Le temps devient plus ensoleillé, le changement climatique progresse. Le nombre de cancers de la peau augmente, les rayons UV sont le principal facteur de risque de cancer de la peau. Tout le monde est à risque, mais surtout les sportifs, les travailleurs dits de plein air et les personnes de plus de 70 ans. Quelles stratégies pouvons-nous adopter pour nous protéger de l’augmentation de l’exposition aux UV ? Un entretien avec le professeur Carola Berking, Erlangen (D).
La question de la protection contre les UV est de plus en plus présente. Chaque jour d’ensoleillement supplémentaire augmente le temps pendant lequel les personnes peuvent être exposées aux rayons UV. En 2022, il y avait 161 heures d’ensoleillement de plus. L’augmentation de l’exposition aux rayonnements augmente-t-elle le risque de cancer de la peau ? Comment pouvons-nous nous protéger efficacement contre l’excès de rayons UV dans notre vie quotidienne ?
Prof. Carola Berking, docteur en médecine : Nous devons être plus conscients de la nocivité des rayons UV. L’indice UV, publié quotidiennement par le service météorologique allemand, donne une indication. Plus le chiffre est élevé, plus l’exposition aux radiations est importante. Nous souhaiterions renforcer la sensibilisation en rendant l’indice UV encore plus visible, par exemple en l’affichant dans les lieux publics, sur les plages ou dans les piscines extérieures. La première mesure à prendre pour se protéger des rayons UV est d’éviter les activités au soleil entre 11 et 15 heures et il est préférable de reporter les sports de loisirs au matin ou au soir. Une autre option est la crème solaire. Ici, je conseille effectivement des préparations avec un facteur de protection solaire 50plus. Qu’il s’agisse d’un spray ou d’un gel, il est moins important d’enduire toute la surface, par exemple sans oublier le pavillon de l’oreille. La lèvre inférieure est également très volontiers ignorée. Il ne faut pas non plus oublier d’appliquer de la crème. La transpiration ou le contact avec l’eau atténue l’effet protecteur.
Les humains ne peuvent pas percevoir les rayons UV. Pour que nous sachions quand nous devons nous protéger, on essaie de rendre l’indice UV visible et de l’afficher. Quelles sont les mesures utiles ?
L’éducation à la protection contre les UV doit être renforcée dans les écoles maternelles. Les effets nocifs des rayons du soleil doivent être enseignés aux enfants dès le plus jeune âge, afin que même les plus jeunes comprennent qu’ils ne se font pas de bien en prenant un coup de soleil. La meilleure façon de se protéger est de porter des vêtements, un chapeau de soleil ou une casquette, qui couvrent si possible également la nuque et les oreilles. Il est également important de porter des lunettes de soleil avec une protection UV 400 pour protéger l’œil des dommages causés par les UV, en particulier le cristallin et le fond de l’œil.
Les rayons UV augmentent le risque de maladie de la peau. Parallèlement, la vitamine D est produite à l’aide des rayons du soleil. Comment pouvons-nous maintenir un niveau suffisant de vitamine D tout en nous protégeant du soleil ?
Notre corps a besoin d’un certain niveau de rayonnement UV pour pouvoir produire de la vitamine D. Il s’agit d’un élément essentiel pour la santé. La vitamine D, quant à elle, est importante pour le métabolisme osseux. Mais c’est une erreur d’aller au solarium ou de s’exposer directement au soleil sans protection pour cette raison. Pour reconstituer ses réserves, il suffit de s’exposer au soleil environ trois fois par semaine avec les avant-bras ou le visage non protégés. Mais en aucun cas jusqu’à ce qu’une rougeur apparaisse, pour un type de peau claire, 5 minutes maximum suffisent. Ces types de peau ne développent pas d’autoprotection par le bronzage. Même à l’ombre, nous ne sommes pas complètement protégés des rayons UV. Les sols particulièrement clairs réfléchissent jusqu’à 30% des rayons UV, en particulier la neige, l’eau ou le sable. C’est pourquoi la protection est si importante les jours de grand soleil, même si vous êtes à l’ombre.
Les filtres UV dangereux, tels que les octocrylènes, sont également une source d’inquiétude pour le public. Quelle est leur nocivité réelle ?
Les valeurs limites fixées sont nettement inférieures dans nos crèmes solaires. Cela signifie qu’une crème solaire est généralement composée de plusieurs filtres et non d’un seul à très haute dose, mais de nombreux filtres à très faible dose, ce qui réduit le risque de dommages toxiques. La somme des différents filtres UV faiblement dosés constitue alors à nouveau la protection. Mais comme nous ne faisons qu’appliquer la crème solaire, sans la manger ni même l’injecter sous la peau, il n’y a guère de risque pour les cellules. La peau elle-même est constituée de plusieurs couches, de sorte que très peu d’ingrédients peuvent réellement pénétrer dans notre système et le mettre en danger.
Les plaisirs des vacances incluent souvent de longs séjours en plein air. Peut-on raisonnablement habituer la peau au soleil ? Autrefois, on disait toujours qu’il fallait manger beaucoup de carottes.
La consommation d’aliments contenant du carotène est certes saine, mais inefficace pour la protection contre les UV. Il est préférable d’utiliser le soleil en connaissance de cause afin d’être mieux préparé. Les personnes exerçant un métier en plein air, comme les ouvriers du bâtiment, les couvreurs ou les maîtres-nageurs, qui sont encore plus exposés aux rayons UV, n’atteignent qu’un facteur de protection solaire de 1,5, malgré leur habitude constante du soleil. Nous recommandons donc ici aussi des préparations de protection solaire et des vêtements. Si votre peau ne rougit jamais, vous avez déjà fait beaucoup pour la protection contre les UV et la prévention du cancer de la peau.
Source: «Gefährliche UV-Strahlung: Wie können wir uns schützen? Hautkrebsrisiko steigt durch Klimawandel», ADO.
InFo ONKOLOGIE & HÄMATOLOGIE 2023, 11(5): 23