Transsexualité, transgenre, transidentité sont des termes que l’on peut lire et entendre de plus en plus souvent ces derniers mois. Il y a encore peu de temps, était déclaré comme un trouble mental, mais on s’efforce désormais d’adopter une approche plus (auto)compréhensible. Cette perception de l’appartenance sexuelle des personnes comme n’étant pas purement binaire, permet un éventail d’identités sexuelles et nécessite une nouvelle façon de penser.
Jusqu’au début du nouveau millénaire, le terme “trans” était utilisé de manière plutôt méprisante et péjorative pour désigner les personnes dont l’appartenance sexuelle n’était pas clairement identifiable. Entre-temps, les choses ont heureusement beaucoup changé. Cependant, il n’est toujours pas facile de garder une vue d’ensemble et de classer les nombreuses nouvelles impressions et désignations. En principe, il convient de faire la distinction entre l’identité de genre et l’orientation sexuelle. L’un désigne qui l’on est, l’autre qui l’on aime, a résumé le Dr Rahul Gupta, Graubünden. On peut le représenter de manière encore plus nuancée en distinguant l’identité, l’orientation, l’expression et le sexe biologique (figure 1) .
Dans une enquête en ligne menée aux Pays-Bas auprès de 8064 participants, 4,6% des hommes et 3,2% des femmes se sont déclarés ambivalents et/ou incongruents par rapport à leur propre sexe. Cela correspond à une prévalence de 1,1% et 0,8% respectivement. Dans une étude belge, les prévalences étaient respectivement de 2,2% et 1,9%.
www.trans-kinder-netz.de/erklaerungshilfe.html
Les lignes directrices et leur approche de la transsexualité
Dans la CIM-10, le transsexualisme était encore classé comme un trouble de l’identité sexuelle et donc déclaré comme un trouble mental. Dans la classification suivante, qui devrait entrer en vigueur début 2022, cet aspect a été révisé. Le terme “incongruence de genre” vise à exprimer l’incohérence entre le genre et le sexe d’assignation et remplace la terminologie précédente. Dans sa 4e édition, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) a introduit le terme de “trouble de l’identité sexuelle” à la place de celui de “transsexualisme” et l’a classé dans la catégorie des “troubles sexuels et de l’identité sexuelle”. Le DSM-5 a finalement remplacé le terme de “trouble de l’identité sexuelle” par celui de “dysphorie de genre” et ne considère plus la transidentité elle-même comme un trouble mental, mais la souffrance engendrée par l’incongruité entre le sexe biologique et l’identité de genre. Cela représente un pas important vers la dépathologisation, sans risque de ne plus être remboursé par l’assurance maladie. Un exercice d’équilibre qui tente de répondre à tous les aspects. Dès 2002, il a été demandé que la psychiatrie prenne ses distances avec le concept de pathologie du transsexualisme et le considère comme une variante de la norme.
Le guide S3 Incongruence de genre, dysphorie de genre et santé trans indique que l’accès limité au système de santé, la stigmatisation et la discrimination sont associés à des risques importants pour la santé. Il convient donc de garantir aux personnes en quête de traitement un accès illimité aux soins de santé. Cela inclut le soutien psychosocial, le conseil et, le cas échéant, la psychothérapie, afin de gérer les conséquences de la trans-négativité et de la trans-phobie et de prévenir les troubles psychologiques qui en découlent.
Le diagnostic doit en outre couvrir les aspects psychologiques, physiques, sociaux et culturels et déboucher sur une approche globale de la personne en quête de traitement. L’anamnèse doit permettre de déterminer si l’incongruité sexuelle et/ou la dysphorie de genre sont constantes depuis au moins quelques mois, si elles sont transitoires ou si elles sont intermittentes. Il ne faut pas non plus négliger les comorbidités, qui ont été mises en évidence dans des études cliniques avec des taux de prévalence plus élevés (aperçu 1).
Congrès :
FomF Update Refresher
InFo NEUROLOGIE & PSYCHIATRIE 2021 ; 19(4) : 21 (publié le 20.8.21, ahead of print)