Parmi les principaux facteurs de réussite d’une réadaptation réussie chez les patients atteints de BPCO figurent la motivation à l’autogestion, l’arrêt du tabac, la perte de poids et la promotion de l’activité physique (renforcement musculaire). L’entretien motivationnel et l’éducation du patient sont des concepts prometteurs à cet égard.
La réadaptation pulmonaire vise à optimiser la capacité physique réduite par la BPCO, l’asthme bronchique ou l’emphysème pulmonaire en utilisant une combinaison de méthodes appropriées. La réadaptation comprend toutes les mesures qui améliorent la maladie et ses conséquences. Souvent, les patients atteints de BPCO sont dépassés par la complexité de leur maladie ou manquent de confiance en eux pour la gérer. Il est important de suivre le traitement, de l’adapter si nécessaire et d’organiser l’aide médicale adéquate au bon moment et d’utiliser les ressources disponibles.
L’éducation des patients est un autre pilier important du traitement de la BPCO. Apprendre aux personnes concernées des méthodes leur permettant de gérer plus facilement leur maladie. La réadaptation est une aide à l’autonomie [1]. L’article suivant attire l’attention sur les points forts de la promotion de l’autogestion et de l’entretien motivationnel. L’aperçu sous forme de tableau présente les interventions d’assistance respiratoire et décrit les principaux axes d’application et d’instruction (tableau 1).
L’éducation ciblée du patient et la promotion de l’autogestion favorisent la confiance en soi pour faire face à la dyspnée et à une éventuelle exacerbation [2]. La qualité de vie et l’efficacité du traitement peuvent être grandement favorisées par la réadaptation et ont une influence positive sur la capacité psychophysique et le niveau de dyspnée à un niveau d’effort donné [3]. Les effets de l’entraînement de l’endurance et de la force ainsi que de l’entraînement des muscles respiratoires ont été démontrés (voir l’article Silvio Catuogno/Sandra Brülisauer).
La motivation à l’autogestion et l’éducation des patients concernant une inhalation et une technique d’inhalation correctes, le respect d’un plan/rythme d’entraînement, le sevrage tabagique , une perte de poids et la promotion de la compétence à résoudre les problèmes font donc partie des principaux objectifs pendant la réadaptation.
La réintégration sociale des patients est également importante. Souvent, les personnes atteintes de maladies pulmonaires se retrouvent fortement isolées en raison de leur limitation physique. Les groupes d’expérience ou les ligues pulmonaires cantonales peuvent être utiles à cet égard et aider la personne concernée à parler de ses problèmes et à sortir de son isolement.
Promotion des compétences d’autogestion
L’un des principes d’intervention les plus importants pour les malades chroniques est l’encouragement à l’autogestion. L’autonomie, le rôle actif de la personne concernée et la motivation de l’auto-responsabilité sont les clés d’une thérapie réussie et de la réalisation de l’objectif de réhabilitation chez les personnes atteintes de BPCO [4]. L’éducation à l’autogestion pour les patients atteints de BPCO peut conduire à une réduction des hospitalisations [2]. Les interventions d’autogestion visent principalement à développer les compétences, l’accent est mis sur la “formation aux compétences”.
La littérature indique que la promotion de l’autogestion doit être axée sur les problèmes. L’enseignement des compétences de résolution de problèmes est essentiel [5]. Les personnes atteintes de maladies chroniques apportent généralement déjà une grande expérience individuelle. Ils ont vécu leurs symptômes de manière très personnelle, ont développé des stratégies et ont fait l’expérience de leur impact sur la vie quotidienne. Ces expériences et les théories individuelles de gestion des symptômes sont des informations importantes pour le soignant afin qu’il puisse s’occuper du patient de manière individuelle et empathique [6]. Les compétences en résolution de problèmes, telles que définies par Haselbeck et Schaeffer en 2007, comprennent différentes capacités et aptitudes [5] :
La compétence de pouvoir identifier, définir et évaluer les problèmes : Les problèmes doivent être identifiés et abordés à temps afin d’éviter une accumulation de problèmes. Cela exige une bonne perception de soi et une capacité d’auto-observation précise, ainsi que la capacité d’interpréter, d’évaluer les problèmes et de développer et mettre en œuvre des solutions (par exemple, percevoir les signes d’une exacerbation dans la BPCO et évaluer les dangers).
