Peu de disciplines ont connu des progrès aussi importants et rapides que l’oncologie et l’hématologie. Comme le montrent les études récompensées par le prix Best Abstracts, les immunothérapies et les thérapies géniques continuent de révolutionner le traitement des maladies malignes.
Sur la base de l’évaluation intermédiaire d’une étude de phase III, le giltéritinib, un inhibiteur du FLT3 administré par voie orale, a été approuvé en monothérapie chez les patients adultes atteints de leucémie aiguë myéloïde (LAM) récidivante ou réfractaire (R/R) avec mutation du FLT3. L’expérience montre que ces personnes répondent mal à la chimiothérapie parentérale de sauvetage (SC). Les résultats de l’évaluation globale ont maintenant été présentés. 371 patients ont été randomisés selon un ratio de 2:1 et traités soit par giltéritinib, soit par une chimiothérapie à base de cytarabine à faible dose choisie avant la randomisation. Il s’est avéré que l’OS était nettement plus long avec l’inhibiteur FLT3 (9,3 contre 5,6 mois) et que le taux de survie à 12 mois (37,1%) était également nettement supérieur à celui du bras SC (16,7%). Des rémissions complètes ont été obtenues chez 21,1% des patients sous giltéritinib, contre seulement 10,5% dans le groupe témoin.
L’impact des mutations IDH 1 et 2 dans la LAM
Les mutations des gènes IDH1 et IDH2 sont fréquentes dans la LAM. Afin d’étudier leur influence sur les résultats, les données de 5213 adultes ont été analysées. Chez les personnes mutées IDH1, des différences significatives ont été observées dans les caractéristiques de la ligne de base entre les deux types de mutations les plus fréquents. Les patients présentant une mutation R132C étaient plus âgés, avaient un WBC plus faible et étaient moins susceptibles de présenter des mutations NPM1 et FLT3-ITD que les personnes présentant la variante R132H. De plus, le taux de réponse complète (54% vs 74%) et l’OS (12,9 mois vs 21,8 mois) étaient significativement plus faibles. En conséquence, les patients atteints de LMA avec IDH1 R132C ont un moins bon pronostic que ceux avec R132H.
Le facteur de risque de la positivité du PET dans le lymphome de Hodgkin
La norme pour le traitement du lymphome hodgkinien (LH) avancé est la thérapie adaptée au PET. On ne sait pas encore dans quelle mesure le PET joue également un rôle dans les stades précoces. Pour faire la lumière sur cette question, 1150 patients atteints de LH nouvellement diagnostiquée à un stade précoce ont été examinés. Ils ont reçu soit la combinaison standard de 2xABVD et 20 Gy IFRT, soit un traitement guidé par TEP, l’IFRT étant limité aux personnes atteintes ayant un score de Deauville (DS) ≥3 après deux ABVD. L’un des principaux objectifs était de déterminer si un DS ≥3 était associé à une PFS plus faible chez les patients traités par CMT. Les chercheurs ont pu démontrer qu’un TEP positif après 2xABVD permettait effectivement de conclure à un volume tumoral plus important. La positivité du TEP constitue donc un facteur de risque en termes de PFS.
Source : Réunion annuelle 2019 des sociétés savantes germanophones d’hématologie et d’oncologie médicale (DGHO)
InFo ONKOLOGIE & HÄMATOLOGIE 2019 ; 7(6) : 33 (publié le 7.12.19, ahead of print)