En Suisse, environ 150 000 personnes sont touchées par l’apnée du sommeil. Cette maladie, dont les symptômes sont le ronflement, les arrêts respiratoires et la fatigue diurne, est encore principalement considérée comme un “problème masculin”, car elle est plus rare chez les femmes et peu étudiée. Depuis peu, l’apnée du sommeil chez les femmes fait l’objet d’un débat intense parmi les experts. Différentes études ont montré que beaucoup plus de femmes souffrent d’apnée du sommeil qu’on ne le pensait auparavant, mais que la maladie n’est souvent pas diagnostiquée chez elles et n’est donc pas traitée [1].
Les études épidémiologiques montrent qu’un tiers des personnes souffrant d’apnée du sommeil sont des femmes. Or, en Suisse, le pourcentage d’apnées du sommeil diagnostiquées chez les femmes n’est que de 13%. Les femmes présentent plus souvent des symptômes atypiques et moins évidents, tels que l’insomnie, les jambes sans repos, les maux de tête matinaux et la dépression. Jusqu’à présent, il n’a pas été possible de mettre au point un questionnaire simple permettant d’identifier de manière fiable l’apnée du sommeil chez les femmes. “Des études indiquent que l’apnée du sommeil est sous-diagnostiquée chez les femmes”, explique le professeur Robert Thurnheer. Après la ménopause, le risque d’apnée du sommeil est même immédiatement multiplié par deux et demi.
Un syndrome d’apnée du sommeil non traité peut réduire l’espérance de vie de plusieurs années. Une étude récente [2] montre que l’apnée sévère du sommeil non traitée est également associée à un risque accru de crise cardiaque chez les femmes.
L’apnée du sommeil peut être traitée
Les troubles du sommeil, la fatigue diurne ou les arrêts respiratoires nocturnes doivent donc être examinés et traités par un médecin dès que possible. Un simple test de risque en ligne sur www.lungenliga.ch fournit une première information. La thérapie CPAP est généralement efficace, tant pour les femmes que pour les hommes : le masque respiratoire aide à retrouver un sommeil normal, réduit les risques pour la santé et améliore la qualité de vie.
Source : communiqué de presse de la Ligue pulmonaire suisse
Littérature :
- Valipour A : Différences liées au genre dans le syndrome de l’apnée obstructive du sommeil. Pneumologie 2012 ; 66 : 584-588.
- Campos-Rodriguez F.,et al : Mortalité cardiovasculaire chez les femmes souffrant d’apnée obstructive du sommeil avec ou sans traitement par pression positive continue : une étude de cohorte. Ann Intern Med 2012 ; 156(2) : 115-122.