Les médecins généralistes jouent un rôle clé dans l’élimination de l’hépatite. Les traitements contre l’hépatite C disponibles aujourd’hui ne sont pas compliqués et peuvent, depuis le début de cette année, être prescrits dans le cadre d’une consultation de médecine générale. Cependant, de nombreux médecins généralistes apprécient l’accompagnement d’un spécialiste. Hepcare propose un programme de traitement structuré dans lequel des spécialistes assistent le médecin généraliste dans le traitement, si cela est souhaité.
L’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) est l’une des principales causes de maladie chronique du foie dans le monde [1]. Si elle n’est pas traitée, l’infection chronique par le virus de l’hépatite C peut provoquer de graves lésions hépatiques. Le virus se multiplie dans les cellules du foie et provoque une inflammation des tissus hépatiques. Le VHC a une grande capacité de transformation, de sorte que l’organisme n’est généralement pas en mesure de le combattre efficacement. Chez près des trois quarts des personnes concernées, l’infection aiguë se transforme en maladie chronique. Une infection par le virus de l’hépatite C doit être traitée dans tous les cas et le plus tôt possible. De nos jours, les chances de guérison sont très bonnes. L’introduction de médicaments antiviraux à action directe (DAA ) a révolutionné les options de traitement. Les combinaisons de médicaments actuellement disponibles sont non seulement très efficaces, mais présentent également un excellent profil d’effets secondaires et un mode de prise simplifié par rapport au passé. En Suisse, depuis le 1.1.2022, tous les médecins généralistes peuvent prescrire/réaliser un traitement par Epclusa® ou Maviret® chez les patients présentant une infection active confirmée par le virus de l’hépatite C (sans cirrhose du foie) [2,3]. HepCare offre un soutien aux médecins généralistes à cet égard. Un traitement avec des antiviraux dure de 8 à 12 semaines, conduit à la guérison dans plus de 96% des cas et est pris en charge par l’assurance de base [4].
Patients VHC dans le cabinet du médecin généraliste
Quelle est la procédure concrète lorsqu’un patient a été testé positif au virus de l’hépatite C dans le cabinet du médecin généraliste et que l’on opte pour le mode de traitement lancé par Hepcare ?
“Informed Consent” : HepCare propose la fiche d’information “Tester, traiter, être guéri” aux patients. Si le patient accepte de suivre un traitement chez son médecin généraliste, il faut faire appel à un spécialiste. Le projet HepCare tient à jour une liste de spécialistes coopérants (www.hepcare.ch) [3].
- Données pour le dossier du patient : la check-list HepCare aide à rassembler les données nécessaires pour le dossier du patient. Si le score APRI (figure 1) est ≥1, en cas de consommation excessive d’alcool ou si le foie est déjà endommagé, une élastographie doit être réalisée afin de détecter une éventuelle cirrhose. Si la valeur du score APRI est comprise entre 0,5 et 1, un Fibroscan doit être envisagé. Dans ces cas, il est recommandé d’adresser le patient à un spécialiste.
- Évaluation sur dossier et prescription d’Epclusa® ou de Maviret® : le dossier du patient est transmis par le médecin généraliste au spécialiste HepCare. Le spécialiste examine le dossier et, s’il le souhaite, délivre l’ordonnance pour les médicaments contre l’hépatite C (encadré). Le spécialiste est disponible pour répondre aux questions et facture directement à la caisse d’assurance maladie ses propres dépenses pour la consultation du dossier.
- Mise en œuvre du traitement contre l’hépatite C : pour les patients polymédiqués, il est recommandé de vérifier le potentiel d’interaction à l’aide de cet outil en ligne : www.hep-druginteractions.org
- Contrôle en laboratoire au cours du traitement : Le patient peut être convoqué pour un contrôle de laboratoire (hémogramme, transaminases, créatinine, ARN du VHC) deux semaines après le début du traitement.
- Contrôle des résultats 12 semaines après la fin du traitement: Le contrôle final est effectué au plus tôt douze semaines après la fin du traitement. La charge virale (ARN du VHC) est alors mesurée. Si le patient n’a pas de virus, il est guéri. Chez certains patients, par exemple en cas d’atteinte hépatique avancée, un suivi régulier est nécessaire même après la fin du traitement. Le spécialiste est là pour vous conseiller.
Congrès : KHM Lucerne
Littérature :
- Polaris Observatory HCVC : Lancet Gastroenterol Hepatol 2017 ; 2 : 161-176.
- Information sur les médicaments, www.swissmedicinfo.ch, (dernière consultation 21.07.2022)
- Hepcare, www.hepcare.ch, (dernière consultation 21.07.2022)
- “Traitement de l’hépatite C par le médecin de premier recours : expériences tirées du projet Hepcare”, Séminaire A 7, Congrès du CMPR Lucerne, 30.06.2022
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2022 ; 17(8) : 15