La médecine laser moderne offre de nombreuses possibilités et les exigences des patients sont élevées. Les effets indésirables sont d’autant plus importants. Comment réduire le risque d’effets secondaires ?
Bettina Rümmelein, spécialiste en dermatologie et présidente de la SSML, Zurich, a illustré à l’aide de différents cas les conséquences de traitements au laser erronés en rapport avec l’effacement de tatouages. Grâce aux progrès technologiques, les résultats et les risques d’effets secondaires se sont considérablement améliorés ces dernières années, de sorte que le détatouage au laser est généralement plus sûr par rapport à d’autres méthodes telles que l’excision, la dermabrasion ou la salabrasion [1].
Contrôler les sources d’erreur
Les raisons des résultats médiocres sont multiples et peuvent être dues à des erreurs commises à toutes les étapes du traitement (encadré) [2]. Pour éviter les contre-indications, il convient de réaliser une anamnèse détaillée (médicaments photosensibilisants, traitement à l’isotrétinoïne, infection herpétique, type de tatouage, type de peau, tendances chéloïdes, habitudes d’exposition au soleil) [1]. Le choix de l’appareil laser approprié est également très important ; le standard est aujourd’hui le laser Q-switched (tableau 1), bien que des lasers picosecondes soient désormais disponibles, qui permettent d’obtenir des effets encore meilleurs grâce à la durée d’impulsion ultra-courte. Pendant la réalisation du traitement au laser, les sources d’erreur les plus fréquentes sont systématiques (par exemple, marquage de la peau avec un stylo noir), techniques (par exemple, oubli du refroidissement) ou liées au dosage (par exemple, dosage incorrect dû à une mauvaise évaluation du type de peau ou à une mauvaise saisie).
Informer en toute transparence
Le patient doit être informé des avantages et des risques du traitement (consentement éclairé) ; des attentes réalistes et une bonne relation peuvent avoir un effet positif sur le déroulement et les résultats [1]. L’élimination des tatouages par laser/photothermolyse sélective est une procédure longue ; en moyenne, environ 7 à 10 séances de traitement sont nécessaires [1]. La prise en compte des précautions mentionnées ci-dessus permet de minimiser le risque de survenue de complications aiguës et/ou retardées (tableau 1) , mais ne peut pas l’exclure totalement.
En ce qui concerne la phase post-traitement, les patients doivent être informés des mesures à prendre pour soulager temporairement les gonflements, rougeurs et autres irritations cutanées fréquentes (par exemple, des compresses froides, des antibiotiques ou d’autres produits de soins cutanés pendant environ 10 à 14 jours). Si des bulles se forment, elles peuvent être percées et liées à l’aide d’une aiguille stérile [1].
Des photos numériques peuvent être utiles pour comparer la ligne de base avec le résultat et l’évolution du traitement, mais la conférencière a mentionné que l’expérience montre que certains patients s’opposent, pour des raisons psychologiques, à la réutilisation de ces photos à des fins de publication (par exemple, ils craignent que le tatoueur en soit informé).
Source : SGML Lasers&Procedures, 17 janvier 2019, Zurich
Littérature :
- Ho S, Goh CL : Ablation de tatouages au laser : une mise à jour clinique. J Cutan Aesthet Surg 2015 ; 8(1) : 9-15.
- Rümmelein B : Présentation de transparents, Dr. med. Bettina Rümmelein, SGML Lasers&Procedures, 17.01.2019, Zurich.
- Khunger N, Molpariya A, Khunger A : Complications des tatouages et de l’effacement des tatouages : arrêtez et réfléchissez avant d’inciser. J Cutan Aesthet Surg 2015 ; 8(1) : 30-36.
DERMATOLOGIE PRATIQUE 2019 ; 29(1) : 29-30