Introduction : Le vertige rotatoire est l’un des symptômes neurologiques aigus les plus fréquents dans les services d’urgence. Nous présentons la valeur de l’imagerie médicale pour déterminer les causes à l’aide d’un exemple de cas.
Rapport de cas : Le patient, âgé de 76 ans et très robuste, était en vacances en Italie lorsqu’il s’est réveillé avec un vertige rotatoire aigu qui a duré plusieurs heures. Il a également remarqué brièvement des images doubles décalées obliquement, mais celles-ci n’ont pas pu être objectivées lors de l’examen aigu sur place. Il s’est plaint de manière persistante d’une perte d’audition presque totale de l’oreille gauche. L’épouse a également remarqué qu’il bougeait moins bien le côté gauche de son visage et qu’il parlait de manière un peu plus brouillée. Un CCT jugé normal a été réalisé sur place à l’hôpital et aucune autre mesure n’a été prise en dehors du repos au lit. Parmi les antécédents, il convient de mentionner un remplacement valvulaire aortique biologique en 2011 et un traitement anticoagulant oral par Marcoumar pour une fibrillation auriculaire avec un réglage constant dans la plage cible de l’INR 2,0 – 3,0. Sinon, le laboratoire de routine était normal et le patient était afebril.
Moins d’une semaine après l’événement, le patient a été rapatrié. Sur le plan clinique et neurologique, il y avait une ataxie de la station debout et de la marche avec une faible ataxie des extrémités gauches, une oculomotricité sans particularité à l’exception de saccades grossières lors d’une succession rapide du regard vers la gauche, ainsi qu’une parésie faciale (périphérique) incomplète à gauche et une hypacousie sévère à gauche, également objectivée par l’ORL. L’IRM immédiatement demandée a révélé, en corrélation avec les résultats neurologiques, un infarctus subaigu dans la branche moyenne du cervelet gauche de Pons, qui a atteint la zone d’émergence des septième et huitième nerfs crâniens dans la région inférieure (figure 1).
L’échocardiographie transoesophagienne a révélé que la cause de l’infarctus cérébral était une structure flottante au niveau de la prothèse valvulaire aortique, alors que des hémocultures positives (cocci Gram positif) ont confirmé la suspicion d’endocardite valvulaire (figure 2). Sous traitement antibiotique, le résultat n’était plus détectable lors du contrôle ETO à court terme. La suite de l’évolution clinique a été sans complication, l’hypacousie est restée inchangée, mais le patient a pu être mobilisé facilement.
Discussion : l’apparition aiguë de vertiges rotatoires associés à d’autres symptômes neurologiques doit faire penser à une ischémie du tronc cérébral et être examinée le plus rapidement possible par IRM.
Ceci s’applique également en l’absence de symptômes de la part des voies longues. Dans notre cas, cela aurait permis une mise en place rapide du traitement. Notre patient présentait l’association rare d’une paralysie faciale et d’une perte auditive aiguë et sévère, ce qui est compréhensible en raison de la topographie de l’infarctus au niveau de la zone d’entrée/sortie des septième et huitième nerfs crâniens.
Dr. med. Achim Mallmann
Dr. med. Manfred Ritter
Professeur Dr. med. Stephan Wetzel
InFo NEUROLOGIE & PSYCHIATRIE 2014 ; 12(3) : 24-24