La saison pendant laquelle les tiques sont particulièrement actives commence en mars et se termine en novembre, selon les conditions météorologiques. Dans le contexte de la coronapandémie et des règles d’éloignement qui en découlent, davantage de personnes passent leur temps libre à l’extérieur et présentent donc un risque d’exposition plus élevé. En Suisse, tous les cantons sauf Genève et le Tessin sont considérés comme des zones à risque de FSME. La vaccination permet une protection simple et fiable.
Si l’on considère le nombre de cas des trois dernières années, on constate qu’il a augmenté depuis 2018 pendant la période critique des mois d’été. (Fig. 1). La vaccination contre la FSME est recommandée par la Commission pour les questions de vaccination et l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) à tous les adultes et enfants âgés de 6 ans et plus vivant en Suisse et résidant ou séjournant temporairement dans une zone à risque de FSME [1]. Pour ces groupes de personnes, les frais sont pris en charge par l’assurance maladie obligatoire. La vaccination des enfants âgés de un à cinq ans doit être évaluée au cas par cas [1]. Si l’on séjourne dans des zones à risque pour des raisons professionnelles, l’employeur doit prendre en charge la vaccination.
Les autorités sanitaires appellent à la prophylaxie contre les tiques
En outre, les autorités attirent l’attention sur le contexte particulier de la pandémie de coronavirus : d’une part, les gens passent plus de temps à l’extérieur en raison de la coronavirus et courent donc un risque accru d’exposition et, d’autre part, la crainte d’une infection par le SRAS-CoV-2 peut réduire la volonté de se faire vacciner lors des consultations. Mais les maladies transmises par les tiques sont également loin d’être anodines. Les deux principales sont la maladie de Lyme (causée par Borrelia burgdorferi) et la méningo-encéphalite virale à tiques, également appelée méningo-encéphalite verno-estivale (FSME) [2]. Il existe différentes formes d’évolution, mais après une méningo-encéphalomyélite, environ une personne sur deux souffre de séquelles permanentes [3]. Alors que la maladie de Lyme peut être traitée avec des antibiotiques, il n’existe pas de traitement spécifique pour la MEVE – mais il existe un vaccin sûr et bien efficace.
La vaccination protège de manière très fiable
En Suisse, les deux vaccins FSME-Immun CC® et Encepur® sont actuellement autorisés pour les adultes et les enfants [4,5]. Les deux produits contiennent des virus FSME inactivés et, comme excipient, de l’hydroxyde d’aluminium qui renforce la réponse immunitaire. Trois doses de vaccin sont nécessaires pour une immunisation de base complète. Une protection limitée dans le temps est obtenue après seulement deux doses de vaccin, généralement administrées à un mois d’intervalle. Pour une protection complète, qui garantit une protection vaccinale pendant au moins dix ans avec une probabilité ≥95%, une troisième vaccination est effectuée, selon le vaccin, 5-12 mois (FSME-Immun CC®) ou 9-12 mois (Encepur®) après la deuxième dose de vaccin [2,6]. Les rappels de vaccination sont recommandés à des intervalles de dix ans. La vaccination est généralement très bien tolérée [7]. Les réactions locales au point d’injection disparaissent généralement au bout de 1 à 2 jours. Les effets secondaires tels que les maux de tête, la fatigue ou les nausées sont rares, les réactions anaphylactiques sont très rares (1-2:1’000’000 de doses), les effets secondaires neurologiques graves également (1:70’000 à 1:1’000’000).
Infection par le virus FSME possible malgré l’élimination rapide de la tique
En plus de la vaccination, il convient d’observer quelques règles de comportement : Le port de pantalons longs, de chaussures fermées et l’utilisation de sprays anti-tiques peuvent réduire le risque de morsure de tique. Après un séjour à l’extérieur, il convient d’inspecter son corps à la recherche de tiques et, en cas de piqûre, de retirer immédiatement la tique et de désinfecter la zone concernée. Cependant, le virus FSME peut être transmis même si la tique est retirée rapidement. En complément de la vaccination et des mesures de précaution comportementales, il est possible d’utiliser une application gratuite qui indique à l’utilisateur le potentiel de danger actuel des tiques sur le terrain grâce à une fonction d’alerte dynamique. L’application a été développée avec le soutien technique de l’Office fédéral de la santé publique, du Centre national de référence pour les maladies transmises par les tiques et de la Ligue suisse contre les maladies à tiques. Elle peut être téléchargée gratuitement sur le site de la ZHAW [8,9].
Littérature :
- OFSP : Maladies transmises par les tiques 2021, www.bag.admin.ch/bag/de/home/krankheiten/ausbrueche-epidemien-pandemien/aktuelle-ausbrueche-epidemien/zeckenuebertragene-krankheiten.html, (dernière consultation 23.02.2021)
- Infovac : Encéphalite à tiques (FSME), 9.11.2020, www.infovac.ch/de/impfunge/nach-krankheiten-geordnet/zeckenencephalitis-fsme (dernière consultation 23.02.2021)
- Toppharm : www.toppharm.ch/krankheitsbild/fsme (dernier appel 23.02.2021)
- Information professionnelle FSME-Immun®, Compendium suisse des médicaments, https://compendium.ch
- Information professionnelle Encepur®, Compendium suisse des médicaments, https://compendium.ch
- Office fédéral de la santé publique (OFSP) : Méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE). Bulletin 6/19 ; 12-14.
- Infovac : Fiche d’information “Encéphalite à tiques”, www.infovac.ch/de, (dernière consultation 23.02.2021)
- Medixblog : https://medixblog.ch/krankheiten-erkennen/jetzt-ist-wieder-zeckenzeit, (dernière consultation 23.02.2021)
- ZHAW : www.zhaw.ch/de/lsfm/dienstleistung/institut-fuer-umwelt-und-natuerliche-ressourcen (dernière consultation 23.02.2021)
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2021 ; 16(3) : 38