L’apnée obstructive du sommeil affecte la qualité de vie des personnes qui en souffrent et est également associée à un risque cardiovasculaire accru. L’indication d’un traitement résulte des symptômes qui se manifestent. Les outils diagnostiques et les possibilités thérapeutiques ont été discutés lors du congrès d’automne de la SSAI.
Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) peut se manifester de plusieurs façons. Les symptômes diurnes caractéristiques comprennent notamment une fatigue diurne excessive (sommeil devant la télévision, sommeil en voiture), des troubles de la concentration et des maux de tête. Les symptômes nocturnes incluent des ronflements bruyants et irréguliers et des arrêts respiratoires, associés à l’impression de ne pas avoir eu un sommeil réparateur. Les complications et les effets à long terme qui en résultent comprennent l’hypertension artérielle et d’autres maladies cardiovasculaires, ainsi qu’un risque accru d’accidents, par exemple en raison de l’endormissement au volant.
Le Dr Tsogyal Daniela Latshangh, médecin-chef en pneumologie et médecine du sommeil à l’hôpital cantonal des Grisons à Coire, a expliqué que les femmes souffrent plus souvent de maux de tête et de fatigue le matin, d’insomnie, de jambes sans repos, de dépression, de cauchemars et de palpitations. En revanche, les hommes souffrent davantage de ronflements et d’apnées observées. Chez eux, l’influence de l’alcool sur le SAOS se fait sentir et les troubles s’aggravent en position couchée sur le dos. Pour parvenir au diagnostic du SAOS, l’experte a recommandé l’utilisation de questionnaires sur le sommeil, tels que NoSAS ou STOP Bang (Aperçu 1 et 2), qui indiquent généralement la direction de manière fiable.
Diagnostic
Pour confirmer le diagnostic d’apnée obstructive du sommeil, le médecin dispose de différentes techniques de mesure. L’oxymétrie de pouls étendue est un appareil de dépistage qui doit être porté pendant au moins 6 heures, l’appareil ne pouvant pas distinguer si le patient est endormi ou éveillé pendant le port de l’appareil. Il ne doit être utilisé qu’en cas de faible probabilité de pré-test, pour rassurer ou exclure. Si les résultats ne sont pas clairs, un examen plus approfondi est indiqué. La polygraphie respiratoire est un peu plus complexe, mais elle est également relativement facile et simple à réaliser en ambulatoire.
La polysomnographie est l’examen le plus précis et constitue l’étalon-or du diagnostic, comme l’a expliqué le Dr Latshangh. Là encore, la fréquence cardiaque, la saturation en O2 percutanée, le débit (nasal et/ou oral), l’excursion thoracique et abdominale, la position du corps et les ronflements sont mesurés. En outre, l’EEG, l’ECG, l’EMG (M. tibialis ant, submental) et l’EOG (mouvements oculaires) sont également mesurés et le tout est enregistré sur vidéo. Cela n’est plus réalisable à domicile, mais se fait dans un laboratoire du sommeil.
Options thérapeutiques
Il existe plusieurs méthodes non chirurgicales et chirurgicales pour traiter l’apnée obstructive du sommeil, bien que la chirurgie soit rarement la première option et ne devrait être utilisée que lorsque les options conservatrices sont épuisées.
La PPC est toujours considérée comme l’étalon-or, mais il existe un taux d’échec de plus de 35%. Pour obtenir un effet, le masque doit être porté pendant au moins 4 heures par nuit, plus de 80% des nuits.
Attelle d’avancement mandibulaire : en cas de ronflement normal, les personnes concernées doivent payer elles-mêmes l’attelle d’avancement mandibulaire, alors qu’en cas d’apnée obstructive du sommeil, une partie au moins est prise en charge par l’assurance. L’appareil empêche la base de la langue de retomber et s’adresse également au palais mou, le cas échéant. L’acceptation dépend de la hauteur et de la conception du rail.
Thérapie de la position de sommeil : le SAOS (SAOS positionnel) ne se produit que dans les cas de SAOS légers et modérés. Pour le traitement, il existe par exemple des sacs à dos que l’on enfile et qui obligent à adopter la position optimale pendant le sommeil.
Mesures comportementales : Une perte de poids peut avoir des effets positifs sur le SAOS : 10 à 15% du poids initial en moins sur la balance peuvent entraîner une réduction de 50% de l’IAH. L’arrêt du tabac peut également entraîner des améliorations.
Options opérationnelles
Plusieurs options sont également disponibles pour le traitement chirurgical, notamment l’amygdalectomie, l’appareil vocal hypoglosse, la réduction de la base de la langue, l’épiglottopexie ou le bimax. Si l’IMC est >35 kg/m2, il est conseillé de faire appel à une équipe de chirurgie bariatrique.
Source : “Obstructive Sleep Apnoe : when check out, when treat”, PD Dr Tsogyal Daniela Latshangh, congrès d’automne de la SSMI, 23.09.2022
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2022 ; 17(10) : 56