L’absence de sensibilisation aux différences entre les sexes peut entraîner un traitement non optimal [1]. Le Prof. Andrea Rubbert-Roth, le Dr Diana Dan et le PD Dr Brigitte Uebelhart se sont exprimées lors du congrès de la Société suisse de Rhumatologie (SSR) de cette année sur les défis posés par le traitement des patientes atteintes de SpAax et d’ostéoporose.
Pour de nombreuses maladies, les femmes sont diagnostiquées bien plus tard que les hommes et répondent différemment aux traitements [1]. Étant donné qu’un diagnostic précoce et un traitement adéquat améliorent considérablement le pronostic, la recherche et la prise en considération des différences entre les sexes, pertinentes pour la maladie, sont essentielles pour une prise en charge optimale de toutes les personnes touchées [1].
Le symposium d’UCB-Pharma SA, animé par le Prof. Dr Andrea Rubbert-Roth, était consacré aux particularités du diagnostic et du traitement des femmes atteintes de SpAax et d’ostéoporose, ainsi qu’au rôle du certolizumab pégol (Cimzia®) et du romosozumab (Evenity®).
Prof. Dr méd. Andrea Rubbert-Roth
Service de rhumatologie
Hôpital cantonal de Saint-Gall
Saint-Gall
SpAax – «Traitements adaptés aux femmes»
Le Dr Diana Dan, rhumatologue, a présenté la SpAax, une affection dont l’établissement du diagnostic est fortement retardé, en particulier chez les femmes. La très longue latence du diagnostic, de 5,7 ans en moyenne selon une analyse de 1677 patient(e)s atteint(e)s de SpAax, est encore plus prononcée chez les femmes jeunes, HLA-B27-négatives [2]. Cela s’explique notamment par le fait que la SpAax se manifeste souvent de manière atypique chez la femme et par une inflammation moins marquée de la forme non radiographique (SpAax nr). Dans une étude, les femmes étaient deux fois plus touchées par la SpAax nr que les hommes et dans une autre étude, les signes d’inflammation étaient significativement réduits chez les femmes [3, 4]. Ces conclusions ont aussi des implications pour le traitement, car, selon des résultats d’études, les patient(e)s atteint(e)s de SpAax nr avec des paramètres inflammatoires plus élevés sont par exemple susceptibles de mieux répondre aux traitements par anti-TNF [5]. Le Dr Dan a par ailleurs expliqué que de nombreuses patientes sont en âge de procréer et que le traitement doit donc être compatible avec un désir d’enfant. Ceci est particulièrement vrai étant donné le grand nombre de grossesses non planifiées. «Selon les directives de l’ACR, le seul inhibiteur du TNF à pouvoir être utilisé avant et pendant la grossesse, ainsi que pendant l’allaitement, est le certolizumab pégol», a-t-elle souligné (tableau) [6].
Dr méd. Diana Dan
Service de rhumatologie et Centre des maladies osseuses
Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV)
Lausanne
Tableau: Recommandations de l’ACR pour la médication avant et pendant la grossesse, ainsi que pendant l’allaitement (adapté d’après [6])
Ostéoporose sévère – «Le romosozumab est un traitement efficace et toléré»
L’ostéoporose est une affection touchant très souvent les femmes ménopausées [7]. Depuis juillet 2020, ces femmes disposent du romosozumab, un inhibiteur de la sclérostine, pour le traitement de l’ostéoporose sévère associée à un risque élevé de fractures [8]. Le PD Dr Brigitte Uebelhart, spécialiste en médecine interne, a résumé que les résultats positifs des trois principales études ARCH, STRUCTURE et FRAME suggèrent de privilégier l’utilisation du romosozumab par rapport à l’alendronate et au tériparatide. En comparaison directe avec l’alendronate, un antirésorptif établi, ou le placebo, le romosozumab a pu significativement réduire la récurrence des fractures vertébrales en un an avec une tolérance comparable et, par rapport à l’alendronate, aussi nettement réduire le risque de fractures cliniques [9, 10]. De plus, le romosozumab s’est révélé supérieur en termes d’amélioration de la densité minérale osseuse par rapport à l’alendronate et au tériparatide [9, 11]. «Chez les 15 patient(e)s actuellement traité(e)s par le romosozumab chez nous aux HUG à Genève, on observe une très bonne efficacité pour une bonne tolérance et une adhésion élevée», a résumé le Dr Uebelhart.
PD Dr méd. Brigitte Uebelhart
Service des maladies osseuses
Hôpitaux Universitaires Genève (HUG)
Genève
Conclusion
La SpAax et l’ostéoporose présentent d’importantes disparités entre les sexes [2, 7]. Chez les patientes atteintes de SpAax, l’établissement du diagnostic est ainsi nettement retardé par rapport à celui des hommes, et l’aspect clinique ainsi que la réponse au traitement sont également différents [2-5]. En ce qui concerne l’ostéoporose, les différences entre les sexes se manifestent surtout au niveau de la prévalence, car cette maladie touche très souvent les femmes ménopausées [7]. Afin de pouvoir garantir une prise en charge optimale de toutes les personnes touchées, les médecins traitants devraient être conscients de ces différences [1]. Des données d’études montrent que le certolizumab pégol (Cimzia®), un inhibiteur du TNF, et le romosozumab (Evenity®), un inhibiteur de la sclérostine, peuvent contribuer à une prise en charge adéquate des deux sexes [6, 9-11].
Source: Continuum of Care FOR HER: Focus on Axial Spondyloarthritis and Osteoporosis, Congrès annuel de la Société suisse de Rhumatologie (SSR), 02.09.2021
Références
Cet article a bénéficié de l’aimable soutien d’UCB-Pharma SA.
CH-N-CZ-axSpA-2100027
Information professionnelle abrégée de Cimzia®
Information professionnelle abrégée d’Evenity®
Article en ligne depuis 20.12.2021