La triptoréline, un agoniste de la GnRH, est utilisée avec succès depuis longtemps dans différents domaines, notamment dans le traitement du cancer de la prostate hormono-dépendant. Désormais, le médicament est également autorisé pour le traitement adjuvant du cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs au stade précoce et sera remboursé par les caisses d’assurance maladie à partir du 1er décembre 2020.
Développée à partir de la gonadoréline, la triptoréline (Pamorelin®) est un agoniste plus puissant de l’hormone de libération des gonadotrophines (GnRH), avec une affinité accrue pour les récepteurs hypophysaires et une inactivation plus lente dans les tissus cibles. Une dose continue de la substance provoque une baisse du taux plasmatique de LH/FSH ainsi que des hormones sexuelles testostérone, œstrogène et progestérone. L’injection intramusculaire mensuelle de Pamorelin® 3,75 mg permet donc d’obtenir une castration chimique. Il existe également des formulations à 11,25 mg pour une injection trimestrielle et à 22,5 mg pour une administration semestrielle.
Jusqu’à présent, la Pamoréline® était autorisée en Suisse pour le traitement du cancer avancé de la prostate hormono-dépendant et de l’endométriose, ainsi que pour la régulation négative dans le cadre de la médecine de reproduction assistée. Désormais, le médicament peut également être utilisé à la dose de 3,75 mg dans le traitement d’appoint du cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs au stade précoce. Les conditions préalables sont un risque élevé de récidive, la confirmation du statut préménopausique après chimiothérapie et l’administration simultanée de tamoxifène ou d’un inhibiteur de l’aromatase. Les études réglementaires ont montré que l’ajout de Pamorelin® au traitement par tamoxifène prolongeait significativement la survie globale ainsi que la survie sans maladie.
L’extension de l’indication permet désormais de disposer d’une nouvelle substance active remboursée par l’assurance maladie, dont l’utilisation a déjà été éprouvée depuis longtemps dans d’autres régions. Il constitue une alternative à la castration chimique jusqu’à présent utilisée avec d’autres analogues de la GnRH comme la goséréline. La place clinique dans le cancer du sein reste à déterminer, mais les options de suppression de la fonction ovarienne se sont en tout cas diversifiées.
Source : “Nouveau : Pamorelin® LA 3,75 mg est autorisé et remboursé pour le traitement du cancer du sein”, décembre 2020, Debiopharm International S.A.
Littérature complémentaire :
- Francis PA, et al : Tailoring Adjuvant Endocrine Therapy for Premenopausal Breast Cancer. N Engl J Med. 2018 ; 379(2) : 122-137.
- Information professionnelle Pamorelin® LA, version août 2020, www.swissmedicinfo.ch.
InFo ONKOLOGIE & HÉMATOLOGIE 2021 ; 9(1) : 20