Le cancer de l’ovaire n’est souvent découvert qu’à un stade avancé en raison de symptômes initiaux non spécifiques ou absents [1]. Par conséquent, le pronostic est plutôt mauvais, notamment en raison du taux de rechute élevé [2]. L’autorisation de mise sur le marché des inhibiteurs de PARP a toutefois permis d’améliorer considérablement la situation des patientes, car un traitement d’entretien après une chimiothérapie à base de platine peut prolonger la survie sans maladie et sans progression, sans affecter de manière significative la qualité de vie liée à la santé [2, 3].
Chaque année en Suisse, environ 600 femmes développent un cancer de l’ovaire [1]. Environ 75% des patientes subissent une récidive dans les 18 à 28 mois suivant la fin du traitement initial et le taux de survie à 5 ans n’est que de 30 à 50% [2]. Les options de traitement du cancer de l’ovaire en récidive ont été considérablement élargies par l’introduction des inhibiteurs de la PARP. Avec le niraparib, les patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire récidivant sensible au platine disposent d’un traitement d’entretien qui entraîne une prolongation significative de la survie sans progression, indépendamment du statut mutationnel BRCA [4]. Le dosage de départ individuel autorisé en Suisse permet alors une meilleure tolérance tout en conservant l’efficacité [2, 4, 5].
Le niraparib agit indépendamment du statut mutationnel BRCA
Le niraparib a été le premier PARPi à montrer une amélioration significative de la survie sans progression (PFS) chez les patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire sensible au platine en récidive, indépendamment du statut mutationnel BRCA, dans une étude de phase III randomisée et contrôlée par placebo (ENGOT-OV16/NOVA) [6]. Ainsi, chez les patientes présentant une mutation germinale BRCA (gBRCA), la PFS a été prolongée de 15,5 mois (niraparib : 21,0 mois ; placebo : 5,5 mois ; HR 0,27 ; P<0,001) et de 5,4 mois chez les patientes sans mutation germinale BRCA (non-gBRCA) (Niraparib : 9,3 mois ; placebo : 3,9 mois ; HR 0,45 ; P<0.001) [6].
Sur la base des résultats de ces études, le niraparib est autorisé en Suisse depuis octobre 2018 en tant que traitement d’entretien chez les patientes atteintes d’un carcinome épithélial séreux primaire de haut grade de l’ovaire, des trompes ou du péritoine sensible au platine et récidivant, après une réponse complète ou partielle à une chimiothérapie à base de platine [4].
L’autre PARPi autorisé en Suisse, l’olaparib, a également montré des résultats positifs en termes de PFS dans l’étude de phase III randomisée et contrôlée par placebo SOLO2/ENGOT-Ov21, mais uniquement chez les patientes avec gBRCA [7]. Pour les non-BRCA, les données de l’étude de phase II 19 et de l’étude de phase IIIb à un bras OPINION sont disponibles [8, 9].
Une dose de départ réduite permet d’obtenir la même efficacité avec moins d’effets secondaires
Outre l’efficacité, la bonne tolérance et le maintien de la qualité de vie liée à la santé sont des préoccupations majeures des traitements d’entretien [10]. En général, les effets secondaires du traitement par niraparib ont été bien gérés [6]. Les effets indésirables graves les plus fréquents (grade 3/4) sous Niraparib comprenaient la thrombocytopénie (33,8%), l’anémie (25,3%) et la neutropénie (19,6%) et sont généralement survenus au cours des trois premiers cycles de traitement [6]. En revanche, après des ajustements de dose individuels, la thrombocytopénie, la neutropénie et la fatigue (grade 3/4) ont été moins fréquemment observées lors des cycles ultérieurs [6]. Les thrombocytopénies étaient généralement transitoires et le nombre de plaquettes s’est stabilisé à partir du troisième cycle de traitement [6].
