Les principaux symptômes de la bursite du genou sont une douleur aiguë au genou, une douleur à la pression ou un déficit d’extension de l’articulation du genou. Après un examen radiographique et une confirmation du diagnostic par échographie, l’IRM peut déterminer l’étendue exacte et l’activité de la bursite à l’aide de séquences assistées par contraste. Un traitement conservateur permet souvent de soulager les douleurs, mais en cas de bursite chronique, seule une intervention chirurgicale est généralement efficace.
Les articles précédents ont déjà abordé différentes modifications dégénératives des structures internes de l’articulation du genou, sans pour autant aborder en détail les bursites. En principe, il existe d’autres modifications péripatellaires qui se comportent de manière peu différente sur le plan clinique et symptomatique. Les articles suivants abordent le diagnostic différentiel de ces maladies.
L’articulation du genou est entourée de plusieurs bourses séreuses (tab. 1) qui peuvent devenir symptomatiques dans le cadre d’influences dégénératives inflammatoires ou traumatiques. Il peut s’agir de situations de surcharge aiguë ou chronique, de traumatismes ou de séquelles postopératoires. De même, les bursites peuvent survenir dans le cadre de maladies inflammatoires généralisées, par exemple dans le cadre du rhumatisme articulaire aigu. L’altération inflammatoire des bourses séreuses provoque localement les signes classiques d’inflammation, qui peuvent tout à fait entraîner une symptomatologie clinique impressionnante [4,5]. Différents facteurs de risque peuvent être identifiés par l’anamnèse (aperçu 1). C’est pourquoi des mesures préventives sont utiles en cas d’exposition professionnelle ou sportive correspondante (genouillères rembourrées, bandages).
La symptomatologie de la bursite peut être variée (aperçu 2). La bursite chronique se caractérise par une évolution de plusieurs semaines avec une symptomatologie constante ou chronique récurrente, qui peut alors conduire à un traitement chirurgical. L’évolution chronique peut conduire à des calcifications tissulaires locales ou à des ossifications des tissus mous [2,3]. Si les mesures thérapeutiques conservatrices ne permettent pas d’obtenir une amélioration durable, la chirurgie est le traitement de choix. Dans ce contexte, les interventions peu invasives sont plus susceptibles d’entraîner une capacité de charge postopératoire normale [4].
Les radiographies en projection latérale peuvent montrer, en cas de bursite prépatellaire prononcée, un gonflement local des tissus mous et une densification du tissu adipeux sous-cutané, qui est par ailleurs peu développé localement, et conduire à un diagnostic de suspicion. L’échographie montre que la bourse est remplie de liquide au stade de l’inflammation et que sa paroi s’épaissit souvent au cours de l’évolution chronique [5].
Les examens tomodensitométriques fournissent des informations plus précises sur l’étendue de la bursite que les radiographies et peuvent également mieux différencier les parties liquides, mais leur contenu informatif reste inférieur à celui de l’IRM en ce qui concerne le contraste des parties molles. Les calcifications et les ossifications sont toutefois mieux délimitées au scanner.
L’IRM permet d’identifier avec certitude la bursite prépatellaire et, dans les séquences de contraste, l’activité et l’étendue de la réaction inflammatoire. Les fusions purulentes sont différenciables. Bien entendu, la méthode fournit également des informations complètes sur les structures internes de l’articulation.
Études de cas
Dans l’ exemple 1 , la radiographie latérale de l’articulation du genou droit (Fig. 1) d’un patient de 64 ans présentant un tableau clinique de gonarthrose activée et de gonflement des tissus mous prépatellaires avec hyperthermie locale révèle un épaississement et un gonflement considérables des tissus mous, compatibles avec une bursite prépatellaire floride. L’anamnèse ne fait état d’aucun traumatisme adéquat.
L’étude de cas 2 démontre une bursite pré-patellaire à l’IRM (fig. 2A et B) avec un signal équivalent à celui de Liqour chez une patiente de 58 ans souffrant de gonarthrose activée par l’inflammation.
Une bursite pré-patellaire étendue avec une évolution apparemment chronique est documentée dans l’ exemple de cas 3 chez une femme de ménage de 55 ans. Des structures hypo-intenses étaient délimitées à l’intérieur de la bourse, compatibles avec de petites calcifications (Fig. 3A et B).
Messages Take-Home
- Le diagnostic de suspicion d’une bursite prépatellaire aiguë peut être posé après avoir recueilli les antécédents médicaux (professionnels, sportifs) et l’examen clinique.
- L’échographie permet de diagnostiquer la bursite et, si elle est suffisamment étendue, la radiographie permet au moins de la suspecter.
- L’IRM, complétée par des séquences assistées par contraste, peut déterminer l’étendue exacte et l’activité de la bursite et fournir des informations supplémentaires sur les structures internes de l’articulation du genou.
- Si le traitement conservateur s’avère frustrant, la thérapie chirurgicale est optionnelle.
Littérature :
- Breitenseher M : Le MR-Trainer Extrémité inférieure. Éditions Georg Thieme : Stuttgart, New York 2002 : 210.
- Erler M : Bursite ossifiante pré-patellaire de l’articulation du genou. Z Orthop Accident. 2009 ; 147(6) : 743-746.
- Hansen TB, Pless S : Calcifying pre-patellar bursitis. Présentation d’un cas impliquant les deux genoux. Ugeskr Laeger 1994 ; 156(25) : 3780.
- Steinacker T, Verdonck AJ : Traitement endoscopique de la bursite pré-rotulienne. Sportverletz Sportschaden 1998 ; 12(4) : 162-164.
- endoprostheticsguide : Bursite du genou : www.endoprosthetics-guide.com/knie/schleimbeutelentzuendung-knie (dernière consultation 18.11.2021)
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2021 ; 16(12) : 38-39