Tout comme le dopage, mais dans un sens nettement plus positif, l’examen médical du sport (EMS) est une spécificité de la médecine du sport. Souvent, les clubs ou les fédérations sportives exigent un SPU avant d’autoriser les athlètes à participer à des compétitions. Cependant, il n’y a actuellement aucune preuve que la SPU ait réellement un effet préventif.
L’examen médico-sportif (EMS) est une mesure de médecine préventive qui remplit plusieurs fonctions. Lorsqu’il est effectué au début d’une activité sportive, il permet de vérifier l’aptitude physique du candidat à l’activité choisie. Il permet de contrôler ultérieurement l’état de santé afin de détecter et d’améliorer les points faibles.
Le SPU est pratiqué de manière très similaire dans le monde entier : Une anamnèse précise est généralement recueillie au moyen d’un questionnaire, et les réponses sont ensuite discutées lors de l’examen somatique. Les questionnaires électroniques interactifs sont également très intéressants.
Connaissances en orthopédie, neurologie et médecine interne
L’élément central du SPU est l’examen physique – semblable à un état d’entrée à l’ancienne – de la tête aux pieds, interne, orthopédique et neurologique (sans statut gynécologique). Bien entendu, les spécificités du sport pratiqué sont particulièrement prises en compte. Dans la plupart des pays, un ECG de repos est effectué et un bilan sanguin est souvent réalisé pour déterminer les paramètres hématologiques (hémoglobine, hématocrite, érythrocytes et leucocytes, indices hématologiques) ainsi que la ferritine et la CRP. D’autres paramètres sanguins, la spirométrie ou les radiographies n’entrent pas dans le cadre de cette USP de base.
L’étape suivante consiste à discuter des résultats avec l’athlète (et/ou ses représentants légaux). Il faut souligner que les informations médicales ne peuvent en aucun cas être transmises à un éventuel tiers donneur d’ordre, comme cela est parfois demandé.
Il est préférable de pouvoir discuter des résultats immédiatement à la fin de l’examen, ce qui n’est malheureusement pas toujours pratique, notamment en raison des résultats de laboratoire. Comme pour l’examen, qui requiert une certaine expérience clinique, il faut beaucoup de routine pour ne pas dissimuler les résultats douteux tout en évitant de susciter des craintes.
Des exigences élevées pour le médecin
En fait, les tests de performance (spiroergométrie, mesure de la force, etc.) s’inscriraient très bien dans le cadre d’un examen médical sportif, mais ils ne sont réalisés qu’en option, car le temps nécessaire et les coûts qui en résultent sont relativement élevés – un point important pour une prestation non remboursée. En Suisse, contrairement à d’autres pays, ces examens ne sont pas obligatoires. Bien que le SPU soit demandé par de nombreux clubs sportifs, fédérations sportives et même administrations (par exemple, lors d’une demande de jeunes pour une classe sportive), il est rarement soutenu financièrement. En l’occurrence, le coût des clarifications décrites n’est pas beaucoup plus élevé que celui d’une chaussure de sport décente (tarif recommandé par Swiss Olympic et utilisé par la plupart des fournisseurs).
Il semble évident que le SPU doit être réalisé par un médecin. Il doit en effet maîtriser les examens internes et orthopédiques et connaître les facteurs spécifiques au sport. Pour ces raisons, plusieurs fédérations sportives exigent que l’examen soit effectué par des médecins qualifiés en médecine du sport. Pour contourner le problème évoqué de la large capacité de l’enquêteur, on travaille dans certains endroits dans une sorte de parcours avec différents spécialistes. Parfois, les sportifs choisissent pour le SPU un médecin qui ne les suivrait pas autrement. A mon avis, on peut s’interroger sur l’utilité d’un tel instantané, car dans l’idéal, le médecin suit le sportif par ailleurs en cas d’éventuelles maladies ou blessures.
Répétition tous les 18 mois
Une répétition du SPU tous les 18 mois semble suffisante en cas de forte activité. Un examen de suivi se déroule plus ou moins de la même manière que le premier examen, bien entendu adapté et raccourci. En cas de résultats pathologiques nécessitant des examens complémentaires, ceux-ci sont discutés avec le sportif et son entourage et, si souhaité, organisés et coordonnés. Ils peuvent généralement être pris en charge par l’assurance maladie.
Un SPU annuel pour chaque athlète de compétition ?
Ceux qui connaissent l’histoire de la médecine du sport savent que l’USP a fait partie très tôt du catalogue des prestations de la discipline. Et 100 ans après son lancement, elle ne semble pas vieillir malgré les critiques récurrentes. Selon une enquête, il n’y a guère de pays en Europe où au moins une partie de la population pratiquant un sport ne doit pas être examinée, le plus souvent chaque année. Le cas le plus extrême est celui de l’Italie, où toute personne souhaitant pratiquer un sport de compétition et ayant donc besoin d’une licence doit se faire examiner chaque année dans l’un des nombreux instituts de médecine du sport, aux frais de l’État. Chez nous, il n’y a pas d’obligation de ce type, et pourtant des SPU volontaires sont effectués dans le cadre de cadres nationaux, de classes sportives et de mouvements juniors de différentes disciplines sportives. Chez nous, on procède le plus souvent selon un schéma de Swiss Olympic. Quelques cas de mort subite cardiaque, pour ainsi dire devant les caméras de télévision, ont joué un rôle non négligeable dans une certaine renaissance du SPU.
Encore peu de preuves de l’efficacité préventive de la SPU
Dans la médecine “normale”, les check-up n’ont pas bonne réputation. Un récent rapport Cochrane nie toute efficacité à ces études. Néanmoins, de nombreux patients demandent à leur médecin généraliste de leur faire passer un bilan de santé, et ces bilans sont proposés par de nombreuses institutions. Il en va de même pour la SPU : dans la littérature, il n’existe guère de travaux montrant des preuves de l’utilité de la SPU, à l’exception peut-être d’une publication italienne de renommée mondiale. Celle-ci a pu montrer que l’incidence des décès cardiaques aigus liés au sport a diminué de manière significative depuis l’introduction de l’obligation. Mais comme les SPU sont exécutés de nombreuses manières différentes, il n’est pas surprenant que la situation scientifique soit plutôt mauvaise. Le ressenti sur le terrain est différent ! Mais d’autres études sérieuses sont clairement nécessaires.
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2014 ; 9(10):5