Nous lui devons de nombreux fondements de la médecine moderne – Paul Ehrlich. Le lauréat du prix Nobel était un ami des faits clairs et s’était engagé dans la recherche. Sa maxime : ne transmettre que les connaissances qu’il pouvait démontrer clairement et sans aucun doute. La recherche sur les médicaments était au cœur de ses activités. Avec Salvarsan, il a mis au point le premier médicament efficace contre la syphilis et le premier médicament chimiothérapeutique systématique.
Une chose que l’on peut dire à juste titre de Paul Ehrlich est qu’il était un chercheur passionné. Né en 1854 à Strehlen, fils d’un fabricant de liqueurs et d’un receveur de la loterie royale, il a étudié la médecine à Breslau, Strasbourg, Fribourg et Leipzig. Son doctorat s’intitulait “Contributions à la théorie et à la pratique de la coloration histologique” et faisait déjà référence à sa passion. Il est resté assis dans le laboratoire de la Charité jusque tard dans la nuit pour colorer des cellules sanguines. C’est à ses efforts inlassables que l’on doit la première détection directe de mycobactéries basée sur la résistance des bactéries aux acides. La recherche dans le domaine des colorants a permis des contributions essentielles au diagnostic des maladies du sang. C’est à cette époque que s’est établie la phrase souvent citée : “Ehrlich färbt am langesten” (l’honnêteté est la meilleure des colorations). Sa curiosité l’a également poussé à effectuer sa première biopsie du foie. Malgré son jeune âge à l’époque (30 ans), il était le seul à pouvoir réaliser cette opération.
Pose de la première pierre de l’immunologie
En 1890, il se tourne vers la recherche sur l’immunité et travaille en étroite collaboration avec Emil von Behring. Cette période est marquée par de nombreux développements. Par exemple, des protocoles d’immunisation efficaces pour obtenir des sérums curatifs de haut titre, différentes qualités d’anticorps ou classes d’immunoglobulines expérimentales et une méthode de standardisation quantitative de l’antisérum. En étudiant l’action de l’antitoxine diphtérique, Ehrlich découvre que l’effet toxique des toxines sur l’organisme n’est pas parallèle à leur capacité à se lier aux antitoxines. Ces observations donnent naissance à la théorie de la chaîne latérale, premier concept cohérent en immunologie. Elle a fourni des informations indispensables et une description précoce du système immunitaire. Ehrlich s’est rendu compte que les cellules reconnaissaient les agents pathogènes et les toxines au moyen de récepteurs latéraux, les liaient à elles selon le principe de la clé et de la serrure et les rendaient ainsi inoffensives.
Structure de l’Institut Paul Ehrlich
En 1899, Ehrlich est arrivé à Francfort, où il a d’abord dirigé l'”Institut de recherche et de contrôle des sérums”, qui deviendra plus tard l’Institut Paul Ehrlich à Langen. Il a connu ses plus grands succès à l'”Institut de thérapie expérimentale”, qui est devenu plus tard l’Institut de recherche chimiothérapeutique Georg-Speyer-Haus. Il a également été l’un des pionniers scientifiques de l’université Goethe, fondée en 1914. La première description des mastocytes, le réactif d’Ehrlich, la description des “camions” – c’est-à-dire ce que l’on appelle aujourd’hui le système de portage – sont autant de choses que l’on doit à ce scientifique génial et infatigable. En 1908, il reçoit le prix Nobel pour ses contributions impérissables à la recherche médicale et biologique, notamment pour la détermination de la valeur des préparations sériques.
Les mérites de Paul Ehrlich en un coup d’œil Découverte des mastocytes dans le tissu conjonctif Coloration des cellules sanguines → base de l’hématologie moderne Développement et évaluation des sérums antidiphtériques Théorie de la chaîne latérale → pierre angulaire de l’immunologie Recherche sur le cancer et chimiothérapie des maladies infectieuses Développement de Salvarsan, le premier agent chimiothérapeutique à action causale spécifique Introduction du contrôle des lots → base pour l’autorisation et le contrôle des médicaments biomédicaux |
La recherche de la boule magique
Mais l’objectif principal de ses recherches approfondies était tout autre. Il voulait trouver une “boule magique” qui ne serait toxique que pour les cellules malades, et non pour les cellules saines. De plus, elle doit être spécifique, présente partout dans le corps, mais active uniquement là où elle est nécessaire. Après d’innombrables essais avec divers produits pharmaceutiques, il en résulte Salvarsan, le premier traitement efficace contre la syphilis et le premier médicament chimiothérapeutique jamais développé de manière systématique. Le 20 août 1915, Paul Ehrlich décède à Bad Homburg vor der Höhe à l’âge de 61 ans après une grave maladie.
Littérature complémentaire :
- www.aerztezeitung.de/Panorama/Wie-ein-zerstreuter-Eigenbroetler-Medizin-Geschichte-schrieb-248394.html
- www.pei.de/DE/institut/paul-ehrlich/paul-ehrlich-im-portrait-node.html
- www.dhm.de/lemo/biografie/paul-ehrlich
- https://de.wikipedia.org/wiki/Paul_Ehrlich
- www.bundesgesundheitsministerium.de/service-benutzerhinweise/behoerden-im-geschaeftsbereich/paul-ehrlich-institut.html
- www.bundesregierung.de/breg-de/mediathek/was-ist-das-paul-ehrlich-institut–1878098
- www.p-e-g.org
- www.daserste.de/unterhaltung/serie/charite/sendung-staffel-1/informationen-zu-paul-ehrlich-100.html
- www.service.bund.de/Content/DE/DEBehoerden/PQ/PEI/Paul-Ehrlich-Institut-Bundesinstitut-fuer-Impfstoffe-und-biomedizinische-Arzneimittel.html?nn=4641496
- www.karger.com/Article/Pdf/228090
InFo ONKOLOGIE & HÉMATOLOGIE 2022 ; 10(3) : 33