Dans le dernier “Chränzli”, mes collègues se sont une nouvelle fois défoulés.
L’un de ses patients souffre de constipation chronique depuis des années. Le collègue prescrit à plusieurs reprises un médicament régulant le transit intestinal à cet homme tourmenté. Après quelques semaines, il reçoit un courrier de son médecin-conseil. Celui-ci attire son attention sur le fait qu’il existe une limitation pour le médicament prescrit et qu’il est prié de répondre aux questions ci-jointes afin que l’obligation de prestation puisse être examinée. Légèrement agacé, mon collègue s’exécute, répond aux questions et envoie la lettre au médecin-conseil. Quelques jours plus tard, il reçoit une réponse négative. Cela irrite le collègue. Pendant qu’il raconte l’histoire, il s’emporte et peste contre le fait qu’il s’agit apparemment de simples agents qui prennent des décisions au nom du médecin-conseil. Il ne pouvait pas continuer ainsi et souhaitait parler personnellement au médecin-conseil.
Une collègue abonde dans son sens et fait part de ses ennuis avec les ordonnances de soins à domicile. Comme la plupart d’entre nous, elle reçoit régulièrement des témoignages à signer. Sa collègue rapporte avec horreur qu’elle doit signer des devis de plus de 9000 francs. Une fois, on a facturé l’enfilage et le retrait quotidiens des bas de compression et la pose d’un bandage de compression. Leur réclamation a permis de réduire les coûts de près de 3000 francs. Cependant, les coûts sont encore beaucoup trop élevés.
Une autre collègue ajoute qu’elle doit signer de nombreux formulaires BESA et que ses coûts par cas augmentent donc. Et ainsi, les cas se sont succédé.
Mon approche de ces cas est très douce pour les nerfs. Dans le premier cas, j’aurais également rempli le certificat en toute bonne foi et l’aurais rapidement renvoyé. J’aurais été surpris par la réponse négative, mais je ne me serais certainement pas fâché. J’aurais orienté le patient vers le service des patients pour qu’il obtienne gain de cause.
Je signe les ordonnances de soins à domicile, les certificats BESA et Rai/RUG sans les lire.
Pourquoi, me demandez-vous ? Tout simplement parce que je ne peux pas les juger correctement sur le plan matériel . L’évaluation des besoins est en effet réalisée par des infirmières spécialement formées. Je ne fais donc qu’une signature pro forma. Le litige concernant la planification des soins et les coûts qui en résultent doit être réglé sans moi par Spitex, la caisse d’assurance maladie et le patient.
Cordialement, Dr. med. Josef Widler