Certains agents pathogènes représentent un facteur de risque élevé pour certains types de cancer : Sur les 14 millions de nouveaux cas de cancer en 2012, 2,2 millions étaient dus à dix agents pathogènes. La plupart de ces cancers d’origine infectieuse ont touché les pays pauvres.
A partir de la prévalence des infections chez les patients atteints de tumeurs malignes et du risque relatif d’infection pour différents pays, les scientifiques du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) à Lyon ont analysé le nombre de cas de cancer attribuables à une infection en 2012.
Parmi les onze agents biologiques responsables de cancers, les plus fréquents au niveau mondial étaient les agents pathogènes chez les patients dont le cancer avait été récemment diagnostiqué :
- Helicobacter pylori (35,4%, 770 000 cas de carcinome gastrique)
- Papillomavirus humains (HPV) (29,5%, 640 000 cas de cancers du col, du pénis, de l’anus, de la vulve, du vagin, de l’oropharynx, de la cavité buccale et du larynx)
- Virus de l’hépatite B (VHB) (19,2%, 420 000 cas de carcinome hépatique),
- Virus de l’hépatite C (VHC) (7,8%, 170 000 cas de lymphomes hépatiques et non hodgkiniens).
Selon Martyn Plummer et Catherine de Martel du CIRC, ces quatre agents pathogènes expliquent à eux seuls deux millions des 2,2 millions de cancers, soit 92%. Les six autres sont de moindre importance. Le onzième agent pathogène, le VIH, n’a pas été inclus dans l’analyse.
Un grand potentiel grâce à des mesures préventives
L’étude montre clairement à quel point le risque d’infection ou de cancer dépend du pays et des conditions de vie des personnes. Dans les régions moins développées, près d’un quart des cancers sont liés à des infections. Les taux d’AF (Attributable Fraction) étaient les plus élevés dans les pays où l’IDH (indice de développement humain) était le plus faible – et inversement. La fourchette va de moins de 5% aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande à plus de 40% en Mongolie et dans certains pays africains au sud de l’équateur. Selon l’étude, il existe un grand potentiel de réduction des cancers liés aux infections grâce à des mesures préventives telles que la vaccination, des techniques d’injection sûres et des moyens de lutte contre les bactéries.
Littérature :
- Plummer M, et al. : Global burden of cancers attributable to infections in 2012 : a synthetic analysis.www.thelancet.com/lancetgh, Vol 4, September 2016.
InFo ONKOLOGIE & HÄMATOLOGIE 2016 ; 4(6) : 2