfertheimer P, et al : Helicobacter pylori eradication with a capsule containing bismuth subcitrate potassium, metronidazole, and tetracycline given with omeprazole versus clarithromycin-based triple therapy : a randomised, open-label, non-inferiority, phase 3 trial. Lancet 2011 ; 377(9769) : 905-913.
HAUSARZT PRAXIS 2020 ; 15(2) : 18 (publié le 6.2.20, ahead of print)