Le projet pilote “Communication avec les patients dans le cadre d’un traitement anti-tumoral oral pour favoriser l’adhésion” vise à évaluer si des formations ciblées sur la communication destinées aux infirmières et aux médecins apportent une valeur ajoutée aux patients et aux professionnels de santé impliqués. Les premiers résultats montrent que les participants reçoivent non seulement de nouvelles impulsions et de nouveaux outils pour améliorer l’adhésion au traitement par des discussions ciblées avec les patients, mais qu’ils apprennent également à bien expliquer le mode d’action des médicaments et les effets secondaires attendus.
Les médicaments anti-tumoraux oraux et leur utilisation pratique ont connu un développement rapide au cours de la dernière décennie. En effet, le transfert de la responsabilité de la prise de médicaments du médecin et de l’infirmier vers le patient et la suppression des contrôles réguliers par les professionnels de santé peuvent avoir un impact considérable sur l’adhésion du patient. Or, le succès d’un traitement anticancéreux oral dépend en grande partie de l’adhésion des patients. Celle-ci devrait donc être encouragée de manière ciblée et durable par une gestion optimale des patients.
Manque d’adhésion au traitement : un sujet pertinent dans le traitement des tumeurs par voie orale
Le terme d’adhésion décrit la responsabilité personnelle du patient de se conformer au plan de traitement médical prescrit afin d’atteindre l’objectif thérapeutique souhaité. L’adhésion vise à établir une sorte de contrat entre le médecin et le patient. Le contraire est la non-adhésion, qui s’écarte du plan de traitement et des accords. La non-adhésion ne peut pas être attribuée à des facteurs tels que l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le niveau d’éducation, le statut social ou la situation médicale, ni même être généralisée. En revanche, d’autres facteurs tels que la complexité du traitement ou les effets indésirables influencent fortement la non-adhésion (tableau 1) [1].
Le manque d’adhésion et de non-adhésion au traitement est un sujet pertinent en oncologie, précisément en raison de ces facteurs. C’est également ce qui ressort de la première enquête menée dans le cadre du projet pilote “Communication avec les patients dans le cadre d’un traitement anti-tumoral oral pour favoriser l’adhésion” auprès des participants aux ateliers de communication destinés aux infirmières ou aux médecins. Ainsi, la grande majorité a déclaré être confrontée partiellement ou souvent au problème du manque d’adhésion dans la vie quotidienne.
Incontournable pour améliorer l’adhésion : la communication avec les patients
L’équipe soignante a une influence considérable sur l’adhésion du patient au traitement. Une communication constante est au cœur des mesures favorisant l’adhésion. L’information, la formation et le conseil personnalisé jouent un rôle central [1]. Pour y répondre, le projet pilote “Communication avec les patients dans le cadre d’un traitement anti-tumoral oral pour favoriser l’adhésion” se concentre sur l’enseignement d’outils de communication sous la forme d’ateliers de communication spécifiques pour les infirmières et les médecins. Une enquête permettra d’évaluer si une formation ciblée apporte une valeur ajoutée aux patients et aux professionnels de santé impliqués. Les ateliers fournissent des outils appropriés, qui ont fait leurs preuves dans la pratique, pour une communication ciblée avec les patients, et entraînent à leur utilisation correcte (tableau 2).
Premiers résultats
Les premières enquêtes menées dans le cadre du projet pilote auprès des médecins et des infirmiers participants ont révélé un écho unanimement positif : toutes les personnes interrogées ont déclaré avoir reçu de nouveaux outils grâce à l’atelier, afin de pouvoir aborder plus facilement l’adhésion au traitement avec les patients.
Six semaines après la première enquête, 78% des infirmières ont déclaré pouvoir mieux ou partiellement mieux répondre aux patients et à leurs besoins grâce aux outils et aux exercices de l’atelier. Cette valeur est restée à 78% après six semaines supplémentaires. Après six semaines, deux tiers des personnes interrogées ont indiqué qu’elles avaient pu améliorer, au moins partiellement, l’adhésion de leurs patients au traitement grâce à des entretiens ciblés. Après six semaines supplémentaires, ce pourcentage était supérieur à 50%. Il est également important de noter que plus de la moitié des participants à l’atelier ont pu mieux aborder le mode d’action des médicaments, les effets secondaires attendus ainsi que les problèmes après une formation ciblée.
Les résultats de l’enquête auprès des médecins ne sont pas encore disponibles dans leur intégralité.
Littérature :
- Rothermundt C, et al : Adhérence et sécurité dans le traitement oral des tumeurs. Forum Médical Suisse 2001 ; 11(15) : 276-278.
- Prof. Dr Alexander Kiss : Présentation 2013 : La communication pour promouvoir l’adhésion (non publié)
InFo Oncologie & Hématologie 2013 ; 1(1) : 5-6