La capacité à prendre des décisions viables : En raison de l’évolution du rôle du patient et des progrès de la technologie médicale, la diversité des décisions pour les personnes malades s’est accrue ces dernières années. D’une part, cela représente une opportunité, mais d’autre part, cela représente également un risque de surcharge. Renforcer la prise de décision est donc un élément important pour promouvoir les compétences d’autogestion ou de résolution de problèmes (par exemple, prendre la décision de consulter un médecin d’urgence en cas de fièvre et de dyspnée élevée).
La capacité à utiliser les ressources: cela implique notamment d’identifier ses propres ressources et celles des autres, de vérifier leur viabilité et de les utiliser de manière ciblée et de les exploiter. Cela permet d’aborder et de surmonter soi-même les crises, les problèmes et les défis.
La capacité à établir et à maintenir des relations solides avec les acteurs professionnels: Maintenir un soutien professionnel adapté aux besoins et à la demande implique d’avoir des relations étroites et solides avec les acteurs professionnels concernés. En outre, des compétences spécifiques de communication et d’interaction sont nécessaires pour que les idées sur le rôle du patient atteignent les professionnels de santé concernés. Il faut également établir des contacts avec les aidants informels, car ils jouent un rôle essentiel, en particulier dans le cas des maladies chroniques.
La capacité de planifier ses propres actions et de les mettre en œuvre conformément aux objectifs : Il s’agit de définir des objectifs d’action et des plans sur la base de décisions prises par soi-même et de les traduire en actions concrètes. Pour ce faire, les solutions proposées par les acteurs professionnels doivent être adaptées à la situation individuelle et aux exigences quotidiennes de la personne malade. Une fois la mise en œuvre effectuée, il faut l’évaluer afin de voir si elle a permis d’atteindre l’objectif souhaité et si le résultat a été résolu de manière satisfaisante.
En conclusion, la promotion de l’autogestion, qui met l’accent sur l’autonomie et l’activation du patient, est un concept prometteur et important, déjà très pertinent au niveau international pour aider les patients à faire face à la maladie chronique, et qui gagnera encore en importance à l’avenir. La prise de conscience de la nécessité de préserver l’autonomie du patient et de le considérer comme co-producteur de sa santé permet de rendre les thérapies et les traitements plus efficaces et plus efficients. Les voies qui mènent à une relation de partenariat avec le patient font partie des éléments les plus importants de la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques [5].
Entretien motivationnel
L’entretien motivationnel a été développé à l’origine pour les personnes ayant des problèmes de dépendance. Aujourd’hui, cette approche est utilisée dans de nombreuses consultations dans le cadre psychosocial. L’important n’est pas tant la technique que l’attitude respectueuse et ouverte. Il s’agit d’un concept de conseil émancipatoire. Les patients déterminent le rythme et la direction de la conversation. Cela favorise la responsabilisation du patient. Il devient expert de son processus de prise de conscience et de changement. Le conseiller n’est qu’un accompagnateur et agit de manière directive en aidant activement le patient à repérer, à explorer et, si possible, à résoudre ses ambivalences. Les tentatives de persuasion de la part du conseiller se sont révélées peu efficaces dans la pratique [7].
Pour Miller et Rollnick 2009, le modèle transthéorique (TTM) de Prochaska et Di Clemente est central. Le TTM décrit les étapes de la motivation au changement. Il est important de reconnaître à quel stade du processus de changement se trouve le patient. Selon le stade, les auteurs proposent différentes stratégies du conseiller. La résistance survient principalement lorsque la stratégie du conseiller ne correspond pas au stade de changement du patient. Le tableau 2 résume les cinq principes de l’entretien motivationnel.
