Les patients atteints de la maladie de Parkinson sont ceux qui souffrent le plus des fluctuations d’action. Il n’est toutefois pas possible de prédire quand cette phase commencera en raison de l’évolution individuelle de la maladie. Plusieurs cibles ont été identifiées entre-temps pour maintenir l’effet de la L-Dopa. Les interventions avec des inhibiteurs de la COMT font partie des possibilités prometteuses d’amélioration de la qualité de vie en cas de fluctuations d’effets.
L’introduction de la L-Dopa a révolutionné l’arsenal neurologique. Bien qu’il soit sur le marché depuis longtemps, il reste l’étalon-or thérapeutique et est considéré comme le médicament le plus efficace contre la maladie de Parkinson, qui est bien toléré. En fin de compte, l’utilisation de la L-Dopa devient nécessaire chez presque tous les patients au cours de la maladie. Enfin, il s’agit d’une intervention peu coûteuse, a affirmé le professeur Werner Poewe, Innsbruck (A). La seule ombre au tableau est la survenue de complications motrices sous traitement chronique par la L-Dopa. Et il ne faut pas les négliger. Selon la base de l’étude, le taux de personnes touchées après cinq ans de traitement varie entre 30 et 90%. Outre le traitement par L-Dopa, le dosage, la durée de la maladie et l’âge des personnes concernées sont des facteurs de risque établis.
Une enquête menée auprès de 173 patients atteints de la maladie de Parkinson traités par la L-Dopa et dont la maladie dure depuis ≥six ans a révélé que les fluctuations d’action, les troubles de l’humeur et la bave figuraient parmi les trois symptômes les plus gênants. Les fluctuations des effets sont soumises à différents facteurs pathogéniques. Par exemple, la dysphagie, une vidange gastrique variable due à une gastroparésie, une compétition pour l’absorption intestinale avec les acides aminés alimentaires ou une compétition au niveau de la barrière hémato-encéphalique avec les acides aminés alimentaires pour le transport du BHS, ainsi qu’une demi-vie courte peuvent avoir une influence négative sur l’effet de la L-Dopa. La courte demi-vie peut être modifiée à l’aide du métabolisme périphérique par la L-amino acid décarboxylase aromatique (AADC) ou la catéchol-O-méthyltransférase (COMT).
L’inhibition de la COMT peut réduire les fluctuations d’action
Les premiers inhibiteurs de la COMT ont été approuvés à la fin du 20e siècle. La tolcapone a une action périphérique et centrale, mais n’est plus utilisée qu’en deuxième intention en raison de son hépatotoxicité. Dans ce cas, un suivi étroit est obligatoire, a souligné l’expert. L’entacapone n’a qu’une action périphérique et donc plus faible que le tolcapone, mais ne présente pas d’hépatotoxicité. L’introduction de l’opicapone a ensuite permis d’obtenir l’effet amélioré souhaité sans toxicité. Cette molécule est un inhibiteur sélectif de la COMT à action périphérique, avec une très forte affinité de liaison et un taux de dissociation lent du complexe opicapon-COMT. En raison de sa longue durée d’action, une application quotidienne est suffisante.
Des études ont montré que le temps off pouvait être réduit de plus d’une heure en moyenne. Pour 37% des personnes concernées, la réduction était même de ≥2 heures. Les effets indésirables les plus fréquents ont été les dyskinésies, qui ont été bien contrôlées par une réduction de la dose de L-dopa. De plus, en présence de fluctuations de l’effet, une utilisation précoce semble judicieuse, a résumé Poewe.
Congrès : FomF Neurologie Update
Littérature complémentaire :
- Goetz, et al : Mov Disord 2002 ; 17(Suppl 4) : 1-166.
- Poewe, et al : Neurology 1986 ; 36(11) : 1528.
- Schrag, et al. : Brain 2000 ; 123(Pt 11) : 2297.
- Quinn, et al : Mov Disord 1987 ; 2(2) : 73.
- Politis, et al : Mov Disord 2010 ; 25 : 1646-1651.
- Poewe, et al : Clin Interv Aging 2010 ; 5 : 229-238.
- Fox, et al : Mov Disord 2018 ; 26(Suppl 3) : 2.
- Rocha, et al : Br J Clin Pharmacol 2013 ; 76 : 763-775.
- Almeida, et al : Clin Pharmacokinet 2013 : 52 : 139-151.
- Ferreira, et al : Eur J Neurol 2019 ; 26 : 953-960.
InFo NEUROLOGIE & PSYCHIATRIE 2022 ; 20(3) : 26