Grâce à la généralisation des appareils à ultrasons et à la réalisation de coupes par tomographie assistée par ordinateur, les calculs rénaux sont aujourd’hui plus souvent détectés qu’auparavant. L’objectif des techniques d’imagerie est de confirmer rapidement le diagnostic afin de mettre en place le traitement nécessaire.
La néphrolithiase, l’apparition de concrétions dans les reins, est une forme d’urolithiase [2,3]. Différentes causes peuvent conduire à la formation de calculs rénaux, comme le montre l’aperçu 1. L’incidence en Europe et aux États-Unis est d’environ 0,5% par an et le risque de maladie à vie est d’environ 10-15%. La fréquence des récidives est d’environ 50%, mais 10-20% des porteurs de calculs ont une fréquence de 3 récidives ou plus. Cependant, sur une longue période, la néphrolithiase peut être cliniquement silencieuse. Les cas familiaux sont fréquents et le rapport hommes/femmes est de 4 pour 1.
80% des calculs urinaires sont calcifiés et donc bien visibles sur le scanner natif. Sur le plan biochimique, on peut distinguer différents calculs contenant du calcium. La pathogenèse formelle des calculs rénaux connaît différents mécanismes [4], énumérés dans l ‘aperçu 2 . Les résultats cliniques et les données de laboratoire les plus fréquents sont la pollakiurie, l’hématurie et la leucocyturie [1]. L’expulsion du calcul provoque souvent des douleurs de type coliques, une forte envie d’uriner et une hématurie.
Sur le plan thérapeutique, les néphrolithes peuvent être enlevés par endoscopie ou fragmentés par lithotrypsie extracorporelle par ondes de choc. Le taux de récidive peut être réduit par une alcalinisation de l’urine à l’aide de médicaments, il est également très important de boire suffisamment.
Les examens radiologiques n’ont qu’une importance secondaire dans la détection de la néphrolithiase. La radiographie native de l’abdomen peut montrer des calcifications suspectes de concrétions, mais les résultats sont incertains lorsqu’ils sont superposés à des parties de l’intestin remplies de selles. L’urographie i.v., souvent demandée auparavant, a considérablement perdu de son importance.
L’échographie est la méthode de choix pour la détection des calculs et constitue une méthode d’examen largement utilisée et peu coûteuse. En règle générale, les reins peuvent être bien ajustés, évalués et les concrétions peuvent être détectées dans la plupart des cas à partir d’une taille de 2 à 3 mm. Les pierres sont riches en écho et provoquent une ombre sonore [3]. Une éventuelle accumulation est détectable.
La tomodensitométrie peut détecter de manière fiable les concrétions calcifiées dans les cavités rénales et les voies urinaires. Les scanners de contraste permettent de visualiser les troubles de la perfusion et, avec des images tardives dans l’urogramme du scanner, les conditions de drainage avec la reconstruction coronaire. Il faut différencier les calculs rénaux des calcifications papillaires et des calcifications vasculaires artérielles [5].
L’IRM présente des déficits dans la détection des petites concrétions calcifiées, les petits néphrolithes calcifiés peuvent échapper à la détection en l’absence de signal. Les séquences de contraste permettent de visualiser la fonction rénale et de reconstruire des images urographiques, comme dans le cas du scanner.
Études de cas
Dans l’exemple 1, la tomodensitométrie a révélé une néphrolithiase. La patiente, âgée de 42 ans, se plaignait de douleurs récurrentes sur le flanc droit. Un trouble fonctionnel a été exclu (Fig. 1A et 1B).
Le cas 2 montre des images d’un urogramme i.v. avec tomographie chez une patiente alors âgée de 79 ans, ce qui n’est plus guère courant aujourd’hui. Après un carcinome surrénalien, nombreux clips suprarénaux. On a constaté une dilatation modérée des calices terminaux à droite, alors que le rein gauche était normal. Quatre ans plus tard, en raison de douleurs récurrentes sur les flancs des deux côtés, le scanner a révélé la présence de petits calculs rénaux calcifiés dans les deux reins (Figures 2A à 2C).
Dans l’étude de cas 3, un patient de 52 ans avait été suspecté d’avoir un concrétionnement rénal à droite lors d’un examen radiographique de la colonne vertébrale. Trois mois avant les radios, il a été opéré d’une hernie inguinale à droite et souffrait maintenant de douleurs abdominales à droite. Le scanner a pu confirmer la présence d’un calcul pelvien rénal (figures 3A et 3B).
L’étude de cas 4 démontre la forme extrême de la néphrolithiase, un calcul d’épanchement du rein gauche associé à des douleurs abdominales de ce côté (Fig. 4).
L’exemple 5 présente un hématosérome important du rein gauche avec une compression du bassinet rénal, complication d’une lithotrypsie. Le cathéter en double J inséré est visible sur le topogramme tout au long du parcours (Figures 5A et 5B).
Messages Take-Home
- Les calculs rénaux peuvent être solitaires ou multiples.
- La symptomatologie est variable, allant d’asymptomatique à des coliques importantes.
- Les calculs urétéraux coincés ou occlusifs provoquent parfois des complications avec hydronéphroses ou abcès, mais la perte permanente de la fonction du rein concerné est aujourd’hui plutôt rare.
- L’échographie est la première méthode d’examen en cas de suspicion
pour les calculs rénaux, la tomodensitométrie native peut permettre la détection de concrétions jusqu’à la vessie et, avec les scanners à contraste, une évaluation fonctionnelle.
Littérature :
- Dietel M, Suttorp N, Zeitz M (Hrsg.): Harrisons Innere Medizin. Volume 1 ; 17e édition. ABW Wissenschaftsverlag Berlin 2008 ; 337.
- Néphrolithiase, https://flexikon.doccheck.com/de,(dernière consultation 14.03.2023)
- Urolithiase, www.amboss.com/de/wissen,(dernière consultation 14.03.2023)
- Néphrolithiase, www.urologielehrbuch.de,(dernière consultation 14.03.2023)
- Prokop M, Galanski M (Eds.) : Tomographie computérisée spiralée et multislice du corps. Georg Thieme Verlag Stuttgart, New York 2003 ; 654.
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2023 ; 18(5) : 25-27