Le premier et seul inhibiteur de PARP à avoir été approuvé est l’olaparib récemment approuvé par swissmedic en tant que traitement d’entretien de première ligne chez les patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire avancé et HRD-positif. L’ajout d’olaparib au bévacizumab a entraîné une amélioration significative de la survie sans progression (PFS) avec un profil de sécurité cohérent dans l’étude pivot.
Cinquième cause de mortalité par cancer chez la femme, le cancer de l’ovaire représente encore aujourd’hui un défi thérapeutique majeur. Le taux de survie à cinq ans n’est que d’environ 45%, notamment en raison du stade souvent déjà avancé au moment du diagnostic. Ce sont précisément les patientes dont la tumeur présente déjà un stade FIGO III ou IV et une déficience de recombinaison homologue (DRH) au moment de la découverte qui peuvent désormais bénéficier d’un traitement d’entretien amélioré. Ainsi, l’olaparib est désormais autorisé en Suisse en association avec le bevacizumab pour cette indication dans le cancer séreux de l’ovaire de haut grade. La condition préalable est une rémission complète ou partielle à la suite d’une chimiothérapie de première ligne combinée au bevacizumab.
Une femme sur deux atteinte d’un cancer de l’ovaire avancé souffre d’une tumeur HRD-positive. Les déficiences de recombinaison homologue comprennent un large éventail d’altérations génétiques, dont les mutations BRCA. Toutes les femmes porteuses d’une mutation BRCA sont positives pour la DRH, mais la mutation BRCA n’est pas la seule cause d’un déficit de recombinaison homologue. En élargissant l’indication de première ligne de l’olaparib au-delà des tumeurs BRCA-positives, Lynparza® peut désormais être utilisé chez les personnes atteintes d’autres aberrations génétiques.
Dans l’étude pivot de phase III PAOLA-1, une survie sans progression médiane de 37,2 mois a été observée sous traitement d’entretien combiné par olaparib et bévacizumab, contre 17,7 mois sous traitement par bévacizumab seul. Dans le cas du cancer de l’ovaire avancé HRD positif, le risque de progression de la maladie ou de décès a été réduit de 67% grâce au traitement combiné. Alors que ces résultats ont déjà été publiés en 2019 dans The New England Journal of Medicine, d’autres données intéressantes ont été ajoutées lors du congrès annuel virtuel de l’ European Society for Medical Oncology (ESMO) en 2020. Ainsi, l’ajout d’olaparib au traitement d’entretien a montré un bénéfice au-delà de la première progression de la maladie et a prolongé de manière statistiquement significative la durée jusqu’à la deuxième progression de la maladie. Cette dernière a pu être retardée de 15 mois en moyenne grâce à la médication supplémentaire.
De tous les inhibiteurs de PARP, l’olaparib a le programme de développement clinique le plus large et le plus avancé. La nouvelle extension de l’autorisation de mise sur le marché a permis de franchir une nouvelle étape importante dans le traitement du cancer de l’ovaire. Nous attendons avec impatience d’autres résultats de ces diverses études.
Source : Communiqué de presse “Lynparza® (olaparib) en association avec le bevacizumab est approuvé en Suisse pour le traitement d’entretien de première ligne du cancer avancé de l’ovaire avec déficit de recombinaison homologue (HRD)”, 1er décembre 2020, AstraZeneca AG, Baar, Suisse et MSD Merck Sharp & Dohme AG, Lucerne.
Littérature complémentaire :
- Information professionnelle Lynparza® sur www.swissmedicinfo.ch, mise à jour de l’information septembre 2020.
- Ray-Coquard I, et al : Olaparib plus bevacizumab comme maintenance de première ligne dans le cancer de l’ovaire. N Engl J Med. 2019 ; 381 : 2416-2428.
- Gonzalez-Martin A, et al : Maintenance olaparib plus bevacizumab chez les patients atteints de carcinome ovarien avancé de haut grade nouvellement diagnostiqué : analyse finale de la survie sans progression secondaire (PFS2) dans l’essai de phase III PAOLA-1/ENGOT-ov25. Présenté au Congrès virtuel de l’ESMO 2020, 19-21 septembre. Abstract #LBA33, Annals of Oncology (2019) 30 (suppl_5) : v851-v934. 10.1093/annonc/mdz394
InFo ONKOLOGIE & HÉMATOLOGIE 2021 ; 9(1) : 31