Mesures d’assistance respiratoire
Si le traitement médicamenteux de la BPCO est utilisé par voie orale ou systémique, il a des effets secondaires sur d’autres organes. Les stéroïdes sont administrés par voie perorale, de préférence pour traiter une exacerbation, au début d’un traitement par stéroïdes ou lorsque les stéroïdes topiques ne sont pas suffisamment efficaces. Les autres médicaments qui sont généralement administrés par voie perorale sont les antibiotiques et la théophylline.
Les éléments indispensables du traitement sont une instruction correcte et un contrôle ultérieur de la manipulation de l’oxygène ainsi que des instructions sur les différents inhalants, des exercices respiratoires, des enveloppements thoraciques, des positions en cas de détresse respiratoire, des frictions et des mesures de sécrétolyse. Le tableau 3 résume les principaux points à retenir de l’instruction sur l’inhalation.
La figure 1 montre l’espaceur en action. La figure 2 montre des postures possibles qui facilitent la respiration.
Fig. 1 : Espaceur (chambre d’amorçage pour augmenter l’efficacité des aérosols-doseurs)
Fig. 2 : La position du cocher et la position du cavalier sont des positions assises qui facilitent la respiration et aident à se détendre.
CONCLUSION POUR LA PRATIQUE
Une rééducation efficace comprend les mesures suivantes :
- Motivation à l’autogestion
- Éducation des patients et des proches
- Entretien de motivation (sevrage tabagique, perte de poids)
- Diagnostic pour réévaluer et visualiser l’amélioration des performances
- Optimisation des médicaments
- Entraînement spécifique de la musculation
- (cf. article Catuogno/Brülisauer dans ce numéro)
- Conseils nutritionnels
- Conseil/soutien psychosocial
Nadja Wyrsch
Littérature :
- Steuer-Stey C : Therapeutische Patientenschulung und Selbstmanagement : Ein Leitfaden für das Projekt Leben mit einer Langzeiterkrankung “LEILA” der städtischen Gesundheitsdienste der Stadt Zürich. Université de Zurich : Zurich 2010.
- Effing T, et al : Self-management education for patients with chronic obstructive pulmonary disease. Cochrane Database of Systematic Reviews 2003 2007 ; 1. CD002990 ; PMID : 12535447.
- Schäffler A, Menche N : Médecine interne. (3e éd.). Stuttgart : Fischer 2008.
- Holman H, Lorig K : Autogestion du patient : une clé de l’efficacité et de l’efficience dans les soins des maladies chroniques. Rapport de santé publique 2004 ; 119(3) : 239-243.
- Haselbeck JW, Schaeffer D : Promotion de l’autogestion en cas de maladie chronique. Soins infirmiers 2007 ; 2(7) : 82-92.
- Baeriswyl C, et al. : Gestion des symptômes : une théorie des soins infirmiers et son application : L’expérience du patient en ligne de mire. Soins infirmiers 2013 ; 3(13) : 8-11.
- Miller R, Rollnick S : Entretien motivationnel (3e éd.). Fribourg : Lambertus 2009.
- Kerstjens H, et al. : Bronchite, obstruction chronique (BPCO). Berne : Huber 2007.
- Ligue pulmonaire suisse : connaissances de base sur les maladies pulmonaires et respiratoires. Berne : Ligue pulmonaire suisse 2010.
- McIvor A, Little P : Bronchopneumopathie chronique obstructive. Pratique 2008 ; 97 : 1247-1248.
- Wittmann M, et al : L’éducation des patients atteints de BPCO pendant la réadaptation des patients améliore la qualité de vie et la morbidité.. Pneumologie 2007 ; 61(10) : 636-642.