Dans le traitement de la sclérose en plaques, il existe différentes options thérapeutiques, telles que les immunomodulateurs, les immunosuppresseurs et les anticorps monoclonaux, mais on ne sait pas vraiment comment évaluer leur efficacité relative. Cela s’explique par le manque d’études comparatives directes portant sur l’arrêt de la progression de la maladie.
(lg) La revue systématique de la Collaboration Cochrane tire des comparaisons directes et indirectes dans une méta-analyse sur l’efficacité relative et la tolérance de l’interféron-β-1a (Rebif® et Avonex®), des immunoglobulines intraveineuses, des corticostéroïdes administrés à long terme, de l’acétate de glatiramère, de la mitoxantrone, du natalizumab, du méthotrexate, du cyclophosphamide et de l’azathioprine.
Au total, 44 essais contrôlés randomisés ont été inclus dans l’étude, impliquant 17 401 participants randomisés et testant les substances actives les unes contre les autres ou contre un placebo. Parmi ces études, 23 portaient sur la SEP rémittente, 18 sur la SEP progressive (RRMS), et trois des études incluses concernaient des patients présentant les deux formes de SEP. Dans l’ensemble, la durée moyenne des études était de 24 mois, la plupart des études ayant une durée courte.
Les résultats facilitent surtout le choix du traitement de base
La comparaison des paires pour la prévention des poussées de RRMS de la méta-analyse a montré que Rebif et le natalizumab étaient tous deux statistiquement plus efficaces que le placebo au cours des 24 premiers mois de traitement (OR 0,32 et 0,45, respectivement). Rebif s’est donc révélé supérieur à tous les autres traitements de fond de la SEP en termes de prévention des poussées et de la progression du handicap. De plus, les deux préparations étaient également plus efficaces que l’interféron-β-1a Avonex.
Une méta-analyse en réseau a identifié le natalizumab comme le médicament le plus efficace (OR 0,29 vs. placebo), suivi de Rebif (OR médian vs. placebo : 0,44), mitoxantrone (OR médian vs. placebo : 0,43), acétate de glatiramère (OR médian vs. placebo : 0,48) et IFB-β-1b (OR médian vs. placebo : 0,48). Cependant, il convient d’ajouter que les données disponibles de la comparaison directe de la mitoxantrone et de l’IFN-β-1b, respectivement versus placebo, n’étaient que médiocres, et même très mauvaises pour la comparaison directe de l’acétate de glatiramère versus placebo, car aucune des études incluses n’a enregistré de résultat de poussée après trois ans de suivi. Pour Rebif et Natalizumab, il a été démontré avec un niveau de preuve statistique moyen que la progression du handicap était réduite de 10 et 14% à deux ans, respectivement, par rapport au placebo.
En ce qui concerne la réduction de la probabilité de poussées à deux ans, la mitoxantrone semble être le médicament le plus efficace, mais la qualité des preuves pour une comparaison directe de la mitoxantrone et du placebo était très faible, par conséquent, le résultat doit être interprété avec prudence. La méta-analyse en réseau et la comparaison par paires ont montré qu’aucun des médicaments étudiés n’était efficace pour prévenir la progression de la SEP progressive après une période d’observation de deux ou trois ans.
Les résultats de la méta-analyse Cochrane permettent de conclure, surtout en ce qui concerne le traitement de fond, que Rebif est le seul à réduire le taux de récidive et la progression du handicap grâce à l’interféron-β-1a et au natalizumab. Cela s’applique également à l’efficacité dans le RRMS par rapport à Avonex, ce qui constitue une bonne recommandation d’action pour l’utilisation dans la pratique clinique quotidienne.
Littérature :
- Filippini G et al : Immunomodulateurs et immunosuppresseurs pour la sclérose en plaques : une méta-analyse en réseau. Cochrane Database Syst Rev. 2013 Jun 6 ; 6 : CD008933. doi : 10.1002/14651858.CD008933.pub2.
InFo NEUROLOGIE & PSYCHIATRIE 2014 ; 12(4) : 28-29