Les papillomavirus humains sont connus depuis longtemps pour être le principal facteur déclenchant du cancer du col de l’utérus. Ils font partie des agents pathogènes sexuellement transmissibles les plus courants. Il existe pourtant une protection contre ce phénomène : Le vaccin contre le HPV. Elle agit contre les HPV les plus courants responsables du cancer et doit idéalement être effectuée avant le premier rapport sexuel. Entre-temps, on a pu démontrer une diminution considérable des cancers du col de l’utérus.
La plupart des personnes sexuellement actives sont infectées par le papillomavirus humain (HPV) au moins une fois dans leur vie. À ce jour, on connaît plus de 200 types différents de virus HP. Certains peuvent provoquer la formation de papillomes, tandis qu’une quarantaine de types d’HPV entraînent des infections des cellules de la peau et des muqueuses dans la région génitale. Les virus pénètrent par des microlésions de la peau ou des muqueuses et infectent les cellules épithéliales de la couche basale. Dans la plupart des cas, cette infection est asymptomatique. De plus, il s’agit d’infections temporaires qui ne sont plus détectables au bout de deux ans maximum. Pas toujours, cependant. Les infections à HPV peuvent également persister et entraîner un carcinome épidermoïde dans la région anogénitale, la cavité buccale ou le pharynx via des lésions précancéreuses. Chez les femmes, le cancer du col de l’utérus se développe souvent. Environ 10% des infections à HPV au niveau du col de l’utérus entraînent des lésions précancéreuses de haut grade. Si elles ne sont pas traitées, des cancers du col de l’utérus peuvent se développer dans environ 30 à 50 % des cas dans les 30 ans.
La vaccination réduit le taux de cancer
Les premiers vaccins contre l’HPV ont été autorisés au milieu des années 2000. Des campagnes de vaccination à grande échelle pour les jeunes filles en Australie et en Grande-Bretagne ont rapidement suivi. Par conséquent, il a été démontré que le taux de condylomes a diminué de manière significative après une courte période. Cependant, le cancer du col de l’utérus ne se manifestant qu’à un âge avancé, aucune preuve n’a été apportée jusqu’à présent concernant le taux de cancer. Des scientifiques britanniques se sont penchés sur cette question. Ils voulaient savoir si la campagne de vaccination contre le HPV établie depuis 2008 chez les jeunes filles de 12-13 ans en Angleterre avait eu un impact sur le risque de cancer du col de l’utérus précoce et invasif. Plus précisément, si les taux de carcinomes et de leurs précurseurs, les néoplasies intraépithéliales cervicales (CIN) de grade 3, ont diminué. Pour ce faire, les données du registre du cancer sur le cancer du col de l’utérus et les CIN3 chez les femmes âgées de 20 à 64 ans ont été analysées. Trois cohortes ont pris en compte les différences de couverture nationale et d’année scolaire. Un total de 13,7 millions d’années de suivi a été évalué. La réduction relative estimée des taux de cancer du col de l’utérus selon l’âge en cas de vaccination était de 34% pour les 16-18 ans (année scolaire 12-13), de 62% pour les 14-16 ans (année scolaire 10-11) et de 87% pour les 12-13 ans (année scolaire 8), par rapport à la cohorte de référence non vaccinée. Les réductions de risque correspondantes pour les CIN3 étaient de 39%, 75% et 97%. Au 30 juin 2019, on estime qu’il y a eu 448 cas de cancer du col de l’utérus de moins que prévu et 17 235 cas de CIN3 de moins que prévu dans les cohortes vaccinées. Ces chiffres montrent une nette diminution des cancers du col de l’utérus – en particulier chez les femmes vaccinées à l’âge de 12-13 ans. Le programme de vaccination contre le HPV a permis d’éliminer presque totalement le cancer du col de l’utérus chez les jeunes femmes nées après le 1er septembre 1995.
En Suisse, la vaccination est recommandée par l’OFSP et le CFIS à tous les adolescents âgés de 11 à 14 ans. Les maladies associées à l’HPV étant plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes, la vaccination est recommandée aux filles comme vaccin de base et aux garçons comme vaccin complémentaire. On estime que la vaccination contre le HPV en Suisse permettrait d’éviter chaque année 80 à 180 nouveaux cas de cancer chez les hommes et environ 300 cas de cancer chez les femmes. De plus, les deux vaccins disponibles se caractérisent par une tolérance extrêmement bonne. Jusqu’à présent, seules des réactions cutanées ont été observées au niveau du site d’injection.
Littérature complémentaire :
- www.rki.de/SharedDocs/FAQ/Impfen/HPV/FAQ-Liste_HPV_Impfen.html
- www.gesundheitsinformation.de/hpv-impfung-gegen-gebaermutterhalskrebs.html
- www.gelbe-liste.de/gynaekologie/hpv-impfung-schutz-zervixkarzinom
- www.infovac.ch/de/impfunge/nach-krankheiten-geordnet/hpv
- www.bag.admin.ch/bag/de/home/krankheiten/krankheiten-im-ueberblick/hpv.html
InFo ONKOLOGIE & HÉMATOLOGIE 2022 ; 10(2) : 26