Le cancer de l’ovaire est toujours la tumeur gynécologique la plus mortelle et, surtout à un stade avancé, le risque de progression reste élevé, même avec un traitement optimal [1, 2]. Il faut donc des traitements efficaces qui réduisent le risque de progression ou de décès après une chimiothérapie de première ligne [1]. Une nouvelle option est disponible depuis avril 2021 pour les patientes atteintes d’une déficience de recombinaison homologue (DRH) [3].
L’étude randomisée de phase III en double aveugle PRIMA a démontré l’efficacité d’un traitement d’entretien par le niraparib (Zejula) chez des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire avancé nouvellement diagnostiqué. Les patientes avaient préalablement répondu à une chimiothérapie à base de platine et présentaient un risque élevé de progression. Environ la moitié des 733 patientes incluses avaient une DRH, dont environ 60% avec une mutation BRCA et 40% sans [1]. En Suisse, le niraparib est autorisé chez les patientes présentant une mutation BRCA ou une autre DRH [3].
Dédoublement de la PFS médiane chez les patientes atteintes de DRH [1]
Après un suivi médian de 13,8 mois, une survie sans progression (PFS) médiane plus de deux fois plus longue a été observée chez les patientes atteintes de DRH sous niraparib que sous placebo (21,9 contre 10,4 mois, figure). Cela correspond à une réduction de 57% du risque de progression ou de décès (HR : 0,43 ; IC à 95% : 0,31-0,59 ; P<0,001) [1]. L’avantage du niraparib en termes de SSP a été observé indépendamment du statut BRCA. Ainsi, dans une analyse exploratoire prédéfinie, une réduction substantielle du risque a été observée à la fois chez les patientes DRH positives avec (HR : 0,40 ; IC à 95% : 0,265-0,618 ; P<0,0001) et sans mutation BRCA (HR : 0,50 ; IC à 95% : 0,305-0,831 ; P=0,0064) [4].
Figure : Survie médiane sans progression sous niraparib versus placebo chez les patientes atteintes de DRH dans l’étude randomisée de phase III en double aveugle PRIMA (adaptée de [1]). Les personnes censurées sont représentées par des cercles.
Établi Profil de tolérance [3, 4]
Les effets indésirables les plus fréquents (≥30%) sous niraparib dans l’étude PRIMA étaient l’anémie, les nausées, la thrombocytopénie, la constipation et la fatigue. Les effets indésirables graves les plus fréquents (grade ≥3) ont été l’anémie, la thrombocytopénie et la neutropénie [1]. Les effets indésirables ont pu être gérés en interrompant le traitement ou en réduisant les doses, et seulement 12% des patientes de la population totale ont interrompu le traitement en raison d’effets indésirables [1]. La qualité de vie a été globalement préservée sous niraparib [1].
Conclusion
Avec l’extension de son indication en avril 2021, le niraparib offre un traitement d’entretien de première ligne du cancer de l’ovaire avancé qui peut être utilisé chez toutes les patientes atteintes de DRH, quel que soit leur statut BRCA [3]. Comme le montrent les données de l’étude PRIMA, le niraparib réduit significativement le risque de progression ou de décès par rapport au placebo, tout en préservant la qualité de vie [1]. Avec sa prise orale une fois par jour, indépendamment des repas, l’inhibiteur de PARP est une option conviviale pour le patient qui présente un profil de tolérance gérable [1, 3].
Dosage de départ individualisé [3] Niraparib a également été approuvé en première ligne avec une dose de départ individualisée :
Cela permet de réduire les effets secondaires tout en conservant l’efficacité du traitement [3, 5].
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Zejula est indiqué comme traitement d’entretien chez les patientes atteintes d’un cancer séreux avancé (stade FIGO III à IV) de l’ovaire, des trompes ou du péritoine à haut risque de récidive et présentant une mutation BRCA ou une autre déficience de recombinaison homologue (DRH) avec instabilité génomique, en présence d’une rémission complète ou partielle après une chimiothérapie de première ligne à base de platine. Zejula est également indiqué dans le traitement d’entretien des patientes adultes atteintes d’un carcinome épithélial primaire séreux de haut grade (hautement dédifférencié) de l’ovaire, des trompes ou du péritoine, récidivant et sensible au platine. La patiente doit avoir répondu complètement ou partiellement à une chimiothérapie à base de platine [3].
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Information spécialisée succincte Zejula
PM-CH-NRP-ADVR-210023-04/2021
Littérature
- González-Martín, A., et al., Niraparib in Patients with Newly Diagnosed Advanced Ovarian Cancer. N Engl J Med, 2019. 381(25) : p. 2391-2402.
- Lorusso, D., et al, Le rôle de la chirurgie secondaire dans le cancer de l’ovaire récurrent. Int J Surg Oncol, 2012. 2012 : p. 613980.
- Information sur le produit Zejula (Niraparib). www.swissmedicinfo.ch. Dernier accès : 01.04.2021.
- Monk, B.J. et A.G. Martin, Efficacité du traitement par niraparib chez les patientes atteintes d’un cancer ovarien avancé nouvellement diagnostiqué par BRCA et statut de recombinaison homologue : étude PRIMA/ENGOT-OV26/GOG-3012. Gynecologic Oncology, 2020. 159 : p. 18.
- Mirza, M.R., et al., Evaluation d’une dose de départ individualisée de niraparib dans l’étude PRIMA/ENGOT-OV26/GOG-3012. Journal of Clinical Oncology, 2020. 38(15_suppl) : p. 6050-6050.