Une analyse rétrospective des données ENGOT-OV16/NOVA a examiné les liens entre la dose de niraparib et la survenue d’effets indésirables associés au traitement (TEAE) [5]. Il s’est avéré qu’une réduction de la dose a été effectuée chez 68,9% des patientes en raison des TEAE, le plus souvent au cours des trois premiers mois de traitement. Le plus souvent, la dose de niraparib a été réduite de 300 mg à 200 mg, ce qui a permis d’augmenter le taux de TEAE de 3e/4e génération. La réduction de l’incidence de l’alcool sur la santé a été très importante. Un taux d’anémie plus faible (grade 3/4) n’a été observé qu’avec une dose de niraparib de 100 mg [5]. De plus, une numération plaquettaire basse (<150000/µl) et un poids corporel <77 kg ont été identifiés comme des facteurs de risque de développer une thrombocytopénie de grade 3/4 dans les 30 premiers jours sous niraparib [5]. Aucune différence d’efficacité n’a été observée chez les patientes recevant une dose réduite de niraparib (200 mg ou 100 mg) par rapport à la dose plus élevée de 300 mg. Afin d’exclure tout biais en défaveur de la dose de 300 mg, les données de SSP n’ont été prises en compte qu’à partir du quatrième mois de traitement, car la plupart des patientes avaient atteint une dose stable à ce moment-là [5].
Sur la base de ces résultats, le niraparib a été autorisé en Suisse avec une dose de départ recommandée de 200 mg [4]. Seules les patientes ayant un poids corporel
≥ 77 kg et une numération plaquettaire normale (≥150’000/µl), le traitement par niraparib continue d’être initié à la dose de 300 mg [4]. Le Niraparib ne doit être pris qu’une fois par jour, ce qui simplifie le traitement et favorise ainsi l’adhérence [4].
Bonne compatibilité dans le cadre du monde réel
Dans des conditions réelles, un traitement par 200 mg de niraparib est également associé à une meilleure tolérance [2]. C’est ce qui ressort d’une étude du monde réel qui a évalué les dossiers anonymes de 153 patientes ayant reçu du niraparib à une dose initiale de 200 mg [2]. Les patientes avaient un âge médian de 59 ans et un poids médian de 70 kg. Le délai entre la fin de la chimiothérapie à base de platine et le début du traitement d’entretien par 200 mg de niraparib était de 33 jours en moyenne [2]. Dans les études cliniques, les nausées, la thrombocytopénie et la fatigue ont été les effets indésirables les plus fréquents sous niraparib. En situation réelle, ces effets secondaires sont survenus chez 37% des patientes au cours des trois premiers mois, mais leur incidence a été considérablement réduite avec 200 mg de niraparib par rapport à la dose initiale de 300 mg de niraparib dans l’étude ENGOT-OV16/NOVA (figure 1). Une réduction de la dose de Niraparib de 200 mg à 100 mg a été effectuée chez 11% des patientes. Une interruption du traitement en raison d’effets secondaires a été nécessaire chez 4% des patientes et le traitement a dû être interrompu dans les trois premiers mois chez seulement 2% d’entre elles [2].
Figure 1 : Survenue des trois effets indésirables de grade 3/4 les plus fréquents chez les patientes dans le cadre clinique du monde réel (Niraparib dose de départ 200 mg) par rapport aux patientes de l’étude ENGOT-OV16/NOVA (Niraparib dose de départ 300 mg), modifié d’après [2].
Conclusion
La Suisse est le premier pays à avoir autorisé le niraparib avec une dose initiale réduite de 200 mg [4]. Cette réduction de la dose permet de réduire considérablement le taux d’effets secondaires par rapport à la dose de 300 mg, sans pour autant compromettre l’efficacité du traitement d’entretien [5, 6]. Comme le montre une étude du monde réel, la dose réduite est également associée à une meilleure tolérance dans la pratique clinique [2]. Les ajustements de dose individuels permettent une gestion optimale des effets secondaires et contribuent ainsi à préserver la qualité de vie des patientes sous traitement d’entretien [2].
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Zejula est indiqué dans le traitement d’entretien des patientes adultes atteintes d’un carcinome épithélial primaire séreux de haut grade (hautement dédifférencié) de l’ovaire, des trompes ou du péritoine, sensible au platine et récidivant. La patiente doit avoir répondu complètement ou partiellement à une chimiothérapie à base de platine [4].
Zejula information spécialisée courte
Dr. sc. nat. Jenny Thom
PM-CH-NRP-ADVR-210008-01/2021
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