L’étude d’observation européenne HEYMANS menée auprès de près de 2000 patients a prouvé que les patients présentant un risque cardiovasculaire très élevé atteignent les nouvelles valeurs cibles de l’Association européenne de cardiologie (AEC) avec une thérapie appropriée, même dans des conditions de pratique (1).
L’association européenne de cardiologie (AEC) et l’association européenne d’athérosclérose (AEA) recommandent dans leurs directives de traitement de réduire la concentration de C-LDL de 50 % et de la ramener à < 1,4 mmol/L chez les patients présentant un risque cardiovasculaire très élevé. Si les patients ont subi deux événements cardiovasculaires en deux ans malgré les doses maximales tolérables de statines, les taux cibles de C-LDL sont même < 1,0 mmol/L (2). Les directives suisses pour la prévention de l’athérosclérose 2020 du groupe de travail sur les lipides et l’athérosclérose de l’association suisse de cardiologie (ASC) suivent également ces directives (3).
En dépit de la dose maximale tolérable de statines et d’ézétimibe, en pratique, de nombreux patients ne peuvent atteindre ces faibles taux de lipides (4).
L’inhibiteur de la PCSK9, evolocumab (Repatha®), a démontré son efficacité et sa sécurité dans 35 essais cliniques et 80 analyses du monde réel impliquant plus de 41 000 patients atteints d’hypercholestérolémie dans le cadre du programme d’essais cliniques PROFICIO : Les taux de LDL-C ont été réduits de 55 à 75 % par rapport au placebo – et cela a été obtenu avec une bonne tolérance (5,6).
Evolocumab en test pratique
La question est maintenant de savoir si cela est également possible dans des conditions de pratique dans une population de patients non sélectionnés. Cette question est traitée par l’étude d’observation en cours HEYMANS. Les résultats intermédiaires, basés sur une cohorte de 1896 patients de 10 pays européens, ont été présentés au Congrès de l’AEC 2020 (1) :
- Les données de base ont été recueillies sur une période allant jusqu’à 26 semaines avant le début du traitement par l’evolocumab.
- Le suivi est prolongé jusqu’à 30 semaines après la fin du traitement par l’evolocumab.
- La plupart des patients (88%) ont eu un suivi d’un an, et 35% ont eu un suivi de 18 mois.
- L’âge moyen des patients était de 60 ans.
- Les maladies cardiovasculaires étaient présentes chez 85 % des patients et l’hypercholestérolémie familiale chez 44 %.
- 19% des patients souffraient de diabète de type 2.
- 66% des patients étaient hypertensifs,
- 7% souffraient d’une restriction de la fonction rénale, et 51% étaient ou sont encore fumeurs.
- 60% des patients étaient intolérants aux statines.
- 42% des patients ne recevaient aucun autre traitement hypolipidémiant au moment de l’instauration de la thérapie par l’evolocumab.
- 43% des patients ont été traités avec une statine et/ou de l’ézétimibe au début du traitement par l’evolocumab.
- La concentration médiane de C-LDL au départ était de 3,98 (3,16–5,06) mmol/L.
Réduction rapide et durable du LDL-C de près de 60 %.
Dans les trois mois suivant le début du traitement par l’evolocumab, la concentration médiane de LDL-C a été réduite de 58 %, passant de 3,98 mmol/L à 1,62 mmol/L, et cette réduction a été maintenue pendant toute la période d’observation. 67 % des patients recevant l’evolocumab en association avec des statines et/ou de l’ézétimibe ont atteint l’objectif ESC/EAS- 2019 LDL-C < 1,4 mmol/L, avec 80 % atteignant < 1,8 mmol/L (Figure 1). Avec l’evolocumab en monothérapie, 43 % des patients ont obtenu un taux de C-LDL < 1,4 mmol/L et 57 % < 1,8 mmol/L (1).

Figure 1 : Atteinte des valeurs cibles de l’ESC-2019 LDL-C. Adapté de (1). Taux de base médian de LDL-C avant l’evolocumab : 3,98 mmol/L ; evolocumab en combinaison avec des agents hypolipidémiants (n = 990).
Conclusion
Les deux tiers des patients ayant un taux de LDL-C de 3,98 mmol/L peuvent atteindre l’objectif de faible taux de C-LDL ESC/EAS 2019 de <1,4 mmol/L avec l’evolocumab, un inhibiteur du PCSK9, en association avec des statines et/ou de l’ézétimibe, selon les résultats intermédiaires de l’étude HEYMANS. Les patients recevant l’evolocumab en monothérapie sont un peu moins susceptibles d’y parvenir. Ces données soutiennent l’utilisation précoce de l’evolocumab en combinaison avec d’autres agents hypolipidémiants (1).
Un aperçu du plus important
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Cet article a été écrit avec le soutien financier de Amgen Switzerland AG, Rotkreuz.
Information professionnelle abgrégée de Repatha®
CH-REP-0121-00014-F
Références :
5. Information sur les médicaments Repatha, voir www.swissmedicinfo.ch
6. https://wwwext.amgen.com/newsroom/press-releases/2020/03/amgen-announces-positive-results-at-acc20wcc-from-phase-3b-study-of-repatha-evolocumab-in-people-living-with-hiv-who-have-high-ldlcholesterol
7. Liste des domaines de spécialisation de l’Office fédéral de la santé publique, www.spezialitätenliste.ch, dernier accès le 1.11.2019.
Publication en ligne depuis le 18.03.2021