Les fibromes utérins sont des tumeurs bénignes des muscles lisses de l’utérus. Dans certains cas, ils entraînent des saignements utérins anormaux et une pression pelvienne, et parfois des troubles urinaires ou intestinaux, une infertilité ou des complications de la grossesse. Le diagnostic est établi par l’examen gynécologique, l’échographie et d’autres examens d’imagerie.
Les léiomyomes utérins sont présents chez environ 40% des femmes en âge de procréer. Il s’agit des tumeurs bénignes les plus fréquentes de l’utérus. Les différentes localisations des fibromes sont répertoriées dans l’aperçu 1.
De nombreux fibromes utérins sont asymptomatiques (chez 75% des patientes) et sont localisés dans le corps utérin dans plus de 90% des cas, le reste étant localisé dans le col de l’utérus [1]. Cependant, si les femmes se plaignent de symptômes tels que la dysménorrhée ou les ménorragies, il faut penser à un léiomyome. Les myomes sous-séreux, qui représentent 5 à 10% des cas, sont principalement responsables de saignements, d’infertilité et d’avortements. Les myomes de grande taille peuvent entraîner un refoulement d’organe et une infertilité est également possible. La dégénérescence sarcomateuse est rare [2]. Les lymphomes et les métastases entraînent également une augmentation de la taille des organes et ressemblent aux myomes [3]. Il n’est pas rare de constater une augmentation de la taille pendant la grossesse et une réduction de la taille à la ménopause.
L’examen clinique est le premier élément de diagnostic, avec un examen pelvien manuel, suivi de l’échographie transvaginale. Les fibromes utérins symptomatiques constituent une indication à l’hystérectomie ou à l’embolisation artérielle.
L’échographie permet de détecter facilement les myomes utérins suspectés cliniquement.
Une imagerie supplémentaire n’est généralement pas nécessaire.
Une localisation préopératoire précise peut parfois être difficile, de même que l’évaluation des ovaires et de l’endomètre en cas de myomes volumineux ou multiples [4].
Des localisations sous-séreuses peuvent également simuler des tumeurs ovariennes solides.
Les radiographies de la colonne vertébrale lombaire ou du bassin révèlent parfois des structures intrapelviennes grossières qui peuvent indiquer la présence de fibromes utérins.
Les calcifications des ganglions lymphatiques peuvent également constituer un diagnostic différentiel.
Les scanners permettent de visualiser les lésions bénignes de manière équivalente aux muscles.
En raison de la croissance stimulée par les œstrogènes, elles peuvent être délimitées à l’âge adulte et montrer des changements régressifs à la ménopause [2].
Dans les scanners post-contraste, la morphologie de l’image est variable avec une représentation hypodense, isodense ou hyperdense.
Les gros myomes présentent souvent une structure hétérogène après injection de produit de contraste.
Des calcifications des myomes sont présentes dans plus de 10% des croissances et présentent un aspect typique.
Après embolisation artérielle, on observe non seulement une réduction de la taille, mais aussi des modifications kystiques de la structure interne.
En IRM, les léiomyomes se présentent sous la forme de structures nodulaires bien délimitées avec un signal hypointense dans les séquences T1w et T2w [4]. Il est souvent possible de différencier une pseudo-capsule. L’IRM est généralement la méthode de choix dans la suite de la procédure d’imagerie diagnostique [5]. Les indications sont énumérées dans le tableau 2 .
L’ IRM peut notamment distinguer, grâce à l’utilisation d’un produit de contraste, les fibromes non dégénérés des fibromes dégénérés, qui présentent un signal hétérogène. Il faut alors différencier les carcinomes ou les sarcomes de l’endomètre. Les petits myomes non dégénérés se distinguent à peine de la musculature, les plus gros provoquent des modifications nodulaires des contours et une hypertrophie des organes.
Études de cas
Dans l’étude de cas 1 (Fig. 1), un myome de l’utérus avec des calcifications grossières est visible lors d’un examen radiographique de la colonne lombaire d’une patiente de 77 ans. Ces calcifications grossières de taille variable sont radiologiquement typiques des myomes dégénérés.
L ‘exemple 2 montre (figures 2A et 2B) un utérus sinistropositionné avec plusieurs petits myomes de 1 cm maximum sur une IRM pelvienne. La patiente, âgée de 52 ans, se plaint de douleurs récurrentes au niveau suprasymphysaire.
L’étude de cas 3 montre une patiente de 60 ans dont l’utérus est nettement plus volumineux, avec plusieurs myomes mesurant jusqu’à 4,6 cm de diamètre (figures 3A et 3B). Il en résulte une impression du toit de la vessie avec dysurie.
L’étude de cas 4montre un utérus myomateux de plus de 16 cm de diamètre sur des images tomodensitométriques. Il en résulte un refoulement significatif des organes adjacents. La sténose de l’uretère gauche a entraîné une congestion du système cave du rein gauche et une compression importante de la vessie (Figures 4A et 4B).
Messages Take-Home
- Les léiomyomes utérins sont des lésions primitivement bénignes qui dégénèrent rarement en sarcomes.
- Elles présentent différentes localisations dans l’utérus.
- Généralement silencieuses sur le plan clinique, elles peuvent être associées à des troubles importants, principalement des dysménorrhées, des ménorragies et, en fonction de leur taille, des infertilités et des avortements.
- Outre l’examen gynécologique manuel et l’échographie transvaginale, l’IRM occupe une place importante dans l’imagerie.
- Sur le plan thérapeutique, l’embolisation artérielle et l’hystérectomie sont indiquées en cas de douleurs résistantes aux traitements.
Littérature :
- Rummeny EJ, Reimer P, Heindel W (éd.) : Tomographie par résonance magnétique du corps entier. Éditions Georg Thieme Stuttgart, New York 2002 ; pp. 414.
- Prokop M, Galanski M ; co-éditeurs : van der Molen A, Schaefer-Prokop CM. La tomographie computérisée du corps. Georg Thieme Verlag Stuttgart, New York 2003 ; pp. 712.
- Burgener FA, et al. : Diagnostic différentiel en IRM. Georg Thieme Verlag Stuttgart, New York : 2002 ; pp. 620.
- Keller M, Kubik-Huch RA : Place de l’imagerie en coupe dans l’évaluation des maladies de l’appareil génital féminin. Radiologie up2date 2001 ; 3 : 235-255.
- Alt CD, Kubik-Huch RA : Diagnostic et staging des tumeurs gynécologiques par IRM. Radiologie up2date 2017 ; 17 : 183-197.
- Kamp D, van den Höfel N : Myome utérin. flexikon.doccheck.com/fr/Uterusmyom, (dernière consultation 02.07.2024).