Le traitement local par des rétinoïdes appliqués localement est une stratégie de traitement éprouvée chez les patients souffrant d’acné. Le dernier représentant de ce groupe de médicaments est un trifarotène. La préparation est indiquée pour le traitement externe de l’acné vulgaire modérée du visage et du tronc et a montré des résultats prometteurs dans les études cliniques.
L’acné vulgaire est une maladie inflammatoire des follicules des glandes sébacées de la peau, particulièrement fréquente chez les adolescents [1,2]. Le signe clinique principal est, outre la séborrhée, l’apparition d’efflorescences telles que comédons, papules et pustules. L’obstruction des glandes sébacées entraîne d’abord l’apparition de micro-comédons, qui forment des comédons fermés de couleur chair ou blanchâtres [3,4]. La poursuite de la croissance des “points noirs” entraîne l’apparition de comédons ouverts avec un bouchon de corne de couleur sombre [4]. Ce stade est appelé acné comédonienne [1]. Les processus inflammatoires périfolliculaires peuvent entraîner l’apparition de papules et de pustules [4]. Cette forme inflammatoire d’acné est appelée acné papulopustuleuse [1].
Rétinoïdes topiques : effet comédolytique et anti-inflammatoire
Les lignes directrices recommandent les rétinoïdes topiques comme traitement de base de l’acné comédonienne et de l’acné papulopustuleuse légère [5]. Le trifaroten (Aklief®) est un représentant “first-in-class” des rétinoïdes topiques de quatrième génération et est indiqué dans le traitement local de l’acné vulgaire du visage et/ou du tronc chez les patients âgés de 12 ans et plus, lorsque de nombreux comédons, papules et pustules sont présents [6]. Comme d’autres rétinoïdes topiques, le trifarotène est un comédolytique très efficace avec des effets anti-inflammatoires. Ce rétinoïde topique est stable dans les kératinocytes pendant plus de 24 heures et est rapidement métabolisé par les microsomes hépatiques [7]. Cela lui permet d’avoir un excellent effet dans la peau, alors que la concentration sanguine est faible [7].
Trifarots : efficacité rapide et durable
Dans les deux études de phase III PERFECT- 1 et 2, 1214 patients ont été traités par trifarotène et 1206 patients ont reçu une crème véhicule. A la semaine 12, les taux de réussite de l’AGI étaient de 29,4% pour PERFECT 1 et 42,3% pour PERFECT 2 contre 19,5% et 25,7% dans le bras véhicule (p<0,001) [8]. Dès les semaines 1 et 2, le trifarotène a montré une réduction significative du nombre de lésions sur le visage par rapport au groupe véhicule. Les critères d’évaluation primaires concernant l’amélioration de l’acné du visage à la semaine 12 sont présentés dans le tableau 1 [8]. Sous traitement par trifarotène, le nombre absolu moyen de lésions inflammatoires a diminué de 19,0 et 24,2 respectivement, contre 15,4 et 18,7 dans le groupe véhicule (p<0,001) et le nombre absolu moyen de lésions non inflammatoires a diminué de 25,0 et 30,1, respectivement, contre 17,9 et 21,6 avec le véhicule (p<0,001). Les effets secondaires observés correspondaient au profil de sécurité connu des rétinoïdes d’ancienne génération. Les symptômes les plus fréquents étaient l’irritation et les démangeaisons au site d’application et les coups de soleil [8,9].
L’étude supplémentaire de phase III de 52 semaines a étayé les résultats obtenus dans PERFECT-1 et -2, avec une réduction significative des lésions d’acné inflammatoires et non inflammatoires et une amélioration de la qualité de vie déclarée par les patients [9].
Littérature :
- Degitz K, Ochsendorf F : JDDG 2017 ; 15(7) : 709-722.
- Bhate K, Williams HC : Br J Dermatol 2013 ; 168(3) : 474-485.
- Gollnick HP, Zouboulis CC : Dtsch Arztebl Int 2014 ; 111(17) : 301-312.
- Nast A, et al : Br J Dermatol 2016 ; 174(6) : 1351-1358.
- Nast A, et al : Ligne directrice S2k sur le traitement de l’acné. JDDG 2010 ; 8(Suppl 2) : 1-59.
- Information sur les médicaments, www.swissmedicinfo.ch, (dernière consultation 25.05.2022)
- Aubert J, et al : Br J Dermatol 2018 ; 179 : 442-456.
- Tan J, et al. : JAAD 2019 ; 80(6) : 1691-1699.
- Blume-Peytavi U, et al : JEADV 2020 ; 34 : 166-173.
DERMATOLOGIE PRATIQUE 2022 ; 32(3) : 28