Bien qu’il s’agisse d’une maladie rare, l’amyotrophie spinale est l’une des principales causes de décès d’origine génétique chez les nourrissons et les jeunes enfants. Mais les adolescents et les adultes peuvent également être touchés par la perte progressive de la motricité. L’objectif d’une gestion efficace du traitement est donc, entre autres, la stabilité ou l’amélioration des fonctions motrices et le maintien de la capacité de marche.
L’atrophie musculaire spinale (SMA) est due à une perte de fonction ou à un défaut du gène SMN1 (Survival of Motor Neuron), responsable de la production de la protéine SMN. Celui-ci est essentiel à la vie des motoneurones. Les symptômes de la SMA sont dus à une perte de ces motoneurones dans la moelle épinière et le tronc cérébral inférieur. La forme la plus fréquente (95%) est la 5q-SMA, causée par des mutations ou des délétions homozygotes du gène SMN1 sur le chromosome 5q13. On distingue quatre types de SMA en fonction de l’âge de survenue de la maladie : Les patients atteints de SMA de type 0 présentent des symptômes in utero, tandis que les patients de type 1 présentent des symptômes tels que la paralysie à moins de six mois, de sorte que les patients ont souvent déjà des difficultés à accomplir des fonctions vitales de base telles que la respiration ou la déglutition. Ils ne sont pas capables de s’asseoir sans aide et n’atteignent souvent l’âge de plus de deux ans qu’avec une ventilation supplémentaire. Les patients atteints de SMA de type 2 (symptômes apparaissant à partir du sixième mois de vie) ou de type 3 (à partir de la première année de vie) produisent de plus grandes quantités de la protéine SMN. Chez eux, la maladie est moins grave, mais elle a néanmoins un impact profond sur leur vie. La SMA de type 4 provoque souvent moins de symptômes et l’espérance de vie est comparable à celle de la population normale. Cependant, tous les types ont en commun le fait que la maladie est progressive.
Préserver l’autonomie à long terme
En ce qui concerne la marche, par exemple, l’âge auquel la SMA est devenue symptomatique pour la première fois n’a pas d’importance. Maggie Walter, Munich (D), a démontré qu’il s’agit d’une maladie variable qui comporte un risque de perte de la capacité de marche à tout âge. Une enquête menée auprès de 822 patients atteints de SMA de type 2 ou 3 a révélé que les capacités telles que se déplacer, manger, se laver ou encore utiliser les toilettes ont une grande influence sur les personnes concernées. Il est donc compréhensible que 96% des personnes interrogées considèrent qu’une stabilisation de leur état clinique actuel est déjà un résultat thérapeutique positif.
L’experte a rappelé les spécificités de la SMA adulte : l’évolution progressive de la maladie menace l’autonomie des patients et donc leur intégration sociale, car la capacité de marche ou la fonction motrice résiduelle ne cesse de diminuer. De même, la fonction pulmonaire est souvent altérée et il existe généralement une situation complexe au niveau de la colonne vertébrale. Dans ce contexte, un traitement efficace doit viser la stabilité ou l’amélioration des fonctions motrices ainsi que le maintien de la capacité de marche. De même, l’amélioration de la qualité de vie, l’indépendance sociale et le maintien de la capacité de travail devraient être au cœur du régime thérapeutique.
Traitement personnalisé et axé sur les symptômes
La thérapie est basée sur les besoins individuels de la personne concernée, qui doivent être orientés vers les symptômes et être efficaces à long terme. Les effets primaires et secondaires de la faiblesse musculaire sont pris en compte et devraient inclure un traitement des complications pulmonaires, un soutien nutritionnel et gastro-intestinal, des soins orthopédiques et une rééducation. Pour le SMA 5q, par exemple, Nusinersen est approuvé. L’oligonucléotide antisens (ASO) est connu pour sa rapidité d’action et renforce la production naturelle de la protéine SMN sans modifier le génome des patients de manière permanente ou par génie génétique. Pour ce faire, il intervient dans le processus de lecture en aval sur le gène SMN2. Une étude observationnelle indépendante et non interventionnelle portant sur 124 patients adultes atteints de 5q-SMA (types 2 et 3), dont 40% étaient capables de marcher, a montré que le traitement par l’ASO permettait une amélioration continue des capacités motrices et une stabilisation de l’évolution de la maladie. Les améliorations étaient indépendantes de l’âge des patients au début du traitement.
Source : DGN 2020
InFo NEUROLOGIE & PSYCHIATRIE 2020 ; 18(6) : 30 (publié le 28.11.20, ahead of print)