La dépression doit être diagnostiquée avec précision et traitée de manière spécifique. En Suisse, jusqu’à 20% de la population est concernée, à des degrés divers. Cependant, la dépression étant un diagnostic clinique, il n’est pas toujours facile de s’engager sur la bonne voie. Mais il n’est pas conseillé de tergiverser trop longtemps. Il est préférable de suivre les lignes directrices et de choisir le médicament en fonction des symptômes.
Toutes les dépressions ne se valent pas. En outre, les symptômes de la dépression peuvent cacher une multitude d’autres maladies. Les principaux symptômes sont une humeur dépressive, une perte d’intérêt et de plaisir, un manque de motivation et une fatigue accrue. Il s’agit notamment d’une diminution de la concentration et de l’attention, d’une baisse de l’estime de soi et de la confiance en soi, de sentiments de culpabilité et d’inutilité, de perspectives d’avenir négatives et pessimistes, de troubles du sommeil, d’une diminution de l’appétit et/ou de pensées suicidaires. Pour établir un diagnostic différencié, il est donc important de procéder à une anamnèse complète, à un examen physique et neurologique ainsi qu’à des examens techniques comprenant, entre autres, les paramètres thyroïdiens, le métabolisme du fer, l’EEG et l’IRM. Cette approche permet de distinguer les dépressions symptomatiques des dépressions organiques. Les dépressions symptomatiques surviennent généralement en post-opératoire, post-infectieux, endocrinien ou pharmacogène. Dans le cas des dépressions organiques, la cause est plutôt, par exemple, la présence d’une démence ou d’une tumeur cérébrale (tab. 1) .
Des formulaires de dépistage peuvent être utilisés pour une évaluation plus approfondie. Le Suicide status form, le questionnaire de bien-être de l’OMS 5 ou le questionnaire de santé pour les patients (PHQ-D) peuvent fournir des informations supplémentaires sur la vie mentale des patients. Des questionnaires d’évaluation externe tels que le HAM-D ou l’échelle d’évaluation de la dépression de Montgomery-Åsberg (MADRS) complètent le tableau. Les marqueurs neurobiologiques de la dépression comprennent, outre les facteurs génétiques et environnementaux et les symptômes cognitifs déjà décrits, des marqueurs immunologiques, électrophysiologiques, endocriniens et associés au SNC. Par exemple, le cortisol, l’IL-6, l’IFN-gamma et les triglycérides sont élevés, le cholestérol, le fer, la B12 ou encore le BDNF sont réduits, comme l’a démontré le professeur Thomas J. Müller, Meiringen/Berne. La question est de savoir s’il existe des prédicteurs qui peuvent prédire le diagnostic ou même la réponse à un médicament. En fait, il existe certaines caractéristiques qui peuvent être différenciées, du moins en ce qui concerne la dépression bipolaire ou unipolaire (tableau 2) .
L’approche individuelle mise sur la prise de décision participative
Après l’information et la psychoéducation, l’algorithme de traitement mise sur une prise de décision participative afin de déterminer l’approche individuelle adéquate. Alors que pour une forme légère de dépression, un accompagnement d’attente active pendant 14 jours peut être envisagé, pour les dépressions modérées ou sévères, une psychothérapie et/ou une pharmacothérapie doivent être entreprises sans délai. Un suivi étroit permet d’adapter ou de compléter le traitement si nécessaire. Pour le traitement aigu de la dépression bipolaire, la mise à jour 2019 recommande un traitement combiné quétiapine/quétiapine XR ou lithium en association avec un antidépresseur. Les médicaments les plus recommandés sont les ISRS (à l’exception de la paroxétine) et le bupropion.
L’effet psychomoteur, par exemple, permet de déterminer quel antidépresseur sera finalement utilisé. L’amitriptyline, la doxépine et la trimipramine ont plutôt un effet sédatif-anxiolytique. Les ISRS, les inhibiteurs de la MAO, la venlafaxine, la désipramine et la nortriptyline sont en revanche moins sédatifs. En revanche, l’imipramine et la clomipramine sont respectivement légèrement sédatives et activantes, comme le souligne l’expert sur le schéma de Kielholz. En fin de compte, la sélection doit se faire sur la base des symptômes spécifiques, la classification étant basée sur l’expérience (tableau 3). Les études ne sont pas claires à ce sujet.
Congrès : FomF Update Refresher
InFo NEUROLOGIE & PSYCHIATRIE 2021 ; 19(4) : 26-27 (publié le 21.8.21, ahead of print)