Les troubles dépressifs font partie des pathologies les plus graves dans le monde. Pourtant, elles sont souvent non diagnostiquées ou insuffisamment traitées. Or, le rééquilibrage de la concentration des neurotransmetteurs dans le cerveau est une priorité absolue pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes et réduire le risque de mortalité.
L’une des maladies mentales les plus courantes est la dépression. Les troubles dépressifs, sous leurs différentes formes, sont très répandus en Suisse, où ils représentent 9% de la population. Les femmes (9%) et les jeunes (13%) sont les plus touchés (Fig. 1) [1]. La prévalence sur la vie entière est également très élevée, avec 17%, et la tendance est à la hausse [2]. La dépression se caractérise notamment par une humeur dépressive, une perte d’intérêt et un manque de motivation pendant plus de deux semaines. A cela peuvent s’ajouter, par exemple, une baisse de la concentration, des sentiments de culpabilité, un sentiment d’inutilité et une perte d’appétit (tableau 1). Plus les symptômes sont nombreux, plus la dépression est marquée [3]. Chez 70 à 80% des patients, la dépression est en outre associée à des sentiments d’anxiété, allant parfois jusqu’à un trouble anxieux nécessitant un traitement [4].
La dépression est une maladie aux multiples facettes. La forme La gravité et l’évolution varient considérablement d’un patient à l’autre. La dépression unipolaire avec un seul épisode dépressif ou des épisodes récurrents, la dépression bipolaire avec des phases dépressives et maniaques, et la dysthymie sont certainement les formes d’évolution les plus courantes. Les causes exactes n’ont pas encore été décryptées. On pense qu’il s’agit d’un phénomène multifactoriel [5]. Une prédisposition génétique, des troubles neurobiologiques ainsi que certains facteurs psychosociaux constituent la base de la plupart des modèles explicatifs. De nombreuses études indiquent un déséquilibre des neurotransmetteurs sérotonine, noradrénaline et dopamine dans la fente synaptique. Les patients dépressifs présentent souvent une activité réduite par rapport aux personnes en bonne santé. De plus, une modification de l’activité du système limbique a été observée pendant un épisode dépressif. La formation de nouveaux neurones est réduite ou empêchée. Cela pourrait expliquer la vulnérabilité psychologique accrue.
Régime thérapeutique complet
En fonction de la complexité de la maladie et de l’évolution individuelle, le traitement des patients dépressifs nécessite un régime thérapeutique multimodal et personnalisé. L’objectif est de soulager rapidement les symptômes, d’améliorer la qualité de vie et d’éviter les récidives. En effet, les patients présentant des symptômes résiduels ont 80% de risque de rechuter [6]. Le traitement repose donc essentiellement sur la psychothérapie et la pharmacothérapie (encadré). La priorité dépend du type et de la gravité de la dépression. D’autres éléments thérapeutiques, tels que la psychoéducation, la sociothérapie, les méthodes de relaxation et l’ergothérapie, peuvent être utilisés en complément.
Le traitement aigu, qui dure généralement de quatre à douze semaines, vise à faire disparaître les symptômes dans la mesure du possible jusqu’à leur disparition totale. Cependant, 30% des personnes concernées ne répondent pas ou pas suffisamment au traitement initial par un antidépresseur. Une adaptation de la dose, le passage à une autre classe de médicaments ou une combinaison de plusieurs médicaments sont alors indiqués.
Le traitement d’entretien vise à stabiliser le patient jusqu’à ce qu’il n’y ait pas de récidive. Les épisodes dépressifs durent jusqu’à 12 mois. En conséquence, le traitement doit être poursuivi pendant au moins la même durée. Les éventuels symptômes résiduels doivent également être pris en compte.
La prophylaxie des récidives commence dès que l’humeur de la personne concernée s’est stabilisée et que l’épisode dépressif a disparu. La durée de celle-ci dépend du nombre et de la gravité des épisodes dépressifs précédents. Lors de la première apparition d’une dépression, l’antidépresseur est généralement diminué puis complètement arrêté.
Littérature :
- www.bfs.admin.ch/bfs/de/home/statistiken/gesundheit/gesundheitszustand/psychische.html (dernier accès le 10.02.2020)
- www.obsan.admin.ch/sites/default/files/publications/2017/obsan_bulletin_2017-05_d.pdf (dernier accès le 10.02.2020)
- www.leitlinien.de/nvl/html/depression/kapitel-2 (dernier accès le 10.02.2020)
- www.neurologen-und-psychiater-im-netz.org/psychiatrie-psychosomatik-psychotherapie/stoerungen-erkrankungen/depressionen/krankheitsbild/ (dernier accès le 10.02.2020)
- www.neurologen-und-psychiater-im-netz.org/psychiatrie-psychosomatik-psychotherapie/stoerungen-erkrankungen/depressionen/ursachen/ (dernier accès le 10.02.2020)
- www.sgad.ch/de/krankheitsbilder/depression-2 (dernier accès le 10.02.2020)
InFo NEUROLOGIE & PSYCHIATRIE 2020 ; 18(2) : 23-24