La dépression est l’une des maladies les plus fréquentes chez les patients des cabinets de médecine générale. Malheureusement, ils sont souvent difficiles à identifier, car ils peuvent être masqués par des symptômes somatiques ou le patient ne se présente qu’avec ces derniers. Il faut toujours penser à une dépression, surtout si les symptômes ne sont pas entièrement expliqués par les résultats somatiques.
D’une manière générale, les patients devraient toujours être interrogés sur leur état psychologique dans le cadre de leur consultation de médecine générale, afin de ne pas passer à côté de ces pathologies courantes. Souvent, les patients sont soulagés par une telle question, car ils sont réticents à parler spontanément de leurs sentiments. Les hommes, en particulier, ont parfois des difficultés à le faire.
Dans le cadre d’une étude menée en Suisse romande avec la collaboration de 24 médecins généralistes [1], les médecins ont posé aux patients participants deux questions simples sur la détection de la dépression :
- “Au cours du dernier mois, étiez-vous souvent triste, déprimé, désespéré ?”
- “Au cours du dernier mois, avez-vous été moins intéressé(e) et moins enclin(e) à pratiquer la plupart des activités que vous aimez habituellement ?”
Ces deux questions ont suffi à identifier une dépression majeure dans neuf cas sur dix. C’est le cas de 9,5% des patients qui ont consulté leur médecin généraliste pour des troubles somatiques.
Il est important pour le médecin généraliste d’adresser les patients souffrant de troubles dépressifs résistants au traitement à un spécialiste en psychiatrie – pour un examen plus approfondi et une recommandation de traitement ou pour la prise en charge de la suite du traitement. Malheureusement, la psychiatrie est encore stigmatisée dans de larges couches de la population, tout comme les maladies mentales. Mais si un médecin généraliste informe bien ses patients sur leur maladie et les oriente naturellement vers d’autres spécialistes, le patient trouvera cela généralement compétent et utile.
Littérature :
- Lombardo P, et al. : La question ‘aide’ n’aide pas lors du dépistage de la dépression majeure : validation externe du dépistage en trois questionstest pour les patients de soins primaires gérés pour des plaintes physiques. BMC Med 2011 ; 9 : 114.